51. L'invitation.

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Les semaines passèrent, Camille passa la plus grande partie de son temps avec sa mère qui commença à décliner à peu près deux mois après le mariage de son père, aux alentours de la période de l’accouchement d’Adèle.

Camille et sa mère rendirent visite à Adèle le lendemain de la naissance. Bertrand les accueillit.

— Vous voilà toutes les deux ! Venez que je vous présente Antoine.

— Ah, ouf, t’as changé d’avis, papa !

— Junior est son deuxième prénom…

— Oh, mais, non !

— Je rigole, mais cela restera dans nos petites histoires familiales.

Camille le dépassa et fila observer son petit frère qui dormait, paisiblement.

— Et toi, Vanessa, comment vas-tu ?

— Oh, ça va, sauf les douleurs qui deviennent parfois insupportables.

— Tu ne peux rien prendre pour les soulager ?

— Je prends des médocs, mais la plupart deviennent insuffisants.

Elle soupira,

— Les médecins m’ont prévenu ; cela va aller en s’aggravant. J’espère juste avoir le temps de rester pour voir comment Camille s’acclimate à son petit frère.

Elle sourit en la voyant, de loin, caresser la joue d’Antoine. Elle se tourna vers Bertrand et lui demanda,

— Et toi, ça va ?

— Oui, je suis ravi, comme je l’étais lorsque Camille est née. J’espère juste être aussi en forme qu’à l’époque.

— Tu as peur de ne pas savoir te lever la nuit ?

— Quelque chose comme ça…

Il la prit dans ses bras puis rejoignit Adèle qui discutait avec Camille. En s’approchant de l’enfant, Vanessa s’exclama,

— Il a la même tête que Camille ! Félicitations à vous deux, il est superbe.

Elle se fit songeuse puis souffla,

— Ils sont si petits… C’est si beau, la vie qui commence.

Adèle la prit un peu à part et l’enlaça.

— Oui, il est si petit… Mais ça ne durera pas. Souviens-toi comme Camille poussait vite.

— De fait, ça me renvoie dix-sept ans en arrière. C’est si beau, profite-en bien avec Bertrand et Camille.

— Nous le ferons Vanessa. Et toi, est-ce que tu tiens le coup ?

— Ça va, je maîtrise encore la situation.

— Je te rappelle que tu peux toujours venir vivre chez nous.

— Avec le bébé en plus ?!

— Oui, nous avons quatre chambres dans notre nouvelle maison.

— Je sais, Camille m’en a beaucoup parlé.

— Tu pourras compter sur nous pour veiller à ton confort.

— Adèle, toi, tu dois veiller à ton confort et à celui du bébé.

Adèle posa son index sur la bouche de Vanessa et lui souffla,

— Chut ! Moi, je veux que tu viennes passer du temps avec nous. Camille a commencé l’université, ce sera plus pratique pour tout le monde et confortable pour toi.

Vanessa sourit et cligna des yeux. Pour toute réponse, elle souffla, à voix basse,

— D’accord. Je demanderais à Camille de m’aider pour une petite valise.

Adèle la serra dans ses bras puis elles rejoignirent les autres, penchés au-dessus d’Antoine qui dormait toujours à poings fermés.

***

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