65. Auto orgasmique

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Albane

Je récupère les clés du véhicule au secrétariat et me dirige vers le bureau de Nicolas pour l’informer de la bonne nouvelle. Enfin, bonne… Ça dépend de quel point de vue on se place, je crois. Une partie de moi est heureuse, l’autre beaucoup moins.

- Entrez !

- Bonjour, Chef, dis-je en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte. Je peux te déranger deux minutes ?

- Je suis tout à toi, assieds-toi.

Honnêtement, Nicolas en chef, c’est génial. Si j’avais peur que nous ayons des difficultés à travailler correctement étant donné que nous sommes amis et avons été collègues, lui et moi avons réussi à faire la part des choses sans grande difficulté. Même si j’apprécie moyennement d’avoir été reprise quant à mon comportement il y a quelque temps, le constat est simple : Il avait raison, je crois. J’avais besoin d’une petite piqûre de rappel.

- J’accompagne Julien visiter une petite maison dans un village voisin, dis-je en m’asseyant.

- Vraiment ? Il était temps !

- Je sais, soupiré-je. Je ne comprends pas pourquoi ça a tant traîné. Un homme seul avec deux enfants et un CDI, ça aurait dû passer depuis un moment.

- S’il a parlé aussi aimablement à la personne qu’il a eue au bout du fil qu’il a pu le faire ici au début, je peux comprendre, rit-il.

- Certes…

- Tu vois, j’avais raison. Il était fait pour toi, tu étais faite pour lui.

Je me retiens de rire et de lui signifier qu’il ne croit pas si bien dire. Si les débuts ont été plutôt catastrophiques, je crois pouvoir dire que j’ai apprivoisé la bête, dompté l’Ours. Difficilement, et pas que professionnellement, mais je me garderais bien de le dire à mon chef. L’entente est plus que bonne, les moments ensemble sont rares mais intenses… Et je ne parle même pas de notre entente sexuelle… Sinon je risque de mouiller rien que d’y penser. Bref !

- Mouais, il reste un Ours mal léché malgré tout.

Enfin, j’espère que j’assure un peu quand même à ce propos.

- On dirait plutôt un Ourson qui te mange dans la main.

Heu… J’ai le cerveau qui vrille avec cette conversation, parce que je n’imagine absolument pas Julien me manger dans la main… Non ! Les détails sont-ils utiles ?

- J’ai usé de mes charmes, comme me l’a demandé mon chef.

- Ah oui ? Et de quels charmes exactement, Madame Morel ? me dit-il avec un sourire en coin.

Oulah… Terrain miné, là. C’est quoi cette question ? Est-ce qu’il se doute ? Sait ? J’espère ne pas piquer un fard, honnêtement.

- Il te faut vraiment un listing ? Sourire, humour, écoute, attention, soutien…

Et bien d’autres choses moins catholiques. Mes mains, ma bouche, mon corps… Bref !

- Je vois. La parfaite petite éduc. Bravo.

- Je sais, je sais… Bon, je file, sinon il va ronchonner parce que je suis en retard.

- Tu as raison, il ne faudrait pas réveiller le Papa Ours !

Entendre le petit surnom que je donne à Julien de la bouche de mon chef me fait bizarre. Je le taquine en l’appelant ainsi dans nos moments à deux, et je regrette d’avoir fait part de cette appellation à Nicolas, aujourd’hui. Je sors du bureau et rejoins le parking, où mon Papa Ours m’attend, adossé contre une voiture. Le soleil cogne aujourd’hui et j’ai juste envie de baver en l’observant, lunettes de soleil sur le nez, dans un tee-shirt bleu clair plutôt ajusté et mon jean favori. Oui, celui qui me donne envie de lui tripoter les fesses constamment. Je dois être en manque, je ne pense qu’à ça aujourd’hui, c’est fou !

- Monsieur Perret, souris-je en déverrouillant la voiture à l’opposé de là où il est, ce qui le fait bougonner.

- Très chère éduc… Tu pouvais pas choisir la voiture blanche, sérieux ? J’ai l’air d’un con maintenant.

- Désolée Monsieur, ris-je en m’installant au volant alors qu’il pose ses jolies petites fesses sur le siège passager. Un con sexy, c’est mieux que rien.

- C’est ça… Allez, dépêche-toi de partir, que je puisse te tripoter sans risquer de se faire prendre.

Il ne ment pas. Douze minutes de trajet, à la fois très longues pour ma concentration, et très agréables alors que ses mains se promènent sur ma nuque, ma cuisse, à la lisière de mon boxer en dentelle. Je le réprimande à plusieurs reprises, mais ne dois pas être très convaincante étant donné qu’il n’arrête jamais. Si nous n’avions pas été limite en temps, je crois que je me serais arrêtée sur le bord de la route pour lui sauter dessus. Bravo Albane, très sérieux !

Nous arrivons dans un petit village plutôt mignon, où les champs de vaches côtoient les habitations. J’adore. La campagne me manque et j’aimerais pouvoir me trouver une petite maison dans ce genre de lieu. Un jour, quand je ne devrai plus d’argent à Nicolas, sans doute. Avec Julien ? Peut-être... Quand je serai débarrassée de Jonathan ?

Je dévie dans un petit chemin de terre et rejoins une cour pas bien grande, qui encadre une petite longère typique et magnifique. Douce Normandie… Et ses petits trésors cachés ! Une femme, d’une vingtaine d’années, beaucoup trop jolie à mon goût, nous attend devant la porte d’entrée.

- Voilà qui va te changer drastiquement de la Capitale, ris-je en observant les vaches dans le champ qui borde la maison.

- J’adore les vaches. Leur côté placide, leur belle bouille. J’ai l’impression que rien ne peut leur arriver… Et ça fait un splendide détail dans les paysages que je peins, répond-il, l'œil brillant.

- Un point pour cette maison alors, souris-je tristement en sortant de la voiture.

Maison à plus de vingt minutes de chez moi. Fait chier, sérieusement. Mais je suis d’accord, le cadre est superbe, même si le jardin aurait grand besoin d’être entretenu.

- Je ne veux pas t’influencer dans le négatif, mais le problème de ce type de maison, c’est la luminosité… Pas l’idéal pour peindre, j’imagine.

- Il y a trop de luminosité, tu crois ? dit-il en zieutant la petite robe légère de la petite jeune qui nous a accueillis.

- Non, c’est sombre, au contraire…

Comme mon humeur à présent, peut-être… Pas gêné le mec, quand même. Je suis juste à côté de lui et ça ne le dérange pas. Il ne la joue même pas discret, je rêve ! J’entre dans la maison après avoir salué la jolie blonde qui nous y invite, en le bousculant légèrement, à cause de l’étroitesse de la porte bien entendu, pour y découvrir une pièce pas si sombre que cela et plutôt spacieuse, ouverte sur un petit coin cuisine.

- Ça m'a l’air d’être une pièce très agréable, tu ne trouves pas ? On pourrait y passer de jolies soirées. Et en plus, les chambres ont l’air de ne pas être juste à côté, ajoute-t-il en me regardant avec désir et sous-entendant je ne sais quelle folie à laquelle je refuse de penser pour ne pas activer encore plus mes hormones.

- Effectivement, il y a une chambre derrière la cuisine, et deux au premier étage, Monsieur Perret, minaude la blonde. Suivez-moi, je vous montre.

Bien sûr, suis-la, avec sa mini-robe, dans les escaliers. Bon sang, je ne me souvenais pas être aussi jalouse… Mais je suis surprise quand il me prend par la taille et m’invite à monter juste devant lui. Il a peut-être envie de mater, mais j’ai l’impression que ce sont mes fesses dont il veut profiter.

Nous poursuivons la visite tranquillement, même si j’avoue que les regards que lui lance Charlène, notre hôtesse, qui l’accueille lui plus que moi, me dérangent un peu trop. Autant dire que toutes les insécurités qu’une femme peut ressentir face à une autre, clairement plus mince, plus apprêtée, plus sûre d’elle, viennent se bousculer dans ma tête.

Lorsque nous regagnons la voiture, le sourire qu’il affiche me fait autant plaisir qu’il m'attriste. Il a craqué pour la maison, et seulement pour la maison j’espère, et je sens que nous allons bientôt nous éloigner. J’ai beau avoir tenu le discours, devant lui, que ce serait mieux pour nous qu’il ait son propre chez lui, au moins, au boulot, je peux le voir tous les jours. Avec mes horaires particuliers, cela sera d’autant plus compliqué une fois qu’il aura quitté le CHRS.

- Alors ? murmuré-je, le regard perdu sur la campagne.

- Elle est pas mal. J’aime beaucoup son charme, à cette petite maison. Mais, c’est loin de la librairie… Je ne sais pas, Albane. Tu me conseilles quoi ?

- Je… Honnêtement ?

- Ben oui, honnêtement. Tu sais à quel point ton avis compte. Et si je déménage, j’espère que ce sera pour un endroit où tu auras envie de venir…

Au moins, ce n’est pas à Charlène qu’il pose ce genre de questions, et j’aurais presque aimé qu’elle soit là, tout de suite, pour comprendre que c’est chasse gardée. Revenant à sa question, je pèse le pour et le contre, réfléchis à la situation. Clairement, c’est une aubaine pour lui et pour les enfants. Mais bon sang… Moi qui me réjouis toujours de réussir à reloger mes résidents, là, j’ai juste envie de pleurer à l’idée de ne plus voir sa tête et celle des Oursons chaque jour.

- Y a un bus pour emmener les enfants à l’école, c’est dans ton budget, ils auront chacun une chambre… Même si c’est un peu loin de la librairie, ça passe, non ? Ce sera sans doute toujours mieux que le temps que tu mettais pour aller au boulot à Paris, non ?

- C’est sûr… Mais je ne suis plus parisien, là. J’hésite, Albane. Peut-être qu’on pourrait revenir avec les enfants et avoir leur point de vue ?

- Si tu veux, ris-je. Mais je doute qu’ils soient contre !

- Et toi, Albane, tu te verrais vivre là ? me demande-t-il tout à coup, très sérieusement.

- Est-ce que… Pardon, quoi ?

- Ah, tu ne veux pas. Excuse-moi… Je croyais que… Non, rien. N’y pense plus. On demandera à Sophie et Gabin ce qu’ils en pensent…

- Mais… Je… bafouillé-je, prise au dépourvu. Attends, Julien, arrête deux secondes ! Tu tires encore une conclusion hâtive là. Tu m’as… Surprise avec ta question, c’est tout !

- Surprise ? Vraiment ? Tu n’as jamais pensé à l’après, toi ?

- Je… Si, bien sûr que si, voyons. Mais… Je ne suis pas sûre d’être prête à me remettre en ménage avec quelqu’un, pour être honnête…

- OK, je comprends tout à fait. J’ai posé la question sans vraiment réfléchir… Mais je maintiens ma proposition. Et donc, ton avis pour cette maison compte encore plus pour moi.

- Je l’aime bien, mais elle sera encore mieux avec tes toiles au mur et le bazar des petits monstres partout, souris-je.

- Alors, on vient la visiter avec les petits monstres, et on essaie tous les lits pour décider d’où on installe la chambre à coucher !!

- T’es terrible. Personnellement je serais plutôt venue avec des photos de tes toiles pour savoir laquelle accrocher où, mais bon, je vois quelles sont vos priorités, Monsieur Perret !

Julien m’observe avec une moue taquine et approche de moi tel un prédateur sur sa proie. Il vient poser une main sur ma poitrine et prend possession de ma bouche, m’embrassant avidement, pressant son corps contre le mien sur ce siège de voiture peu confortable. Lorsque je sens son autre main se poser sur ma cuisse, je suis prête à succomber à la tentation, mais je le repousse gentiment.

- Julien, ce n’est pas que je n’ai pas envie, mais il faut rentrer maintenant. Tes enfants nous attendent sûrement avec impatience.

- Albane, oublie les enfants, un peu. Pense plutôt à nous…

Il ponctue ses mots de baisers passionnés dans mon cou jusqu’à la naissance de mes seins. Cet homme sait définitivement comment me faire lâcher prise et attiser mon envie. Sa main remonte le long de ma cuisse jusqu’à venir titiller mon intimité déjà trempée. J’ai envie de lui depuis que nous sommes partis et ce simple contact suffit à m'électriser. Je sens ses doigts venir détacher les boutons de mon chemisier et découvrir ma peau nue pour son plus grand plaisir. Il empaume mon sein libre de tout soutien et vient le lécher alors qu’il insère un doigt au fond de moi. Je ne peux retenir un gémissement de plaisir à le sentir aussi avide de me faire l’amour. Je sens sa passion et défais fébrilement son tee-shirt, le passant au-dessus de sa tête juste le temps de rompre ses baisers enfiévrés.

Il est beau comme un Dieu, et je pose mes mains fébriles sur son torse, le repoussant sur son fauteuil, fermement. Il déboutonne son jean et fait glisser son pantalon sur ses chevilles. Je vois sa queue tendue et fière, et je ne peux m’empêcher de me passer la langue sur mes lèvres tellement elle est appétissante. Je viens le saisir entre mes lèvres et goûte avec plaisir aux premières gouttes de son plaisir. Je sens sa main qui attrape mes cheveux et accompagne mes mouvements sur sa hampe prête à exploser. Lorsque son autre main glisse sur mon dos jusqu’à mes fesses pour venir caresser mes replis intimes humides et faire aller et venir ses doigts en moi, je ne me contrôle plus. J’aspire son gland et le malaxe avidement, espérant recueillir son sperme au fond de moi.

Alors qu’il ferme les yeux et appuie plus fermement sur ma tête pour s’enfoncer dans ma gorge, je me dégage et ris presque devant la frustration qui s’exprime dans ses yeux hagards. Je me penche au-dessus de lui et il ne peut s’empêcher de saisir un de mes tétons dans sa bouche. J’allais juste bouger le siège pour le pencher un peu plus en arrière mais cette caresse sur mon sein est trop voluptueuse, et je profite de ses lèvres sur cette partie si sensible de mon corps pour glisser ma main sur mon clitoris et me caresser pendant qu’il me tète, aspire mon téton, le mordille. Le fait de pouvoir être surpris comme ça, dans cette position si suggestive me rend folle de désir et je mouille comme rarement. Prends-toi ça dans les dents, Charlène, c’est moi qui suis enfermée dans cette voiture avec cet Apollon.

Je ne peux plus me retenir et je finis donc de reculer le siège au maximum avant de me positionner sur sa queue tendue que j’attrape de mes deux mains pour la faire glisser au fond de moi. Je m’appuie sur ses épaules et je m’enfonce jusqu’à sentir ses testicules buter contre mes fesses.

- Albane, grogne-t-il en empoignant mes hanches charnues et en m’observant, les yeux plein de désir.

Que c’est bon d’être ainsi remplie de lui. Comme à chaque fois, il me faut quelques instants pour m’habituer à sa grosseur, et je bouge lentement au début alors qu’il s’est remis à dévorer mes seins, créant comme à chacune de nos étreintes un flot de sensations en moi qui me fait chavirer. Je m’appuie sur ses épaules, courbée dans cette voiture trop petite, et commence des mouvements de va-et-vient sur sa queue bandée et dure comme la pierre. J’attrape sa main et viens la déposer contre moi car je rêve de sentir ses doigts caresser mon clitoris pendant que je le chevauche. Il comprend vite mon intention et quand son doigt se met à faire des cercles sur mon bouton, je ferme les yeux et me laisse emporter dans des vagues de plaisir qui s’intensifient au fur et à mesure que les assauts s'enchaînent. Je veux qu’il jouisse en moi, je veux le sentir exploser dans mon intimité pour ne vraiment plus faire qu’un avec lui. Quand je le sens se contracter sous moi et que sa verge se gonfle, je gémis et ne retiens plus mes cris, jouissant sur lui alors que sa hampe se décharge de tout son sperme qui me remplit jusqu’au plus profond de mon corps. Je continue à le pomper encore quelques instants, profitant de cette magie qui s’est installée entre nous.

Je passe mes bras derrière son cou et je me colle tout contre lui, l’embrassant dans un baiser passionné. Je le sens devenir moins dur au fond de moi alors que ses mains se promènent sur mon corps. Dans les brumes du plaisir, l’idée que Julien puisse me remplir ainsi de sa semence encore et encore pour me faire un bébé me traverse, et je me morigène à ces pensées déplacées. Pourtant, pour la première fois de ma vie, l’envie d’avoir un enfant ne me paraît plus saugrenue mais totalement justifiée. L’idée me plaît énormément, beaucoup plus que ce que ça ne le devrait.

J’essaie de me calmer suite à cette chevauchée effrénée et je me dis, finalement, que son idée d’essayer les différents lits de cette jolie maison est particulièrement tentante.

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