Si je devais donner une apparence physique à cette imagination qui émanait de mon être je dirais.. Je dirais une simple petite fille. Non, plutôt une vieille femme. Enfin. On ne pourrait tout simplement pas le définir, ça serait impossible. Mais derrière ce petit corps d'apparence si juvénile, la brutalité et la dangerosité transparaîtrait dans chaque geste, chaque regard.

Et ses yeux ! Des yeux vieux comme le monde lui-même, dans lesquels on ne pourrait que remarquer la morsure du temps passé.
Autour de sa tête, une délicate couronne de ronces. Ronces qui s'étendent et s'enroulent autour de son corps frêle. Des fleurs poussent çà et là autour d'elle. Et malgré la vieillesse de son regard, on peut encore voir l'innocence sincère brillant au fond de ses yeux noirs comme l'encre, alors qu'une petite robe de satin rouge enrobe son corps de petite fille.

Malgré cette innocence et cette naiveté qu'elle possède encore, tout ce qu'elle touche se désagrège, flétrit et meurt à son contact et entre ses doigts maudits. Elle est condamnée à la solitude et la perte, étreinte par une barrière de ronce qui la coupe du monde.

Elle est aussi belle qu'elle est nocive. Et si elle précipite la chute des uns, c'est aussi, en même temps, inéluctablement la sienne. Belle et dangereuse. N'est ce pas ce qu'est l'imagination ? Capable du pire comme du meilleure, il est facile de se laisser envoûter et attirer par son attraction. Mais il ne faut oublier une chose fondamentale : Ne pas se laisser absorber entièrement dans les fils de son imagination au risque de se couper du monde. Plus facile à dire qu'à faire, je la sens m'amener plus proche d'elle à chaque fois que je l'écoute, et je peux de moins en moins m'en défaire..