34. Discussions de famille.
Daphnée était sciée, son cousin Bertrand, qu’elle n’avait plus vu depuis son mariage avec Matthieu, avait repris contact avec elle… Et lui avait appris qu’il était en couple avec Adèle, l’ex d’Olivier, la femme à qui elle avait téléphoné pour avoir sa version de l’histoire.
Depuis, ils discutaient fréquemment via skype, ce qui leur permettait de se retrouver et d’échanger autour de la situation actuelle.
Il lui avait expliqué que c’était grâce au bouquet de freesia qu’il avait capté qu’il s’agissait d’elle.
— Il était superbe ce bouquet Daphnée ! Adèle l’a soigné jusqu’à ce que la dernière fleur ne fane !
— Merci, mais, c’était vraiment de bon cœur Bertrand, elle a été si honnête dans ses explications.
— Oui, c’est quelqu’un d’honnête, c’est clair.
— Je me souviens d’elle, il y a quelques années, Camille était toujours collée à elle, non ?
— Oui, elle est comme une seconde maman pour ma fille, c’est vrai.
— Et quoi ? Vous avez concrétisé comment ? Vous vous connaissiez depuis longtemps, non ?
— Oui, depuis toujours, je dirais.
Il fit silence un court instant, puis lui expliqua, avec un peu d’inquiétude dans sa voix,
— C’est grâce à la rupture d’avec ton actuel compagnon que nous avons pu concrétiser Adèle et moi. Mais toi, est-ce que ça va, avec lui ? Après ce qu’Adèle t’a appris.
Elle souffla doucement puis, avec un demi-sourire, elle lui avoua,
— Tu sais, je l’ai mis à la porte le jour où j’ai eu Adèle au téléphone. Son mensonge était tellement énorme, Bertrand ! Je ne comprends toujours pas pourquoi il a raconté de telles choses. Et puis…
Elle soupira puis souffla,
— En plus, j’ai découvert qu’il continuait à voir une autre femme, en parallèle.
Après avoir poussé un juron, Bertrand lui rétorqua, sur un ton assez vif,
— Mais quel connard, il n’en rate vraiment pas une ; ça ne lui a pas suffi avec Adèle ! Bordel ! Et toi alors, tu en es où, là, maintenant ? Comment se passe ta grossesse dans tout ce chaos ?
— Ce n’est pas évident, c’est mon rêve qui se brise. Tu sais, Olivier, j’en suis bleue depuis le lycée.
Étonné par l’aveu de sa cousine, il s’exclama,
— Ah bon ?
— Oui, j’ai toujours rêvé d’être avec lui…
— Ben, maintenant, t’es servie, là, non ?
— Pff, oui, mais, tu sais, je ne perds pas espoir.
À la fois sceptique et soucieux, il lui demanda :
— Tu comptes lui pardonner ?
Elle se tut et soupira avant de lui indiquer,
— Je ne sais pas encore, je veux qu’il réfléchisse à ce qu’il a fait, mais je pense aussi à mon enfant, je veux que son père soit présent pour lui.
— Je comprends Daphnée. Adèle vous souhaite de trouver un terrain d’entente, pour l’enfant, notamment…
Devant la mine sceptique de son cousin, elle lui demanda,
— Et toi ?
— Moi ?
— Oui, toi, Bertrand, tu en penses quoi ?
Avec un sourire en coin, il lui répondit,
— Tu veux vraiment savoir ?
— Oui.
Il respira profondément puis lui dit,
— Je lui dirais bien ses quatre vérités à ce type ; ce qu’il a fait à Adèle est tout aussi innommable que ce qu’il te fait vivre actuellement. Je trouve qu’il devrait être bien secoué avant que tu ne lui pardonnes quoi que ce soit !
Il vit Daphnée sourire à le voir s’agiter derrière son écran. Elle lui dit alors,
— Eh bien, Bertrand, je ne serais pas contre le fait que tu le secoues un peu.
Il écarquilla les yeux et lui répondit,
— Tu es sûre ? Il faudrait peut-être que tu en parles avec Adèle, non ?
— Pourquoi ?
— Parce que tu ne connais pas tout le ressentiment que j’ai par rapport à lui, à cause de ce qu’il lui a fait.
— Ce serait peut-être bien, justement, que tu vides ton sac avec lui… Surtout dans le cas où je me rabibocherais avec lui ; tu seras amené à le croiser. Autant crever l’abcès, non ?
Il haussa les sourcils et avoua,
— Tu n’as pas tort, ce serait peut-être utile.
C’est songeur qu’il clôtura sa conversation avec sa cousine.
Il en relata le contenu à Adèle qui marqua son accord avec la réflexion qu’avait eu Daphnée ; au vu de la situation, il serait peut-être bien de vider son sac, de mettre les choses à plat, entre les deux hommes.
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