Cher journal
Cher journal, je suis encore tombée dans le piège. Dans ce cercle vicieux qu'est l'amour. Il vous attrape par surprise, vous encercle le cœur, vous fait croire monts et merveilles, puis, sans crier garde vous le broie jusqu'à ce que vous vous noyiez dans votre propre sang. Avec un maximum de souffrance et de larmes versées, sinon ce ne serait pas drôle. Je m’étais pourtant promis de ne plus retomber là-dedans… et pourtant qu’ai-je fais ? Je suis tomber dedans la tête la première ! Je me sens sale et poisseuse. J’ai beau retourner la chose dans tous les sens, je ne pense pas qu’on puisse échapper à ce démon qu’on nomme pompeusement amour. Il est vicieux et ne laisse aucune place à l’abandon. J’aimerais tant pouvoir revenir en arrière… ne jamais l’avoir rencontré. Mais en même temps, il m’a apporté tant de bonheur alors que je me trouvais au fond du trou… Honnêtement, je ne sais pas si je devrais me répugner de moi-même ou bien ne garder que les bons moments et jeter les mauvais. Je repense à lui et mon cœur se serre encore, il saigne encore pour lui, il se tortille encore pour lui. Pourquoi ?! Inutile de poser la question… je connais déjà la réponse… Mon cœur fait tout ça car il était celui qui me faisait sourire, qui me faisait rire, qui illuminait ma journée, qui arrivait à faire ressortir le meilleur de moi-même. Avec lui je me sentais vivante et heureuse de tous les instants qui m’étaient accordés. J’étais comme privilégiée. J’avais droit à toute son attention. Tous ses compliments, tous ses sourires, toute sa bonne humeur était dirigée vers moi et moi seule. Il ne pouvait pas me lâcher plus de cinq secondes, on avait tout les deux besoins de l’attention perpétuelle de l’autre. On s’animait l’un l’autre. Penser à lui, lui parler et passer du temps avec lui occultait tous les nuages noirs présents dans ma vie. Il était le soleil et le ciel bleu sans nuages dont j’avais terriblement besoin. Je me confiais, il se confiait. Il était doux, attentionné, drôle, très patient et surtout entier… mais pas suffisamment entier. Ne serait-il pas encore là si cela avait été le cas ? Je n’aurais pas envie de m’arracher le cœur de la poitrine si ce n’était pas le cas. Je n’aurais pas envie de me lacérer la peau pour effacer la douleur. Je n’aurais pas envie de passer mon temps enfermée dans le sommeil – seule échappatoire que j’ai trouvée contre la douleur. Seigneur ! Je n’arrive même plus à manger. Tout me parait fade et me donne la nausée. J’ai perdue toute saveur, tout goût à la vie. Je suis passée du tout à rien. Je suis passée de personne adorée et chérie à une parfaite inconnue qui n’a jamais eu de place quelconque auprès de lui. Il m’a montré ce que j’aurais pu avoir. Il m’a montré ce que je désirais tant sans le savoir moi-même avant de me le reprendre du jour au lendemain ce que je ne puisse rien y faire. J’ai si mal… L’amour est un crève-cœur et un producteur intensif de larme, de chagrin et de douleur. L’amour c’est beau, éclatant, rayonnant de magie et de féérie. En tout cas ça l’est avant la chute, la déchéance vers l’enfer que l’on ne peut décrire parfaitement tant qu’on ne l’a pas vécu soit même. Moi j’en suis là. Coincée entre le « je le déteste, j’aurais préférée ne jamais le rencontrer » et le « garde les bons moment et remémore-les-toi ». Facile à dire ! Lorsque je me les remémore j’ai encore plus envie de me jeter par une quelconque fenêtre pour faire taire la douleur lancinante qui a élu domicile dans ma poitrine. L’amour c’est comme des montagnes russes en perpétuelles mouvements. Tant que tout va bien on cri, on rit et on profite. Lorsque tout s’achève c’est le déraillement des wagons et enfin le crash.
Maintenant ? Je prends ma pelle et le prochain qui tente de serait-ce que de s’approcher un peu trop près des lambeaux de mon cœur je l’éclate.
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