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Je ferais en sorte que ce soit plus étoffé plus tard. Là, j'arrive pas à proposer mieux. Désolée.
Je pars en vacances jusqu'à jeudi.
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La douleur remontait dans sa tête. Elle était au bord de l’ébullition. Jamais encore, elle n’avait dû souffrir d’une telle blessure. Chaque fois qu’elle posait son pied au sol, une flamme invisible s’emparait de sa jambe et mordait l’entendue de son corps. Les bandages dégoulinaient de sang. Elle se voyait perdre l’entièreté de ce liquide vital avant d’avoir pu fuir dans la forêt. Mourir comme ça, parce que des idiots avaient succombé à la peur et avait fait lever un mur. C’était trop dur pour relativiser. Cependant, elle prit conscience qu’elle ne pourrait pas retourner dans le palais une fois sortie. Elle n’en avait de tout façon pas envie. Seul le désir de partir loin d’ici griffait ses pensées.
Trysol serra ses poings, crispa sa mâchoire. Les larmes lui montaient aux yeux et elle ne pouvait pas les en empêcher. Elle avait mal. Juste mal. Et tout son être crier.
Tartanne passa devant elle, et d’un bond, il plongea dans le vide. Galannys poussa les quatre gamins, les soulevant et les jetant comme de déchets. Les adolescents se cramponnaient à lui les yeux remplis de terreurs à l’idée de s’écraser des mètres plus bas, mais le blondinet n’était personne à faire des manières. Il plantait ses ongles dans leurs poignés et s’en débarrasser. Trysol poussa à lui le petit damoiseau qui servait de canne - fin comme un cure-dent. Il l’attrapa à la taille, avec un petit rictus mauvais, et le balança par-dessus la balustrade. Quand il agrippa le gamin évanoui, le jeta sur son épaule et lança un regard derrière l’épaule de Trysol. Ses yeux pâles d’un rose presque violet s’ombragèrent. Elle devina au son métallique dangereusement que leurs assaillantes étaient à un poile de cheveux derrière eux. Il la saisit au col et d’une poigne qu’elle ne lui imaginait pas, il l’attira à lui. L’instant suivant, ils tombaient dans les airs. Un vide écœurant se forma dans le ventre de Trysol. Son cœur tressautait dans sa poitrine. Ses yeux papillonnants s’arrondirent alors qu’un vent maudit la retourna. Le ciel toujours aussi gris et peint de nuages sombres se zébra d’un fil de lumière, quand un grondement tonitruant éclata. Tout vibra, même les particules d’air. Peut-être que ça faisait beaucoup de chose à avaler d’un coup. Trysol n’était plus bien sûre d’avoir l’étoffe d’une combattante révolutionnaire. La fatigue cognait en elle, autant que le mal lui perçait la jambe. Sans savoir ce qui l’attendait au bas, elle ferma les yeux. Peut-être était-ce le moment de mourir, une bonne fois pour toute, et d’abandonner ce monde hérétique. Elle entendit plusieurs feulements. Les gamins étaient tombés sur Tartanne à pas en douter. C’était le but de la manœuvre. Comme elle le pensait, les soldates ne les suivaient pas. Mais qui aurait été assez fou pour sauter par une fenêtre ? Nîym avait dit que les filles du palais restées au palais. Les créatures rencontrées ne sortiraient pas.
Trysol trouva le temps long. Pourquoi n’était-elle pas encore empêtrée dans les poils du chat géant ? La chute lui paru une éternité. Elle n’avait pas encore entendu la voix de Galannys. Il n’avait pas encore atterri.
Sa jambe lança plus fort comme si la poussée du vent avait refermé une main invisible dessus.
Un cri jaillit de ses lèvres.
Ses yeux s’ouvrirent de douleur.
Elle maudit tous les puissants qui avaient fait de leur vie un enfer, quand elle sentit une masse chaude recouvrir tout son corps.
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