Monsieur le président,
Je prends la plume aujourd’hui pour vous faire part de mes réflexions quant à vos actions et au rôle que vous avez décidé de jouer dans le monde. Je souhaiterais tout d’abord vous faire remarquer que vous devez principalement votre « siège » au rejet de votre adversaire par le peuple. Ainsi, votre gloire n’est en réalité qu’un effet collatéral de ce rejet, vous n’êtes, en somme, qu’un parvenu, un héros accidentel.
Ceci étant posé, vous jouissez malgré tout des pleins pouvoirs que vous confère votre fonction, et c’est là que votre comportement devient des plus remarquables. Est-il possible d’imaginer un dirigeant aussi mal élu que vous l’êtes se comporter comme vous le faites ? Je vous épargne l’affront d’une réponse.
Par vos actions, les « élites » fortunées de notre pays, celles auxquelles vous vous imaginez appartenir, n’ont jamais été aussi prospères, tandis que votre peuple, lui, gronde en sombrant dans la misère. Alors que la situation nationale, tout comme celle du monde, devient chaque jour plus périlleuse et que la guerre menace, vous vous amusez à dissoudre l’Assemblée nationale. Ce faisant, vous offrez à votre ancien adversaire une revanche politique inespérée. À l’immaturité, vous ajoutez l’irresponsabilité, créant ainsi un précédent particulièrement fâcheux dans l’histoire de notre nation.
Plutarque écrivait : « L’ingratitude envers leurs grands hommes est la marque des peuples forts. » Hélas, dans votre cas, j’ai bien peur qu’il ne s’agisse ni d’ingratitude, ni de peuple fort, mais de simple réalisme face à un président indigne.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments très mitigés.
Ernesto