Epilogue 2/2
Julien
La neige tombe doucement sur la campagne normande. Je regarde par la fenêtre les flocons tomber sur les champs qui bordent notre maison. Le sol gelé est déjà recouvert d’une magnifique nappe blanche. J’adore le sentiment de calme et de sérénité qui se dégage de la scène devant mes yeux. J’essaie de la graver dans ma tête afin de pouvoir la peindre plus tard. Je me retourne enfin pour observer l’autre spectacle magique qui se déroule dans le même temps.
Albane est dans notre lit. Nue, bien entendu. Nous avons profité de la grasse matinée que sont en train de faire les enfants pour faire l’amour. Lentement. Tendrement. Passionnément. Nous avons pris le temps de laisser nos corps se réveiller sous l’effet de nos caresses. Elle m’a accueilli au fond d’elle dans un soupir de contentement, ses seins déjà durcis sous l’effet du désir. Je l’ai pénétrée en missionnaire, sage mais passionné. Je croyais qu’elle s’était rendormie après avoir connu un orgasme qui nous avait fait voir des étoiles à tous les deux, mais je constate qu’elle est éveillée. Ses magnifiques yeux azur me regardent avec un amour non feint. Et la coquine est en train de se caresser, excitée par le spectacle que je lui offre. Elle passe sa langue sur ses lèvres puis se mordille la lèvre inférieure. Elle joue de ça depuis que je lui ai avoué à quel point ça me faisait craquer. Ma verge ne reste pas insensible à ce magnifique spectacle, et je viens me rassoir sur le lit, lui caressant doucement les jambes. Je remonte lentement sur ses cuisses et apprécie la douceur de sa peau.
- Tu sais qu’il neige dehors ?
- Non ? C’est vrai ? Il neige beaucoup ?
Albane essaie de se lever pour aller voir mais je l’en empêche en me baissant et en venant poser ma bouche sur son intimité. Elle gémit et reste allongée sur le lit, ses mains sur ma nuque. Je goûte à son nectar et au mien, mélangés. Dès que nous pouvons, nos corps se retrouvent et s’unissent. Chaque jour, nous vivons pleinement notre bonheur et je suis reconnaissant au destin qui l’a mise sur mon chemin, alors que j’étais perdu et désespéré. Alors qu’elle commence à onduler à nouveau sous mes caresses, une petite voix nous appelle depuis la cuisine :
- Papa ? Albane ? Vous êtes encore au lit ?
- Oui, Poussin, on est là, on arrive !
Je vois la poignée de la porte s'abaisser mais, heureusement, elle est fermée à clef. Le temps que je me relève et enfile mon boxer pour aller lui ouvrir, Albane s’est réfugiée sous les draps, frustrée mais apparemment heureuse de pouvoir retrouver mes enfants qu’elle adore comme les siens. J’ouvre la porte et il se jette dans le lit, et, dans son enthousiasme, fait tomber le drap qui recouvrait ma chérie, découvrant ses seins sur lesquels elle dépose immédiatement ses mains. Je souris car la vue a été courte, mais très plaisante.
- Albane ! Bonjour ! Tu as vu ? C’est tout blanc !
- Oui, il paraît, mais je ne suis pas encore sortie du lit pour aller voir ça, sourit-elle en tirant comme elle peut le drap pour le remonter.
- Albane avait envie de dormir encore ce matin, mais je l’en ai empêchée un petit peu.
J’interviens dans un sourire et viens me rassoir juste derrière Albane. Je passe ma main sur son ventre sous le drap et la caresse tendrement en l’embrassant dans le cou. Elle est tellement craquante, tellement belle.
- Gabin, ta soeur dort encore ? Tu devrais aller la réveiller ! On déjeune tous ensemble et ensuite, on va tous jouer dans la neige, d’accord Poussin ?
- Ouiiii ! On va faire un beau bonhomme !
Il se relève d’un bond, plein de l’énergie typique des enfants de son âge, puis court vers la porte pour aller réveiller sa sœur qui, en bonne ado, doit encore être perdue dans les bras de Morphée. Je souris à Albane.
- Désolé, mais je crois que pour le round deux, ça risque d’être un peu compliqué !
- Tant pis… T’as qu’à aller préparer le petit-déjeuner, je vais me finir toute seule, murmure-t-elle avec un sourire en coin.
- Tu crois que si je leur donne un chocolat chaud, je peux remplacer ton doigt par quelque chose d’un peu plus tendu ?
- Je crois que si tu fais ça, on ne sera pas plus tranquilles, non, rit-elle en se levant.
Je l’admire, dans sa nudité sublime, se diriger vers la fenêtre. Ses fesses sont une invitation au crime. J’ai envie d’enfermer les enfants dans leur chambre pour avoir le temps de profiter de ses courbes, mais je me raisonne en me disant que nous avons tout le reste de notre vie pour profiter de ces plaisirs du quotidien. Je m’approche derrière elle et me colle contre son dos. Je passe mes mains sur son ventre et nous regardons le spectacle offert par Dame Nature :
- C’est beau, tu ne trouves pas ?
- Sublime oui, ça donne envie de passer la journée sur le canapé, sous un plaid, avec pour seule vue la neige qui tombe et les enfants qui jouent dedans.
- Ne rêve pas trop à ça… Si les enfants jouent dehors, tu sais que tu ne pourras pas y échapper, toi aussi tu seras dehors !
Je l’embrasse tendrement dans le cou et je la sens frissonner. Est-ce sous l’effet de mon baiser ou de l’idée d’affronter le froid hivernal ? Je ne sais pas, mais je continue à la caresser gentiment en observant le vent faire tourbillonner la neige.
- Bonjour Papa ! Bonjour Albane !
Sophie est entrée dans la cuisine. Elle comprend que nous sommes en train de partager un petit moment d’intimité et ne vient pas nous rejoindre comme l’a fait Gabin juste avant. Je suis content de couvrir le corps d’Albane afin qu’elle ne se rende pas compte qu’elle est nue dans mes bras.
- Bonjour Choupette. Tu nous fais chauffer du lait ? On arrive tout de suite pour se faire un bon chocolat chaud !
- D’accord Papa ! Mais pas de bêtise avec Albane, sinon Gabin et moi, on prend tout le chocolat !
Je ris et vais fermer la porte pour laisser à la femme de ma vie un peu d’intimité pour s’habiller.
- Tu vois, je te l’avais dit. Les enfants ont décidé aujourd’hui de ne pas nous laisser tranquilles !
- J’étais prête à dire vivement ce soir qu’on se couche… Et d’un côté oui, rit-elle en récupérant son peignoir et en l’enfilant. Mais j’ai bien envie de profiter de cette journée quand même.
- Oui, allons prendre un bon chocolat chaud et après, on fera un bonhomme de neige ! Enfin, tu préfères peut-être un café ?
- J’hésite… Un chocolat chaud me tente bien, ce matin. Si vous me laissez toucher à votre sacro-sainte réserve.
- Ah ! C’est comme ça que tu appelles mon entrejambe maintenant ? ne puis-je m’empêcher de répondre en pouffant de rire. Mais elle est toute à vous cette sacro-sainte réserve !
- Ah apparemment, c’est seulement à temps partiel qu’elle est toute à moi. Je crois qu’elle est indisponible entre huit et vingt-deux heures au moins… Ça limite quand même, rit-elle.
- Je crois qu’elle peut te réserver un créneau entre quatorze heures et quinze heures trente. Une petite sieste crapuleuse, ça te tente ?
- On verra… Peut-être que je n’aurai pas envie de vous cet après-midi, Monsieur Perret, qui sait…
Elle approche et m’embrasse au coin des lèvres en se pressant contre moi. J’ose espérer qu’elle aura toujours envie, parce que je doute que mon envie d’elle ne s’éteigne aujourd’hui encore.
- Moi je sais que l’envie est présente… J’y ai gouté il y a quelques minutes, et tu ne peux pas me dire que tu n’avais pas envie !
Je ris et enfile un pantalon avant de l’embrasser à nouveau tendrement, puis, l’enlaçant par la taille, je l’emmène dans la cuisine où nous partageons un petit déjeuner en famille, plein de rires et de bons moments.
Une fois les estomacs remplis, les enfants filent se brosser les dents et s’habiller chaudement, et je débarrasse la table pendant qu’Albane va se préparer également. Elle ressort emmitouflée dans une grosse doudoune qui la fait ressembler au bonhomme Michelin. J’éclate de rire en la voyant.
- Tu es vraiment frileuse !
- Et alors ? Tu ne t’en plains pas quand je viens me coller contre toi dans le canapé ou sous la couette, dit-elle avant de me tirer la langue.
- Tu veux que je te réchauffe encore plus, mon Amour ? ris-je de bon cœur en la voyant se vexer légèrement pour ma réflexion.
- Non, ça va, je vais aller réclamer un câlin à ton fils, tiens, rétorque-t-elle avec un grand sourire.
Je ne la laisse pas finir et je viens l’enlacer pour la serrer contre moi. Enfin, vu la taille de son manteau et les couches qu’elle a dû mettre en dessous, j’essaie de l’enlacer, mais nous partageons à nouveau une tendre étreinte.
- Papa ! Arrête de faire des bisous à Albane ! Viens jouer avec nous ! T’as même pas mis ton manteau toi ! On va être en retard !
- Mais non, on ne va pas être en retard ! La neige ne va pas fondre !
- Allez, va t’habiller, Papa Ours, et dépêche-toi, sinon on commence sans toi, rit Albane en nouant une écharpe autour du cou de Gabin.
Je file me préparer avec le sentiment que les astres sont tous alignés comme il se doit. Pas d’ombre au tableau, et des journées remplies d’amour, de joies et de rires. Si on m’avait dit, quand je suis arrivé au CHRS il y a un an et demi, que je finirais en couple avec mon ancienne référente, ramenant la flicaille tant redoutée à la maison, j’aurais bien ri. Et pourtant…
Après avoir enfilé mon manteau et mes bottes, je sors et suis surpris de ne voir personne. Évidemment, il y a des traces de pas, que la neige qui tombe recouvre petit à petit, mais personne à l’horizon.
- A l’attaque !!!!
Avant que je comprenne ce qui m’arrive, je me retrouve assailli de boules de neige, sous le rire des enfants, cachés derrière ma voiture. Je cours me cacher derrière la petite haie qui se trouve au milieu de la cour, notant que mon fils est plutôt doué pour viser alors que Sophie risque de se coltiner de mauvaises notes quand elle fera du handball en sport. Je m’accroupis pour faire quelques boules, à l’abri des missiles envoyés par mes Oursons, quand je reçois une boule dans le dos. Albane n’était pas avec les enfants, elle s’est planquée derrière un sapin et je reçois déjà les petites sœurs. Quelle fourbe ! En plus, elle sait viser ! Je n’ai plus aucun coin où me cacher sans être pris entre les tirs. Je lui lance quelques boules et décide de partir à l’attaque des deux petits monstres qui ont osé s’allier avec elle contre leur propre père.
Gabin hurle en me voyant arriver, et il court pour traverser la cour et rejoindre Albane. Je vise juste quelques fois, mais ne m’acharne pas. Une petite vengeance quand même, pour sa nouvelle trahison. Sophie fait le tour de la voiture au fur et à mesure que j’avance, riant aux éclats, mais quand une boule la touche par mégarde sur le visage, je me stoppe net alors qu’elle grimace.
- Ça va, Choupette ?
- Ça fait mal, Papa, t’es fou !
- Je suis désolé, je ne l’ai pas fait exprès, promis !
Elle se tient le visage et je crois l’entendre sangloter. Je lâche ma réserve de boules de neige et la rejoins pour m’accroupir auprès d’elle et la prendre dans mes bras. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qui m’arrive que je me retrouve allongé dans la neige, ma fille au-dessus de moi.
- Viiiite, je l’ai attrapé !
C’est pas possible ! Mais qu’est-ce qu’Albane leur apprend, sérieux ? Gabin me saute rapidement dessus à son tour, et je les chatouille pour tenter de me libérer, alors que la stratège nous observe, son téléphone à la main, prenant des photos.
- Allez, ça suffit les Oursons, on a quand même besoin de votre père pour le bonhomme de neige, relâchez-le, finit-elle par dire alors que je commence à avoir froid aux fesses.
- Ouiiii ! Vite Papa, faut faire le bonhomme de neige !
Les enfants se relèvent et Albane vient me tendre la main pour m’aider à me relever. L’envie est trop forte, je l’attire sur moi et elle s’étale de tout son long sur mon corps. Sa doudoune amortit la chute, mais je crois que mes bijoux de famille l’ont échappé belle.
- Doucement, Monsieur Perret, j’aurais pu me faire mal, et toi aussi d’ailleurs…
- Je ne fais jamais rien à moitié, Madame l’éducatrice, tu le sais bien !
- Je sais bien, rit-elle, mais… Un mauvais coup et on se retrouve à l’hosto… T’es plus tout jeune quand même !
- Tu sais, petite jeune, le papy, il a encore de l’énergie à revendre !
Je la soulève au bout de mes bras musclés quelques instants, la décollant complètement du sol, l’observant belle et farouche.
- Julien, attention ! Déconne pas, repose-moi s’il te plaît !
- Seulement contre un bisou !
- Ton fils a dit “pas de bisous”. Dépêche-toi de me reposer ou je les appelle à l’aide, rit-elle.
Je la repose mais la colle contre moi et lui vole ce bisou qu’elle me refuse. Elle fait mine de se défendre, mais fait tout pour prolonger le baiser que nous échangeons jusqu’à ce que de nouvelles boules de neige viennent s’éclater contre nous. Les enfants se liguent contre nous et nous nous relevons pour contre-attaquer. La bataille fait rage jusqu’à ce que l’on se retrouve tous les quatre, à court de souffle et frigorifiés sous l’effet du froid et de la neige qui fond sur nos habits.
- Allez, au chaud, on fera le bonhomme de neige plus tard ! Monsieur Perret, on peut envisager un chocolat chaud histoire de se réchauffer ou c’est hors de question vu l’heure ? me demande Albane en frottant les bras de Gabin qui claque des dents.
- Pas de souci ! C’est toujours l’heure d’un chocolat chaud !
Les enfants courent jusqu’à la porte de la maison alors qu’Albane les somme d’enlever leurs chaussures avant d’entrer, et je ris en voyant Gabin poser son pied en chaussette dans la neige. En voilà un qui va avoir encore plus froid que le reste de la troupe. Nous rentrons au chaud et j’avoue apprécier de me déshabiller pour enfiler des vêtements secs, d’autant plus que je suis accompagné d’une jolie brune qui fait de même. Elle enlève tous ses vêtements et je ris en la voyant grimacer.
- Ça va, tu tiens le coup ?
- Non mais, sérieusement, j’adore la neige, mais j’ai même la culotte mouillée !
- Et c’est pas ma faute, pour une fois, ne puis-je m’empêcher d’ajouter, ce qui me vaut un nouveau tirage de langue.
Albane enfile une nouvelle petite culotte, d’un rouge flamboyant qui me donne envie de la séquestrer dans cette chambre, mais elle semble bien loin de mes pensées car elle enfile déjà un legging et me vole même un pull.
- Je vais voir les enfants, s’ils laissent traîner leurs fringues mouillées ça va être sympa. Tu devrais t’habiller plutôt que de passer ton temps à me mater, c’est toujours ceinture, Mon Papa Ours, pas l’heure de la sieste…
- Pourtant, je suis déjà fatigué… Et excité ! rajouté-je en lui montrant mon boxer bien serré autour de mon membre à nouveau tendu.
Cette femme, dès qu’elle me montre quelques centimètres de sa peau, me fait bander.
- Quel pervers tu fais, rit-elle en venant m’embrasser rapidement. Je me demande si je te ferai encore cet effet avec le temps…
- Je pense que oui, un amour comme le nôtre ne peut jamais flétrir !
- Hum… Qui vivra verra !
Elle sort de la pièce, ses vêtements humides à la main, et je m’habille rapidement avant de gagner la cuisine pour préparer une nouvelle tournée de chocolats chauds. Quand Sophie débarque, en pyjama, dans la cuisine, je comprends que la suite de la journée va être cocooning pour toute la famille.
- Elle est pas drôle Albane, Papa, rit-elle. Franchement, j’allais les étendre, mes vêtements, je choisissais juste un nouveau livre avant de le faire.
- Oui, tu choisissais un livre et tu allais le finir ! Allez, viens donc te réchauffer et prendre un bon chocolat avec nous !
Nous terminons de préparer les boissons tous les deux et les apportons au salon, où nous retrouvons Gabin, emmitouflé dans une couverture, calé contre Albane. Cravate est déjà installée, lovée contre mon fils.
- Chocolat chauuuuud ! Trop bien ! C’est trop cool le dimanche quand tu travailles pas, Albane !
- Tu as raison, Poussin, c’est mieux quand on est tous les quatre. Allez, trinquons aux dimanches ! dis-je en levant ma tasse.
- On peut trinquer aux dimanches, mais j’ai bien envie de trinquer à autre chose, si vous êtes d’accord, intervient Albane, plutôt timidement, ce qui ne manque pas de m’interpeller.
- Tu veux trinquer à quoi ?
Je lui demande, intrigué. Quelle nouvelle peut-elle avoir à fêter ? Elle a eu une augmentation au boulot ? Je la regarde, tout comme les enfants qui restent silencieux, alors qu’elle attrape ma main et la serre dans la sienne.
- Eh bien… On en avait déjà parlé, mais maintenant c’est… Concret, dirons-nous… Alors, on peut trinquer à l’agrandissement de la famille, prochainement, peut-être ? dit-elle alors que son regard alterne entre les enfants et moi.
- Un agrandissement ? C’est vrai ? Tu es… ?
- Oui rit-elle, je n’ai pas de chien planqué dans le placard, Cravate suffit amplement !
- Super ! Ce sera plus moi le petit ! crie Gabin pendant que Sophie saute dans les bras d’Albane pour se blottir contre elle.
- C’est formidable ! On va avoir un mini nous… Je n’en reviens pas…
Je suis aux anges et je viens l’embrasser, enserrant mon fils et ma fille dans une étreinte pleine de bisous et de rires. Notre famille va s’agrandir et je vais à nouveau être papa. De notre amour, va naître un petit être qui nous liera à jamais, elle et moi. Le bonheur, en fait, c’est tellement simple. Il suffit de saisir la nouvelle chance qui nous est offerte quand elle se présente. Et c’est ce que nous avons su faire. Albane est ma nouvelle chance comme je suis la sienne. Ensemble, nous serons heureux pour cette nouvelle étape de notre vie, j’en suis convaincu, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce soit le cas.
FIN
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