Bertrand et Adèle avaient décidé de rester discrets à propos de leur liaison. Adèle n’était pas encore complètement à l’aise dans cette nouvelle relation… Elle n’était pas encore tout à fait remise du fiasco avec Olivier.

Vers la fin du mois de janvier, elle reçut les vœux des parents d’Olivier.

D’abord étonnée de recevoir un tel courrier de leur part, elle se remémora le fait qu’ils lui avaient toujours envoyé leurs vœux durant les trois ans où elle avait été en couple avec Olivier. Il devait s’agir de vœux « pour la forme », songea-t-elle. Elle ouvrit distraitement l’enveloppe et y découvrit deux pages manuscrites, de l’écriture de Marie, qui avait signé conjointement à Charles, son époux.

Intriguée, elle prit le temps de lire la missive dans laquelle elle découvrit les mystères de la conception et de la naissance d’Olivier.

Elle fit une pause dans sa lecture et songea,

Et quoi ? Je suis sensée lui pardonner ce qu’il m’a fait par ce qu’il a été conçu avec son parrain ?! Elle ne manque pas de toupet, Marie !

Elle tourna la feuille et continua sa lecture.

Dans la seconde partie de la lettre, Marie décrivait la façon dont Olivier se conduisait actuellement et l’appel qu’elle lui faisait pour qu’elle vienne leur rendre visite afin de raisonner leur fils.

Estomaquée par la proposition de celle qui avait été sa belle-mère pendant trois ans, Adèle plaqua la lettre sur la table et la frappa du poing. Elle s’exclama,

— Mais, bordel ! C’est toi sa mère, t’as qu’à le sermonner toute seule, merde !

Adèle n’en revenait pas… Ce serait à elle, de raisonner ce pauvre petit Olivier qui semblait noyer son chagrin en se partageant entre deux femmes !

Une officielle et une « pour le fun ». Adèle eut comme une sensation de déjà vu qui la poussa à jeter un coup de pied dans la chaise située à côté d’elle.

Elle se reprit,

— Zut, je crois que j’ai cassé ma chaise…

Après avoir vérifié, elle souffla,

— Ouf, non, heureusement… Je n’ai pas envie de bousiller mon mobilier à cause de lui !

Enervée, elle s’exclama,

— Mais quel toupet quand même… Je n’en reviens pas !

Adèle tenta de se changer les idées puis se résolu à répondre à Marie, ce courrier monopolisait ses pensées.

Elle regarda sa montre, elle avait encore le temps de lui répondre avant de se préparer pour aller au restaurant avec Bertrand, ce soir.

Chère Marie,

Tu me vois bien désolée d’apprendre qu’Olivier a du mal à digérer l’histoire de sa conception, cependant, il s’agit là de VOS histoires de famille.

Cela aurait fait partie de NOS histoires de famille si Olivier ne m’avait pas trompée, trahie et blessée de façon aussi profonde.

Cependant, lui, ne semble pas trop affecté par les résultats de ses comportements immatures étant donné qu’il semble répéter exactement la même chose avec ses actuelles conquêtes.

Tu m’excuseras, mais ce n’est pas à moi, son ex, qu’il a trompée et à qui il a refilé une saloperie qui lui a fait perdre son bébé… De tenter de « raisonner » un homme qui n’en a que faire des conséquences de ses actes et qui ne s’est jamais renseigné, d’aucune manière, de savoir comment je m’en sortais, face à cette mésaventure !

Oublie-moi et je tenterais de faire de même de mon côté.

Adèle.

Contente de sa lettre, elle la glissa dans une enveloppe et la plaça, bien en vue, sur la tablette qui trônait dans le corridor de son appartement. Elle comptait la poster ce soir-même.

Elle fila ensuite se préparer pour sa soirée avec Bertrand, un sourire illuminait son visage. Elle se sentait légère.

***