ⅩⅠ - Une chance en or
— Madame, Monsieur, en quoi puis-je vous aider ?, demanda d'un ton calme et professionnel une tête trop jeune pour sa casquette de capitaine.
— Vous n'êtes pas le vrai capitaine ! Qui êtes-vous ? Vous aussi vous n'a pas été assez rapide pour prendre une bouée ?, demanda Arsène, railleur.
— Non, non, non. Vous n'y êtes pas. J'étais le premier sur place pour aider les gens à embarquer. Le capitaine reconnu alors ma bravoure et devant la situation préoccupante, il céda son poste ainsi que sa casquette à ma plus compétente personne, avant de se précipiter dans la plus grande chaloupe. Ainsi, en tant que nouveau capitaine, je me dois de faire passer la vie des passagers avant la mienne et...
— D'accord, d'accord. Comment peut-on resserrer ces cordes autour du ballon ?, demanda Arsène, impatient.
— Je m'en occupe, cher passagers !, le jeune capitaine tira alors sur 3 leviers tout en ouvrant une grosse vanne rouge. Les câbles se mirent immédiatement à comprimer le ballon, puis le fit violement exploser pour finalement continuer leur course jusqu'à capturer l'immense défense de la bête.
— Ok, pendant ce temps on va chercher comment allumer le feu.
— Ça ne sera pas possible, en tant que capitaine, je tiens plus que tout à mon vaisseau. Il suffirait plutôt de dévier l'échappement de vapeur des moteurs, et de la projeté en un jet sous pression dirigé l'Alérion.
— Brillant | Sublime idée, conclurent unanimement l'illusionniste et l'Artisan.
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Le jet de vapeur d'eau chaude fut dirigé droit sur l'Alérion, qui se mit à se débattre de plus belle — ce qui ne manqua pas, à plusieurs reprises de donner des sueurs frondes aux 3 survivants. De plus, la bête, en quêtes urgente d'un point d'eau, tripla sa vitesse.
Au bout d'une heure, l'Alérion amerrit enfin dans un lac.
Le choc fut brutale, mais les 3 y resistèrent sans trop de casse, ce qui ne fut pas le cas de l'épave dont la coque se brisa en deux.
Alors que le duo s'apprêtait à se jeter à l'eau, ils s'aperçurent que le capitaine n'était pas de cet avis:
— Un capitaine doit une fidélité infaillible à son vaisseau, dans le bonheur comme dans l'adversité. Je ne laisserai pas tomber L'Insouciant, j'ai pris ma décision ! Ces yeux étaient claires et brillaient d'une volonté inébranlable. Il en était sûr, il avait vécu pour ce moment précis !
...le duo, médusé, repris vite ses esprits, devant l'imminence du danger, et plongea sans plus se préoccuper de ce capitaine trop fidèle.
Le capitaine, resté ainsi seul maître à bord, décrocha les câbles du ballon pour libérer le pauvre Alérion. Puis il alla fièrement s’installer à l'avant. Il posa un pied conquérant sur la tête de la figure de proue — l'âme même du vaisseau.
En contrebas, dans l'eau, Sereine avait retrouvé de sa superbe. Tout en grâce, un petit bourlet d'eau avait réceptionné ses 2 pieds et l'onde la ramené maintenant gentiment vers la berge.
Arsène n'eut pas cette chance, plongeant tout entier dans l'eau glaciale, bien-sûr, il n'était pas sot, conscient de son inimitié aquatique, il avait préalablement lancé un tonneau à l'eau, avec tous ces précieux trésor — dont l'original de ce texte que vous lisez. Il s'accrochait maintenant à ce dernier aussi fermement qu'un enfant agripper à sa mère, ces pieds firent propulseur.
Étrangement, ils arrivèrent à peu près en même temps sur la berge, mais l'un sec, l'autre pas. En se retournant vers l'épave, il ne restait presque plus rien à voir. Seul dépassaient un mât et la proue avec le capitaine, qui planté droit comme enraciné dans le bois et le fer du vaisseau, avait entonné un chant d'adieu mélancolique.
Cela se prolongea pendant encore quelques temps, jusqu'à ce que de l'Insouciant, comme de son capitaine il ne reste plus rien.
...
— Pauvre garçon...... Tu peux m'apprendre à faire ce que tu viens de faire sur l'eau ?, demanda Arsène, toujours prêt à plonger dans la magie.
— En vérité, cela dépendra plus de toi que de moi... On en reparlera dans un endroit plus sur ; où va-t-on maintenant ?, renvoya-t-elle à l'Artisan.
— On va~
Sa réponse fut voler par le lac. Au centre de ce tombeau funeste, quelque chose émergea en un plouf, puis flotta tout en glissant lentement vers eux.
Quand l'objet fut assez proche pour que leurs yeux le distingue, se fut leur esprit qui s'y refusa.
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