Aimer/Pourrir
C'est comme une addiction. C'est là, et on sait que c'est là, On ne sait pas comment s'en défaire ; non pas qu'on le veuille. Ça te transperce, ça te réveille, ça te ronge de l'intérieur pire qu'un cancer. Des fois c'est beau, et des fois pas. Des fois c'est mutuel, des fois ça ne marche pas. Le monde ne serait pas le même s'il n'y avait pas "amour" ancré dans nos petites boîtes craniennes. La mer ne serait pas de la même couleur, et le sang ne jaillirait pas avec la même intensité. Est-ce que c'est l'Homme qui a pensé à l'amour, ou bien est-ce que c'est l'amour qui nous a pris en son sein et nous a élevés ainsi ? Non pas que la réponse ait de l'intérêt, cela dit.
Imaginez un parasite. Imaginez-le prendre possession : des champignons, des fourmis, des Hommes également. Il conduit son hôte à lui fournir vivres et habitat, et le domine totalement, corps et âme. L'être dominé n'a même pas conscience d'avoir été asservi ; il est mort à ce moment-là. Il a été privé de sa liberté, et ainsi de sa vie. Et bien l'amour, c'est la même chose.
Vous êtes morts au moment où vous avez ressenti de l'amour pour la première fois. Ça vous fait peur ? Pourtant vous ne savez pas ce qu'il y a au-delà de la vie. Pourquoi avez-vous peur ? Pourquoi est-ce que vous aimez si c'est juste pour observer vos proches déperir au fil du temps et crever sans mot dire ? Vous pensez peut-être que vous avez le temps. Mais vous ne l'avez pas. Vous pouvez mourir à chaque instant, et il en va de même pour ceux que vous aimez.
Mais ça fait du bien d'aimer. Et ça fait du bien de vivre, comme ça fera du bien de mourir.
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