21. Enflammée (partie 1)
Lundi 30 septembre 2013
C’est dans mon lit que je m’éveille, sans personne dans les bras. Si on peut transporter des vêtements et des objets d’un monde à l’autre, cela ne semble pas être le cas des gens.
Je regarde l’heure, il n’est pas tard. J’ai le temps de dormir encore un peu avant de gagner le lycée.
Léna : Je suis arrivée à Kitanesbourg, le chef-lieu du comté. Sten arrive ce soir et les autres aspirantes sont super jolies. Dans le lot, il y a une fille du lycée, de seconde B. Elle a 15 ans, mais elle est super jolie.
Je referme les yeux.
Sous-vêtement en coton, pantalon, sweat-shirt, j’approche du lycée, la tête rentrée sur la capuche. Il pleut, il fait humide et la pollution grasse ruisselle sur la route. Je serai bien mieux dans le palais de Kitanesbourg, sinon à boire une bière aux Gros Gosiers, et à jouer aux dés. Je me réfugie dans le couloir et me dirige vers l’infirmerie avant de renoncer. Pauline va forcément venir aujourd’hui si elle est en manque de pilule, mais comment obliger Victor à lui remettre un placébo ? Même si je refilais une boîte à Victor en lui faisant croire que je n’en veux plus, où est-ce que je pourrais trouver une pilule qui ressemble de si près à celle-ci ?
— Léna !
Je me retourne et découvre Pauline, en jeans, blouson, sac chargé sur le dos. Elle me paraît beaucoup plus jeune qu’en tenue de Jasmine. Elle me fait la bise.
— Je suis trop contente de te voir !
— Tu cherches Victor ?
— Ouais.
— T’as trouvé de l’argent ?
— Je sais être convaincante avec ma mère. Dix euros par ici, demain je demande à mon père et j’aurais dix euros.
Elle imite des yeux de chaton, donc je décide de tenter une feinte :
— Tu as bien de la chance. En tous cas, je ne sais pas si Victor va venir aujourd’hui.
— Si, si, il est déjà là, il m’a envoyé un texto.
— Après-toi, alors.
— Tu m’attends, hein ?
— Je dois aller en cours.
— On mange ensemble ce midi ?
— Ça marche.
Elle disparaît derrière la porte coupe-feu, où la voix amicale de Victor l’accueille. Je me dirige vers les escaliers, le cœur partagé entre l’envie d’évincer toutes mes concurrentes, et la gentillesse naturelle et naïve de Pauline. Elle ne ferait pas de mal à une mouche, autant qu’elle ait sa chance.
Le midi venu, Pauline se régale.
— Putain ! Des frites ! Enfin des frites !
— Fais attention aux kilos en trop.
— T’inquiète, je peux en manger autant que je veux, ça ne me fait rien.
— Tu dis ça parce que t’as quinze ans.
— Genre, toi ça te fait quelque chose ? T’es gaulée comme une reine.
— Non, gaulée comme une impératrice, corrigé-je. Et je fais quand même gaffe à ce que je mange.
— On verra… pour l’Impératrice, je veux dire.
— Je suis joueuse, confié-je.
— J’ai vu ça. Je suis certaine que c’est une de tes courtisanes qui a attaché la robe de Valériane à la chaise.
— Si c’était le cas, je ne le dirais pas.
— Je ne suis pas une balance, et j’ai trop adoré.
Nous rions, puis elle me dit :
— Je suis trop deg, faut que je sèche les cours si je veux préparer ma chorée pour l’Empereur.
— Je ferai ça après les cours, dis-je. J’en ai déjà préparée une, il faut juste que je la travaille.
— Il va arriver tôt en soirée, il faudra que nous soyions là pour l’accueillir. Enfin, tu fais ce que tu veux mais…
— T’inquiète, je serai à l’heure.
— À ce soir alors.
Elle me fait un clin d’œil et se lève en jetant un regard vers le surveillant. N’empêche qu’elle a raison, il faut mieux revenir assez tôt. J’ai un plan. Alors que nous quittons la cantine, je la retins :
— Attends ! On fait un selfie ?
— Carrément !
Nous prenons chacune notre téléphone et nous prenons en photos, comme deux copines. — Faudra en refaire un dans l’autre monde.
— T’as ton téléphone dans l’autre monde ?
— Ouais. Ça ne capte pas, mais le GPS marche. J’évite de le montrer en public. Regarde.
Je lui montre des photos de moi et de mes courtisanes.
— Faut trop que je fasse pareil ! Allez, j’y vais !
Elle me tape la bise comme une sœur. Y a-t-il de la véritable concurrence entre nous ? Elle semble prendre la course comme un jeu. Perdre ne l’affectera peut-être pas autant que moi. J’attends qu’elle ait quitté l’établissement, puis décide moi aussi de faire le mur.
Mon premier détour est pour la pharmacie. Je connais la patronne depuis mon enfance.
— Bonjour Hélène. Qu’est-ce qui t’amène ?
— Je voudrais savoir si vous vendez un médicament qui ressemble à ça.
Je lui montre une pilule.
— Pourquoi ?
— C’est une fille de la classe qui prend ça, et j’aimerais savoir ce que c’est.
— On dirait du Drilax, elle utilise peut-être ça pour maigrir, c’est un laxatif.
La pharmacienne sort une boîte et ouvre la plaquette. Des gélules bleues identiques sont emprisonnées. C’est trop beau pour être vrai.
— Vous pouvez m’en mettre une, sur le compte de ma mère.
— Tu ne te trouves pas assez maigre ?
— Non, c’est pour montrer au proviseur. Elle dit que ce sont des bonbons.
— Ah, dans ce cas d’accord.
Elle me fait penser à Jeannine, trop gentille. Je repars avec ma boîte de laxatifs. Ça va faire une sacrée surprise à Pauline quand elle avalera ça.
Arrivée à la maison, je grimpe l’escalier puis vais droit à la chambre de mon frère. C’est un bordel sans nom et ça pue la sueur. L’avantage c’est qu’il ne s’apercevra pas à moins d’en avoir besoin que je lui pique son enceinte portable.
Je ferme la porte de ma chambre, enlève mes frusques de ce monde pour remettre mon tanga noir à dentelle, et le soutien-gorge qui va avec. Une fois les chaussures à talons aux pieds, je prends une photo de mon reflet et l’envoie à Cell et Siloë.
Léna : Prête pour un striptease.
Siloë : <3 <3 <3
Chell : Canon !
Je branche mon téléphone à mon PC et cherche une musique hot avec des percussions. C’est assez facile à trouver.
Le téléphone dans le tanga, l’enceinte en main, je gobe de l’autre une pilule. Ma trousse de coloration étreinte sous mon bras, je saute en boule sur mon lit et traverse la couverture. Je fonce dans le noir à toute vitesse et me réveille soudain dans ma chambre à Kitanesbourg.
Mes quatre servantes m’observent avec des yeux ronds lorsque je m’assois. Adelheid questionne :
— C’est quoi ?
— Vous verrez bien, laissez ça caché sous les oreillers.
Je me lève avec ma trousse et mes talons claquent sur le sol de pierre.
— Vous êtes belle, me dit Mala.
— C’est vrai ?
Les trois autres confirment véhément.
— OK. À partir d’aujourd’hui, vous aurez la même couleur de cheveux que moi.
— C’est vrai ? s’enthousiasme Fantou.
— Tu passes en premier ?
Elle se lève.
— Enlève ta robe, ça tache, et assieds-toi ici. Quelqu’un demande à la gardienne un saut d’eau et une louche.
Chihiro se précipite à la porte tandis que Fantou s’installe. Du cellophane pour protéger ses épaules, de la vaseline pour son front, mon pinceau. J’ai tout ce qu’il me faut.
Le chronomètre de mon téléphone tourne tandis que les quatre filles attendent patiemment que leurs cheveux sèchent, assises sagement sur leurs talons. Les voir alignées dos à moi dans la même position a quelque chose d’artistique. Je prends une photo. J’enfile ma jupe et mon bustier, remets du mascara et peins mes lèvres d’un rouge sang.
— Je vous laisse quelques minutes. Vous pouvez bouger, mais ne touchez pas à vos cheveux.
Je quitte ma chambre, puis salue mon gardien.
— Tu peux rester ici pour protéger les filles. Personne n’entre.
— Cela va de soi, Dame Hamestia.
— À tout de suite.
Mes yeux cherchent la sentinelle à la ramure et mes jambes me portent jusqu’à la porte qu’il garde.
— Bonjour. Pouvez-vous annoncer Léna Hamestia à votre maîtresse ?
Il hésite deux secondes, puis frappe. Une gamine ouvre la porte, et le garde annonce à voix haute :
— Léna Hamestia.
— Permettez-lui d’entrer, répond Cendre.
L’enfant termine d’ouvrir la porte et me laisse pénétrer. Cendre est à genou au sol, en train d’être coiffée.
— Bonsoir Léna Hamestia.
— Bonsoir. Je… Je m’ennuyais un peu et je cherchais quelqu’un pour se promener avec moi.
— Vos courtisanes ne marchent pas ?
— Elles sont occupées à leur nouvelle coiffure, et leur conversation n’a pas la même valeur que celle d’une aspirante. Nous n’avons pas vraiment les mêmes aspirations.
— C’est gentil d’avoir pensé à moi. Asseyez-vous. Briselune, coiffe Léna Hamestia.
— Elle n’est pas obligée, je suis coiffée, dis-je en m’installant au milieu des coussins.
— Moi ça me détend.
Elle sourit alors que les premiers coups de peignes glissent doucement dans mes cheveux. Je questionne :
— Tu te sentes prête ?
Elle inspire profondément.
— Non. Je n’ai croisé qu’une seule fois le Seigneur Varrok, j’étais beaucoup plus jeune et… même si je lui plaisais, vous avez bien vu que je ne suis pas à l’aise, que jamais je n’aurais le vote du Royaume.
— C’est bien d’être lucide, c’est très bien. Il faut donc trouver quelqu’un qui parle pour toi. Un barde par exemple.
— Qu’est-ce qu’il chanterait ?
— Je ne sais pas.
— Je n’ai tué ni dragon, ni…
— Tu as fait un périple pour venir jusqu’ici, tu as été choisie par les tiens. Tu es amoureuse de Sten Varrok.
— C’est ma seule certitude.
— Si tu es persuadée de ne pas être élue, au moins, tu sais que tu peux être son amante cette nuit.
— Comment ça ?
— Si tu es certaine de ne pas pouvoir l’avoir pour toi à tes côtés, pourquoi prendre le risque de ne jamais connaître sa caresse. Moi ça m’a rendue folle. Tu es belle, je suis sûre que tu lui plairas. Offre-toi à lui. Dis-lui que tu sais que tu as peu de chance d’être élue par ses sujets, mais que tu brûles pour lui, que tout ce que tu demandes c’est pouvoir raconter qu’il t’as aimé une nuit.
— Tu dis ça pour que j’arrête ?
Je pince les lèvres et la regarde droit dans les yeux.
— Non. Moi-même, je suis de moins en moins sûre de pouvoir être élue. J’espère juste qu’avec un peu d’excentricité, tout ce que j’ai traversé ne sera pas vain. Quand je pense à l’échec, je pense à toi. T’es une fille gentille Cendre, mais trop effacée et ça m’attriste de penser que tu vas échouer après tout ce que tu as entrepris. Je voudrais que tu repartes en ayant réussi en partie ce que tu as entrepris, sinon tu seras démolie.
L’hôtesse frappe à la porte et la fillette à la porte se lève. Une vieille femme annonce :
— L’Empereur est aux portes de la ville. Il faudrait que votre maîtresse et vous rejoigniez la salle de réception.
— Dame des Grisons arrive.
Je me penche vers Cendre avant de me lever et l’embrasse sur la joue.
— Bon courage.
Je quitte en premier la pièce en ruminant mes arguments. Je ne suis pas sûre d’avoir convaincu Cendre, plus rusée que ce que je pensais. Mon hôtesse attend à la porte où Chihiro, la plus réactive des courtisanes a ouvert.
— Je sais, dis-je. Nous arrivons.
Elle s’écarte de mon passage, et je ferme la porte derrière-moi. Les filles ont remis leurs tenues, Adelheid a refait sa tresse. Elle m’aide à enfiler l’armure. Je ne veux pas ressembler aux autres en ce jour précieux. J’inspire profondément, les tripes contractées. Putain ! Là je stresse ! Sten est bientôt là.
Je m’avance dans le couloir, non sans sentir le regard de désapprobation de la femme glisser sur l’acier qui m’habille. Lorsque nous parvenons à la salle, toutes les aspirantes sont déjà présentes. La Bimbo a choisi une autre robe, moins vulgaire et moins vive. Pauline a troqué le bleu pour un saroual vert si fin que je jurai voir ses jambes par transparence, et un diadème magnifique repose sur son front. D’où tire-t-elle ses richesses ? Elle me sourit :
— Autant les talons, je trouve ça mieux, mais l’armure…
— C’est sûr que c’est moins léger que ton tissu, éludé-je.
— Super bonne idée, la couleur de tes esclaves.
— Merci.
— Je n’oublie pas notre petit selfie après le dîner.
Cendre croise mon regard, alors je lui rends un salut discret de la tête. L’ambiance est fébrile, tous attendent l’arrivée du souverain. Je pose mes mains nerveuses sur les épaules de Fantou et Chihiro pour m’empêcher de trembler.
Le chambellan entre et hurle :
— Le Seigneur Varrok !
La porte est tout juste assez haute pour faire passer la ramure. Il est encore plus majestueux que dans mon souvenir. Il a troqué son armure pour un uniforme noir à brandebourgs dorées. Mes cuisses tremblent, et je suis la première sur son passage. Il va falloir adopter l’élocution mielleuse et le vocabulaire châtié de dame Irène. Sa voix rocailleuse accompagne son sourire :
— Léna Hamestia, la pourfendeuse de dragon. J’espérais bien vous voir ce soir. Vous m’avez habitué à des tenues plus légères lors de nos précédentes rencontres.
— Ravie que mon histoire vous soit parvenue. Quant à la tenue sous mon armure, soyez certain de sa légèreté… vous la découvrirez peut-être ce soir.
— Très bien, nous nous verrons après le dîner.
Je me liquéfie toute entière, alors qu’il passe à Pauline.
— Ma fleur du désert. Vous êtes encore plus belle que dans mon souvenir.
— Merci, Seigneur Varrok, soupire-t-elle.
— Cet habit semble aussi fragile que les pétales d’une fleur, on vous imagine éclore sous le soleil.
À travers le saroual, je peux voir la poitrine tendue de Pauline, complètement envoûtée par l’aura de Sten. Ses mots sont pour moi comme des lames de rasoir, tant lui-même semblait charmé par la jeunesse de Pauline. La grande aspirante noire s’incline légèrement à l’arrivée de son seigneur.
— Malika, je suis impressionné que vous ayez fait le voyage jusqu’ici.
— Vous voir en personne m’était trop précieux.
— Vous saluerez votre père lorsque vous le verrez.
Il passe à la Bimbo.
— Valériane, seriez-vous dans toutes les villes où je passe ou avez-vous une sœur jumelle ?
— Aucune sœur jumelle. Je vis de votre présence.
— Je me disais qu’il ne pouvait y avoir deux femmes d’une beauté identique.
Il salue les autres courtisanes dont il connaît les noms mais qu’il rencontre visiblement pour la première fois, jusqu’à ce qu’il arrive à Cendre. Elle s’incline, incapable de prononcer un mot. Il lui dit :
— Tu as bien grandi, Cendre. Comment va ta mère ?
— Elle va bien, elle espérait que je puisse vous passer ses salutations… Seigneur.
Pas une seule fois Cendre ne lève le regard vers lui, tremblante d’émotion. Semblant s’en apercevoir, il répond :
— Tu lui diras que je les ai bien reçues, tu lui retourneras les miennes, ainsi que mes félicitations pour avoir une fille si ravissante, dont je n’aurais soupçonné la beauté à venir il y a encore quelques années.
— Bien. Qu’on apporte le vin ! lance le Duc.
Alors que Sten tourne le dos, Cendre s’enfuit à grandes enjambées, poursuivie par ses courtisanes. Je leur emboîte le pas, laissant Sten Varrok au jeu des courtisanes. Je gagne le couloir et hèle :
— Cendre !
Elle se fige et je la rattrape.
— Je… Je n’ai pas votre courage, Léna. J’ai le cœur qui bat trop vite, les mains moites, mes mots s’emmêlent et…
— Hey ! Et moi ? Tu crois que ce n’est pas pareil. Touche mes mains. C’est juste que je ne le montre pas.
Elle inspire profondément et expire. Je passe ma main sur sa taille et lui dis :
— Viens. Reviens, sinon c’est sûr que personne ne pensera à voter pour toi. Ils se diront qui ? Mais oui, celle avec les jolies petites cornes.
Malgré elle, elle se laisse entraîner vers la foule et je nous fraye un passage :
— Laissez passer les deux plus jolies !
Chihiro et Mala viennent vers nous avec des verres de vin rouge et la Duchesse s’étonne :
— Et bien, vous vous étiez enfuies ?
— Un petit malaise passager, réponds-je, l’émotion de rencontrer l’Empereur.
Cendre opine timidement et le regard affable de la Duchesse levant son verre à mon attention me dit combien elle apprécie mes gestes de gentillesse.
Sten Varrok tourne sa ramure vers nous puis fausse compagnie aux huit autres prétendantes. Je maintiens ma main à la taille de Cendre pour ne pas qu’elle s’enfuie.
— Pourquoi vous tenir à l’écart ?
— Cendre est un peu intimidée par votre Seigneurie. C’est, je pense, parmi toutes votre plus fervente admiratrice. Mais plus la ferveur est grande, plus les émotions submergent. Peut-être pourriez-vous passer la voir ce soir, pour ne pas la laisser dans une attente qui la tuerait.
— Bien, je passerai la voir après vous. Je tiens d’abord à entendre cette chasse au dragon de votre bouche.
— Je vous la conterai si bien que vous aurez l’impression de l’avoir vécue. Et après, je vous ferai une démonstration de yoyo.
— J’en ai aussi entendu parler. Vous mettez ma patience à rude épreuve.
— Vous mettez la nôtre à la limite de l’hystérie, avec votre compétition, il faut bien que nous vous le rendions d’une manière ou d’une autre.
Il a un rictus, et réalisant que je ne dirais rien de plus tourne la tête vers les autres aspirantes qui se sont rapprochées. Je murmure à l’oreille de Cendre :
— Il a l’air de te trouver mignonne.
Elle lève des yeux de cocker vers moi.
— On dirait plutôt que c’est toi.
— Ce soir, il est à toi. Tu verras.
Je m’apprête à me décoller d’elle, et la main de Cendre vient maintenir la mienne sur sa taille, comme une enfant qui ne veut pas lâcher les doigts de sa mère. Il n’y a aucun mérite à éliminer une aspirante atteinte d’une timidité maladive, il faut que je me débarrasse des autres. Je nous rapproche des conversations.
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