39. L'espoir d'Olivier.

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Olivier était stressé, pour la première fois depuis la rupture, il allait revoir Daphnée.

Cette dernière avait prévu ce rendez-vous dans une brasserie, un lieu neutre. Il attendait déjà, tendu et craintif ; Daphnée lui avait semblé très « neutre » au téléphone, lorsqu’ils avaient convenu de se revoir.

Elle fit son apparition au loin, il l’observa ; elle souriait, son ventre commençait discrètement à dévoiler sa grossesse. Il se sentit mieux de la voir épanouie. Il se dit que leur discussion allait bien se passer, qu’ils allaient se rabibocher, peut-être même dès aujourd’hui, qu’ils iraient finir l’après-midi chez elle où il lui ferait oublier les conneries qu’il lui avait débitées au début de leur relation.

Il soupira d’aise puis arrêta de respirer ; elle l’avait vu et depuis, son sourire avait disparu et ses yeux s’étaient transformés en fusils.

Olivier se mordit l’intérieur de la lèvre et compris que les choses ne s’arrangeraient pas aussi facilement entre eux.

Lorsqu’elle s’assit face à lui, après avoir passé commande en s’arrêtant devant le comptoir, il lui dit :

— Bonjour Daphnée, comment vas-tu ?

— Bonjour Olivier, comment veux-tu que j’aille après le coup de pute que tu m’as fait ?!

Olivier avala difficilement sa salive, Daphnée n’avait jamais été aussi directe avec lui… Elle l’interpella :

— Et quoi ? Tu restes sans voix ? Tu ne sais pas quoi dire ? Pourtant, côté bobard, tu me sembles très créatif, non ?

— Mais…

— Mais quoi ? Olivier.

Il soupira puis lui dit :

— Je suis désolé Daphnée.

— Désolé ? De quoi ? De m’avoir raconté des mensonges sur ton compte ? De m’avoir trompé avec Caro ? Ou est-ce que tu es désolé de te retrouver chez tes parents ?

Il ne répondit pas, il ne savait pas quoi lui dire.

— Pff, tu es pathétique Olivier ! Je n’ai aucune envie de ça comme exemple pour mon enfant.

Olivier réagit,

— Daphnée, non, arrête, c’est notre bébé, je suis son père, nous l’avons fait ensemble ! Je le veux ce bébé !

— Oh, oui, et, au fond, il va te servir à quoi, en fait, ce bébé ?

— Mais… Il est le fruit de notre amour.

Daphnée soupira bruyamment,

— Bon, mon petit gars, je veux bien que tu aies cru que j’étais la petite conne d’il y a quinze ans qui allait tout accepter et continuer à te regarder amoureusement sans rien remettre en question… Mais, pour le coup, là, tu t’es bien planté.

Comme il fronçait les sourcils, elle précisa,

— Si tu m’avais réellement écouté lorsque je te parlais de mes mésaventures avec Mathieu, tu aurais compris. Je pense que tu t’es dit que « la petite Daphnée » du lycée n’avait pas mûri, qu’elle allait tomber dans tes bras sans rien demander en retour.

— Mais non…

— Mais non quoi, Olivier ?

Il haussa les épaules, mais aucune parole ne sortit de sa bouche. Daphnée soupira puis goûta la tisane qu’elle avait commandée. Devant le mutisme d’Olivier, elle reprit :

— Je crois, que tu t’es dit qu’en me faisant un bébé, tu me lierais à toi, et que du coup, je resterais avec toi, contre vent et marée.

Elle marqua une pause puis reprit :

— Tu t’es trompé, Olivier, j’ai changé, la vie m’a changé. Après Mathieu, je me suis promis une chose ; plus aucun homme ne me fera souffrir comme il l’a fait.

Elle le regarda dans les yeux, il était attentif tout en se recroquevillant tout doucement sur la chaise.

— Je t’ai fait confiance Olivier, tu as trahi cette confiance.

— Je m’excuse, Daphnée. Que puis-je faire pour que tu me fasses à nouveau confiance ?

Daphnée haussa les sourcils et lui lâcha :

— Mais, il n’y a pas de recette, Olivier, ce serait trop facile mon petit gars ! T’as fait une boulette, maintenant, t’assumes !

— Que veux-tu que je fasse ?

— Faire, faire, faire ! Mais, réfléchit Olivier ! Apprends d’abord à respecter les personnes que tu dis aimer !

— Mais, je te respecte Daphnée !

— Ah oui, c’est me respecter que de coucher avec Caroline pendant que t’es avec moi ? C’est me respecter que de me mentir sur les conneries que tu n’as pas assumées avec ton ex ? Tu me dégoûtes à toujours prendre une position de victime, comme si rien n’était de ta faute ! TOUT est de ta faute !

Elle avait terminé sa phrase en haussant le ton. Olivier était penaud. Il sentait que les choses s’effritaient à l’intérieur de lui. Il comprenait que s’il ne changeait pas sa façon « habituelle » de réagir, il perdrait tout.

Devant l’inertie de son ex-compagnon, Daphnée décida de partir. En se levant, elle lui balança :

— J’espère que tu prendras le temps de réfléchir à la situation Olivier. Je te laisse régler ma consommation… Tu peux bien faire ça, non ?

Elle le planta, là… Espérant, au fond d’elle, qu’il réagirait et qu’ils se retrouveraient. La balle était dans son camp. À lui, maintenant, de montrer si oui ou non, il tenait à elle et à l’enfant qui grandissait en elle.

***

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