32. Le bouquet de freesias.

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En fin de semaine, Adèle reçu, sur son lieu de travail, un bouquet de freesias de toutes les couleurs. Elle le trouva superbe et cru qu’il provenait de Bertrand.

A la fin de la journée, elle le prit avec elle, ne désirant pas qu’il dépérisse au bureau durant le weekend.

Arrivée chez elle, Bertrand l’attendait en préparant le repas du soir, elle lui lança,

— Hello Bertrand ! Merci, il est superbe ton bouquet !

Bertrand se retourna en lui lançant un regard interrogateur.

— Mon bouquet, quel bouquet ?

— Celui que tu m’as fait livrer au boulot… Il n’est pas de toi ?

— Euh, non, désolé !

Il sourit, lâcha la découpe de quelques légumes et s’approcha d’elle qui, du coup, regarda ledit bouquet avec plus d’attention.

— C’est vrai qu’il est joli.

Après l’avoir observé sous toutes les coutures, Adèle s’exclama :

— Ah, là ! Dans le tressage de l’emballage du bouquet ! Il y a une mini-carte, je crois.

Elle s’arma d’une pince à épiler pour extirper la petite carte solidement accrochée.

— Oui, je vois. Bien cachée en tout cas, pour être sûr qu’elle tienne, j’imagine. Alors, c’est de qui ?

Avec une petite moue boudeuse, il ajouta,

— Pas d’Olivier, j’espère…

Adèle leva les yeux au ciel en souriant et lui répondit,

— Non, c’est de la part de sa « nouvelle » femme. Attends, je te le lis :

Ce bouquet pour vous remercier de m’avoir répondu honnêtement à propos d’Olivier. Vous m’avez ouvert les yeux sur sa vraie nature. Daphnée Vermeux.

Bertrand répéta le nom de famille de Daphnée sur un ton ébahi, Adèle leva les yeux vers lui et le vit soucieux et pensif, se mordant la lèvre inférieure tout en passant du sourire au froncement de sourcils. Intriguée, elle l’interpella :

— Bertrand ?

— Vermeux, tu as dit, avec un x, c’est ça ?

— Oui… Tu la connais ?

Taquine, mais toujours intriguée, elle lui demanda, en prenant un petit air outré,

— Quoi ? C’est une de tes ex, c’est ça ? Mmmh, non, tu es avec moi maintenant mon bel ami…

Il esquissa un sourire puis s’exclama en faisant de grands yeux,

— Non, pas du tout… C’est l’une de mes cousines !

Interloqués par cette découverte, ils passèrent tous les deux par divers sentiments, qu’ils exprimèrent à demi-mot.

— Non, ça veut dire que… ?

— Oui, elle et Olivier…

— Mais non… !?

— La pauvre, avec lui…

Ils se regardèrent, fronçant tous les deux le nez, puis éclatèrent de rire. Adèle finit par dire,

— Non, ce n’est pas drôle ce qu’elle doit vivre, surtout avec ce qu’elle vient d’apprendre.

— De fait, et en plus, c’est se dire que ce gars risque de faire partie de ma famille. Éloignée, mais ma famille quand même !

Songeuse, Adèle glissa,

— C’est particulier… Ça me fait bizarre.

— Ça tu l’as dit, c’est quand même énorme, non ? Ma cousine avec ce type…

— Tu la connais bien, cette cousine ?

— Relativement, c’est une cousine du côté de ma mère, elle a cinq ans de moins que moi. Mais, tu la connais, tu l’as déjà rencontrée, plusieurs fois.

— Ah oui ?

— Oui, lors de réunions de famille, tu sais, celles que mes parents font en été, en rassemblant la famille éloignée. Tu as même discuté avec elle ! Souviens-toi, quand Camille avait onze ans et qu’elle avait renversé le ravier de punch que ma mère avait préparé, c’est avec elle que tu avais nettoyé le sol, tu te souviens ?

— Oui ! Je me souviens, une jeune femme très sympathique, Brune, ma taille.

— Oui, elle était là avec son fiancé, Mathieu, si mes souvenirs sont bons.

— Ça, ça ne me dit rien, mais, oui, je me souviens d’elle, quelqu’un de sympathique.

Adèle souffla puis dit à son compagnon,

— Zut, pourquoi est-elle tombée sur Olivier… C’est dingue non ?!

— Le monde est petit !

Elle fronça les sourcils et resta muette. Bertrand avança,

— Ça ne va pas être évident si nous risquons de nous croiser lors de réunions de famille.

— De fait… Ça te dérange ?

— Moi, j’ai appris à le supporter lorsqu’il était avec toi, mais toi ? C’est pour toi que j’ai des craintes, mon amour.

Adèle soupira profondément puis lui dit,

— Écoute, je crois que je vais devoir apprendre à faire avec.

Il lui caressa les avant-bras, un peu anxieux face à ce que pourrait ressentir celle qu’il aimait alors qu’elle risquait d’être mise en présence de l’homme qui l’avait trahie et de voir grandit l’enfant qu’il avait réussi à faire à une autre.

Le voyant pensif, Adèle le rassura,

— Bertrand, c’est toi que j’aime, il a refait sa vie, c’est son choix. Mon choix, c’est toi.

— Oui, mais…

— Si ils ont un enfant, c’est tant mieux pour eux et si ils l’ont désiré tous les deux, ils trouveront un terrain d’entente, j’en suis sure. En plus, Daphnée pourra compter sur Charles et Marie, les parents d’Olivier. Quoi qu’il se passe, elle ne sera pas seule avec cet enfant.

Il la prit dans ses bras, elle s’y sentit en sécurité.

— Je pense que je vais tenter de reprendre contact avec elle, l’air de rien…, histoire d’en savoir un peu plus sur cette histoire.

— Comment comptes-tu t’y prendre ?

— Les réseaux sociaux… Ça sert à ça, non ? Garder le lien avec certaines personnes.

Il lui fit un clin d’œil amusé. Adèle, elle, semblait plus sceptique.

— Mais, pourquoi veux-tu savoir ?

— Ben, il t’a déjà fait du mal à toi, Adèle, je n’ai pas envie qu’il recommence le même scénario avec ma cousine.

— Tu es sûr ?

— Tu ne veux pas ? Si ça te dérange, je ne le ferai pas.

— Que tu le fasses ou non n’est pas le problème, Bertrand, c’est ce qu’il y a derrière que je ne comprends pas… Enfin …

— Quoi ? Tu penses que je risque de déraper ?

— Je pense que tu as assez de self-control pour ne pas déraper, mais, j’ai un peu peur que tu te serves de l’histoire actuelle de ta cousine pour te « venger » de lui.

Il rigola, l’étreignit plus fort et avoua, en la relâchant,

— De fait, tu lis en moi !

Il lui fit une petite moue triste et lui dit, sur un ton d’enfant gâté qui réclame un jouet,

— Allez, juste une bonne baffe pour lui remettre les idées en place…

Il éclata de rire, Adèle secoua négativement la tête et lui répondit, en souriant,

— Toi, le non-violent… Tu rêves de lui foutre une claque ! Non, mon amour, je ne te reconnais pas !

— Mmh, on a tous un jardin secret, ma belle !

Elle leva les yeux au ciel et secoua la tête,

— N’importe quoi ! Contacte ta cousine si tu veux, mais, ne nous mêlons de leurs histoires de couple, s’il te plaît. Personnellement, je ne pourrais être impartiale, au vu du passif que j’ai avec lui.

— Mais… Personne ne te demande d’être impartiale mon amour…

Ne sachant pas retenir un rire, elle lui lança,

— Bertrand ! Attends de voir ce qu’en pense ta cousine.

— D’acc ! Allez, viens m’aider en cuisine, sinon, nous ne mangerons pas ce soir.

— File, je te rejoins, je vais d’abord placer le « bouquet des révélations » dans un beau vase !

Il rejoignit la cuisine et se réattela à la découpe des légumes qu’il avait laissée en suspens.

***



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