VILLE INCONNUE

(Poème dédié à A-saïd; de Ségou)

Ville de lumière ou ville cruelle

Ville de rêves ou nul ne meurt

Ville lointaine aux milles ruelles

Ville des poètes et grands seigneurs

Vivante et dansante au son du cora

Vibrante et chantante avec mille voix

Ville de savane ville au cœur plat

Où le soleil-liquide par saison choie

Monsieur le nègre te chante

Une mélodie languissante

Qui attendrit et fige l’auditoire

Au bout de ces doigts se trace ton histoire

Celle de tes filles mortes et de tes fils forts

Et celle de tes chants de griots et de tes pères Goriot

Ville de confort ville de remord

Ville de chameau ville sans chariot

Ville que j’ignore et pourtant pays si doux

À toi ces quelque mots ô cher Ségou !