Chapitre2

2 minutes de lecture

CHAPITRE 2
CLARISSE
21 SEPTEMBRE 2035

Ma mère était hypnotiseuse. Elle avait le pouvoir de faire apparaître des pensées et des émotions chez d'autres personnes pour les pousser à faire ce qu'elle voulait sans qu'ils n'en aient conscience, ou à les faire changer d'opinion. Moi aussi, je faisais partie de ceux qui étaient dotés de pouvoirs, j'étais empathe. Je pouvais savoir ce que ressentaient les autres et parfois en déduire ce qu'ils pensaient. J'utilisais souvent ce pouvoir, mais je ne le faisais pas exprès, les émotions étaient en suspension dans l'air et je les assimilais sans le vouloir. Ma mère elle, ne l'utilisait pas beaucoup. Mais un jour, son pouvoir avait été découvert par les mauvaises personnes, et les gens qui étaient venus l'emmener le savaient et y étaient préparés. Elle n'avait rien pu faire. Elle m'avait transmis une chose, une dernière, quand ces hommes en habits de militaire étaient venus la chercher.
C'est Stephan, tout ça, c'est lui.
Dans la famille, on connaissait tous Stephan Holdmann, un scientifique passionné de plantes toujours très sympathique quand il était invité sur les plateaux télévisés.
On regardait souvent ses interviews, enfin, seulement moi et mon père. J'avais du mal à croire qu'il soit l'auteur de l'arrestation de ma mère. Mais, j’étais prête à la croire sur parole. Elle n’avait vraiment pas l’air de mentir, ce qui de toute manière n’était pas son habitude.
Nos pouvoirs, continua-t-elle, il nous veut pour ça. Ne parle à personne du tien, personne, tu m'entends ? Pas même ton père. Reste loin de tout, ne fais confiance à personne, ta survie en dépend. Ce n'est pas un jeu.
Les soldats ne pouvaient pas l'entendre, elle le savait, c'était bien pour ça qu'elle n'avait rien pu faire.
Elle essaya de m'étreindre une dernière fois, mais les militaires l'en empêchèrent. Elle les suivit donc sans se débattre, mais elle me jeta un dernier regard avant de monter dans la camionnette, après cela, elle disparut.
"Ce n'est pas un jeu ", je le savais ça, puisque je ne l'avais jamais revue.
Aucun jeu n’était aussi cruel.
Et dans chaque jeu, il y a des règles, tout le monde connaît ces règles, et personne ne triche.
Donc, non, ce n’était pas un jeu.
Cela n’avait jamais été un jeu.
Et cela n’en sera jamais un.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Aube noire ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0