il arrive à pieds par la chine
Longtemps je me suis touché de bonheur. Dans tant de ses matins aux contours brumeux et ternes où seulement l’absence divine d’un corps tiédi par la moiteur du repos me tenait lieu de compagnie et alors même qu’aucun rêve de charnelles compagnies ne venait étreindre ou tourmenter les fins de ces sommeils opaques et brutaux qui terrassaient, implacable, la monstrueuse bête qui me tient le coeur aux abois et hante le jour comme la nuit un manque d’amour gonflé comme un ballon que des vents d’infernales tempêtes balayent et dérivent sur la pente trop raide de pages blanches arides et froides, tant de matins où je m’épuisais à étendre et tendre mes muscles raidis et engourdis par la nuit, gardant avec force les yeux grand fermés sur les contours tranchants du dehors et sur le rien grandissant en moi telle l’érection douteuse qui raidit et salit des draps tourmentés d’impatiences et qui bientôt viendra cogner de son impérilleuse attente aux portes closes des écluses débordantes du cerveau ou s’entassent pêle mêle les frustrations et le vain fiel des espoirs qui s’éteignent. De ce membre tendu et tuméfié d’impatience il fallut s’écarter, ignorer les appels battant comme un fer d’infernale forge, avec pour seule perspective la certitude d’une journée vide pareil à la nuit l’ennuie l’ami, devient ami qu’importe l’habitude la nuit l’ennuie, et devoir ouvrir les yeux sur la solidité d’une réalité trop connue et sans habit, pour se lever debout, quitter ces draps prometteurs, et commencer à allonger ces heures d’ennui terrifiant qui nous tiennent à vie. Voila comment de tourner le dos à ces petits plaisirs simples du matin me donne tant de fière allure et constitue le premier et plus simple défi de mon plat quotidiens…
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