C'est à ce moment là que j'ai envie de pleurer

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Je vais bientôt partir pour un voyage de deux semaines, et une crainte me ronge à présent, car étant velléitaire, mes passions sont inconstantes, et après ces quatorze jours d’éloignement, j’ai peur de perdre mon intérêt pour l’écriture pendant longtemps, et cela me chagrine : combien de choses vais-je manquer, combien d’œuvres vont être écrites, combien d’auteurs vont arriver ou bien partir sans que je les voie, sans que je puisse assister à tous ces évènements qui aujourd’hui me plaisent tant ; car comme on dit : « loin des yeux, loin du cœur », et alors que ce postulat menace de s’appliquer une fois de plus, je me sens pris d’une folle envie d’écrire tout ce qui me passe par la tête, toutes les petites anecdotes qui méritent d’être racontées, tous les évènements fantastiques qui ont lieux chaque jour ; j’ai une envie irrépressible de créer un univers entier, atome par atome, lettre par lettre, avec ses étoiles, ses planètes, ses mers et océans, ses contrées et les peuples y vivant, construire des civilisations, décrire des créatures impossibles, raconter une histoire millénaire dont les actes s’enchaineraient sans aucune erreur, tel des engrenages d’une horloge implacable, et les héros, simple fourmis dans cette immense fresque, seraient complets dans les moindres sentiments, réactions, souffles et peurs, rêves, désirs, tout cela dans cet univers où se déroulerait une odyssée pavée d’embuches et dont j’arrangerais les détails à loisir, et peut-être même que j’aurais encore envie de créer un deuxième univers, et bien plus ; je passerais alors mon temps à huiler cette gigantesque machinerie, à me nourrir de la vie afin d’insuffler à mes textes un réalité, à tisser entre les personnages des liens complexes et mouvants, et surtout à écrire, à écrire encore et à noircir la papier de notes, d’idées, d’informations, des grandes lignes de la trame jusqu’aux plus petites qui semblent peu importantes, mais pourtant si cruciales, et quand bien même personne ne lirait cette assemblage presque infini de mots, cela ne me dérangerait pas, car il faut aussi savoir écrire pour soi, écrire ce que l’on aime, écrire ses désirs et ses rêves, et verser de ce que l’on est dans ses créations, et à présent, devant mon clavier, devant mon écran, je vois, je sais que tout cela risque de me glisser entre les doigts, et rien ne me rend plus triste car je ne pourrai pas m’empêcher de partir au moment ou écrire ne me plaira plus.

Et c’est à ce moment-là que j’ai envie de pleurer…

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