10ème jour que je suis à la maison.

5ème jour de confinement.

Je m'ennuis.

 Je n'ais pas grand chose à faire. Si ce n'est râler, rabâcher, me souvenir, tourner en rond, manger, rembobiner, penser... bref, c'est fou ce que je suis débordée!

 J'utilise un système de contage des jours bien stéréotypé : les bâtons. À chaque jour qui passe, je trace un trait noir sur une feuille blanche. 1 trait. 2 traits. 3 traits. 4 traits. Un cinquième en diagonal sur le tout. Et je recommence ainsi. Le système stéréotypé dans les prisons qui passent à la télé. Ainsi, mon sentiment d'enfermement est complet. Quelle prison 3 étoiles tout de même! Je suis logée, nourrie, je ne fais pas grand chose, j'embête qui je veux, je fais du bruits... Je peux beaucoup, mais pas ce que mon cœur veut. Pouvoir n'est pas vouloir.

 Je suis étrange. Quand j'ai trop d'espace, trop de temps sans rien pour le remplir, je pense sans pouvoir contrôler le flux, une chose dont j'ai horreur et qui m'effraie un peu à la fois. En plus, je me souviens de jours heureux qui me font sourire, mais que très vite la mélancolie teinte. Et je rabâche mes mauvais temps.

La pensée insolite du jour

(parce que chaque jour mon cerveau m'en trouve une à ronger) :

Qu'est-ce que je préfère : être hospitalisée pour subir une opération des ovaires, ou attrapée ce foutu coronavirus?

Pourquoi les ovaires? Je suis une fille, et surtout j'ai une cousine qui a déjà subit ce genre d'opération.

Ma réponse : je préfère attraper le covid19. Pourquoi? Parce que je déteste les opérations, j'ai peur d'avoir mal, j'aime pas avoir mal, j'ai une faible tolérance face à la douleur, je ne veux pas être opérée, je déteste l'odeur de désinfectant dans les hôpitaux, je veux pas être vu nue par des inconnus, j'ai peur de me faire opérer... tel est le flot d'information que m'a envoyé mon cerveau face à cette question. Et puis, je ne pense pas être la seule dans ce cas, honnêtement ce virus ne me fait pas peur. Au contraire, je le hais. Et chaque fois que j'y pense, j'ai l'impression d'être un ivrogne chaud pour se battre contre un autre ivrogne. Je suis sincère. Je préfère attraper ce virus et mourir en continuant de vivre ma routine jusqu'au bout, plus tôt que d'être sur une table d'opération.

Et vous?