Lui, le pauvre chevalier dans son costume de douleurs vivait l'enfer

Il errait l'âme en peine en quête de sérénité dans cet univers.

Piégé, prisonnier d'un sombre maléfice jeté par une sorcière

Ainsi il se devait jour après jour de rembourser ce dû bien trop cher.

Comment faire autrement ? Il voulait sauver ses sujets de cette misère.

Ancien seigneur avançait tête basse dans ce monde effaçant ses traces.

Il ne serait pas celui exposé en monstre sur la publique place.

Son allure effrayait les mortels, reclus dans un corps sans aucun espace.

L’homme n’avait plus une once de joie, sur son ombre planait un rapace

Pour lui rappeler son arrogance quand dans cette nuit il lui fit face.

L'écuyer chevauchait à en perdre haleine, foulant les plaines sauvages.

Dans un silence sans pareil, les deux cavaliers poursuivaient leur voyage.

Avait-elle conscience que le suivre permettrait d'ouvrir la cage ?

Appuyée contre le cavalier, la belle se montrait tellement sage

Aurore assise en amazone ne ressemblait en rien à une otage.

En gentilhomme, il se devait de préserver la charmante demoiselle

Ne pas la contraindre à une vie sans espoirs et sans fines étincelles.

Était-il sombre idiot, maudit sot ou égoïste dans l'éternel ?

Allait-elle devenir à ses côtés une permanente rebelle ?

Lui imposerait-il de le suivre dans cette fuite perpétuelle ?

Face à eux, les montagnes brunes s’élevaient en remparts infranchissables

Sombres édifices dévoilaient les contours d'un chemin insurmontable

Où chaque décision se transformeraient en des peurs incontrôlables

Où tous les doutes apporteraient son lot de questions épouvantables

Où le regard de l'autre cacherait des tas d'angoisses interminables.