Vestigial
Le souffle de la vie, et toute influence extérieure, semblaient s’arrêter là, sur le perron abandonné. Au-delà, c’était une sombre mélancolie, un morne silence, qui avait pris possession des lieux. L’air y était moite et épais, presque tangible comme la poussière en suspension dressait un voile livide et latent. Le plancher vermoulu avait perdu sa constance rassurante et le bois gémissait sa vulnérabilité. Rongés et brunis par le temps, murs et plafond se déformaient sous le poids des souvenirs oubliés, laissant apparaître çà et là une ossature déchiquetée. Par les huisseries décrépites, béantes sur leurs gonds à l’instar des pages déchirées d’un livre, s’insinuaient une menue clarté qui faisait péniblement reculer l’ombre. Alors, rampant par ces voies blêmes, une nature sinistre avait repris ses droits, se faufilant entre les débris et les vestiges désuets, ces lambeaux de vie passée.
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