5

7 minutes de lecture

Me revoilà après une petite panne d'inspiration et de tonus, lol. 

Je ne sais pas trop quoi te dire. j'ai essayé de revenir sur ce que peut créer une charge mental trop importante. 

_____________________________________________


Des points de lumière se propageaient dans le tunnel. Sous leurs pieds la terre continuait à trembler et les parois du tunnel, ou plus exactement de leur cachette, s’élargissait. Il suffisait que Nalet avance pour le chemin se créa.

Il n’en fallait pas plus à Trysol pour comprendre que la créature avait des pouvoirs qui leur seraient très utile pour leur fuite. Mais avant qu’ils ne puissent avancer plus loin qu’une centaine de pas, la peau de Nalet pâli et l’éclat orangé qui circulait sous sa chair se tamisa. Avant de s’arrêter, elle fit sortir de terre des bancs et d’un geste de la main proposa de s’y installer. Elvonne l’attira à lui et la fit assoir en premier. L’expression qui teintait son visage parlait d’elle-même, il avait peur. Et en se rapprochant de la femme-roche, il posa deux doigts entre ses seins pour y constater quelque chose. La grimace qui suivit déplut à Trysol. Qu’est-ce que cela signifiait ?

— Depuis combien de temps ? lui entendit-elle dire.

— C’est que je n’ai toujours pas eu ce que tu sais avec la personne qui m’a été attribué, répondit-elle.

Au même moment, Elvonne se tourna vers Trysol qui continuait à les fixer. Elle sentait que bientôt on lui demanderait une faveur, et qu’elle n’en apprécierait pas la couleur.

Nalet capta son attention et plongea ses yeux dans les siens. La puissance diffuse arracha un frisson qu’elle tenta de maitriser. Pendant un instant, Trysol crut entendre dans ce contact visuel : « tu es mon monde », et inévitablement cela la fit reculer.

— Je vais lui demander, s’imposa Elvonne en lui caressant la main.

— Elle n’acceptera pas, lui signala-t-elle en s’arrachant aux regards de la rouquine.

Cette dernière les observa sans relâche, écoutant se qu’ils se murmuraient désormais. Ne savaient-ils pas que les lianissiens avait une très bonne ouïe, comme il avait une capacité à augmenter leur sens ?

— Tu ne peux pas t’épuiser comme ça ici. Ce n’est pas un vrai tunnel, et avant que tu reprennes contenance et nous amène en sécurité, il se peut que tu nous ensevelisses par faiblesse. Je sais que pour toi se serait insurmontable, tu es différente des tiens. Ton cœur, il bat plus fort. Il connait la compassion et les sentiments. Si ce n’est de lui demander de coucher avec toi, alors elle pourrait au moins te donner un peu de sa chaleur. Une accolade te sera-t-elle suffisante ?

— Elvonne se serait trop lui demander. Tu ne vas pas qu’elle résiste à ne pas tout casser. À l’intérieur, Trysol bouille. Il y a trop de choses qui lui sont tomber dessus d’un coup. Elle n’arrive pas à créer d’issue. Laisse-là évacuer avant de lui demander de prendre une iconnue dans ses bras. J’ai besoin de repos et j’ai suffisamment de force pour retenir la roche et la terre autour de nous.

— Mais…

Nalet posa sa main sur le front d’Elvonne comme l’aurait fait une grand-mère envers son petit-fils, douce et rassurante.

— El, il se prépare ici quelque chose qui ne nous concerne pas. Ne créons pas plus de panique dans le cœur de ses lianissiens. Aidons-les seulement.

Elvonne fronça ses épais sourcils, assombrissant son regard bleu orageux.

— Tu vis depuis longtemps Nalet, mais si tu n’a pas de contact avec elle, tu dépériras et mourras.

— Je le sais. Mais j’ai vu trop des miens prendre de grès ou de force leur monde pour vivre plus longtemps. Et crois-moi, certaines images me hanteront pour toujours. Trsyol a beau être mon monde, mais je ne suis pas forcement le sien. Tu comprends ?

— Tu es plus importante, Nalet.

— Je ne le crois pas, mon garçon. Je ne pourrais pas lui faire ce que certains ont pu faire par le passer pour grapiller quelques centaines d’années en plus. Nous ne sommes pas éternelles, comme les grydiens le pense. Trysol… Je ne pourrais jamais lui demander.

— Une accolade, qu’est-ce que c’est ?

— Beaucoup d’endurance pour une personne qui n’aime pas se faire toucher. Maintenant, ça suffit. Va t’assoir et laisse-moi reprendre de l’énergie. Tu sais que j’ai besoin de calme pour ça.

Le garçon acquiesça, déçu, et alla s’assoir à côté d’Adaman. Nalet ferma les yeux avant de les avoir passer sur le visage de Trysol et lui avoir sourie. Comment savait-elle ce que Trysol taisait ? Elle n’aimait effectivement pas être toucher, mise à part par son amie, et maintenant, elle ne savait plus vraiment si leur partie de jambes en l’air se poursuivait. Implacablement, la rouquine lui en voulait de cet inconfort, de cette quête qui avait un goût amer dans sa bouche.

En soupirant, elle tourna son attention vers le frère d’Analoum. Il était entouré par la troupe de garçon et discutait avec eux, comme pour apaiser la réalité qui se jouait au-dessus d’eux. En le contemplant, Trysol ne pu s’empêcher de penser à son frère. Ils avaient été enlevés en même temps alors pourquoi n’étaient-ils pas en vie tous les deux ? Pourquoi devait-elle encore endurer une perte ? Le paysage de désolation qui s’accentuait d’une année à l’autre aurait raison de son désespoir…

Elle faisait tourner la harpe dans ses mains pour les occuper et ne pas se laisser, une fois de plus, déborder par la tension qui appuyer sur ses nerfs. Quelques œillades vers les garçons assis aux pieds d’Adaman, elle songea au fait qu’ils resteront avec elle pendant un moment. Trouver leur famille serait laborieux, alors elle se forgea la certitude qu’ils formeront un futur clan ensemble. Pourtant, elle n’avait pas la moindre envie de connaître chacun d’eux. C’était sans compter sur un Adaman pipelette qui faisait jacter tout le monde. Elle mémorisait les prénoms, les âges et même les histoires. Elle avait raison de penser qu’ils formeraient un prochain clan. Aucun n’avait le désir de rentrer et de subir les règles de leur hiérarchie. Certains se gardaient d’en dire trop pour se protéger, mais elle comprenait à leur gestuelle qu’ils avaient subi plus que des consignes. Au moins trois d’entre eux avaient été abusé sexuellement. Ça se voyait si fort que ça lui brûlait la rétine. Le plus jeune n’avait pas treize ans et même s’il paraissait plus mûr, il n’en restait pas moins un enfant dans son cœur. L’âge avait quand même à voir avec le désire. Certains demeuraient plus précoce que d’autres, certes, mais pas tout le monde était préparé à la caresse de deux corps, encore moins si cela était forcé.

Quand son regard suivit celui de Shealn, Trysol s’attarda sur Galannys resté debout à ses côté et sur Elvonne. Il ne les quittait pas comme happait par cette flamme qui brûlait en chacun d’eux. Shealn se posait des questions à leur sujet. Elle, aussi. Ces deux-là allaient lui taper sur les nerfs à coup sûr. Qu’est-ce qu’ils voulaient l’un de l’autre ? Parce qu'il y avait du désir entre eux. Et pas seulement.

Toutefois, le mensonge avait brisé un truc chez le blond et ça se voyait qu’Elvonne s’en voulait.

Trysol détourna les yeux, cogna son dos contre la paroi. La terre humide termina d’imbiber sa chemise, mais elle s’en fichait. Elle retourna dans sa tête, luttant contre ses fantômes. Elle continuait de penser à Analoum, à toutes les trahisons de celle-ci : Niym, son frère, son peu de reconnaissance. Qu'avait-elle espéré en voulant tomber amoureuse d'une survivante ? Elles avaient connu les mêmes souffrances, les mêmes pertes...Elle s'était imaginé trop de chose. 

En glissant une main sur son visage, elle se confronta involontairement à cette vérité qu’elle fuyait : Analoum l’appréciait comme une amie, une alliée, mais ça n’était jamais allé au-delà. Elle y avait pourtant cru. Mais elle ne pouvait clairement pas lutter contre l’amour d’enfance de cette dernière. Dram, ce garçon qu’elle avait rencontré sur des carnets quelques années plutôt. Lui-même qui paralysait parfois les rêves d’Analoum. Combien de fois la brune avait-elle murmuré ce prénom en froissant les draps de son lit ? Elles n'étaient pas un choix l'une pour l'autre, mais bel et bien une nécessité à leur survie. 

— Trysol ! Entends-moi ! Trysol. Il faut que tu te reprennes.

La voix éteinte de Suan parvint dans son esprit. Elle avait oublié que ses pensées étaient reliés à lui, en contraire était vrai aussi et quand elle lu les événements, elle se leva brusquement.

— Tampo ! Non ! Laisse Tartanne. On a besoin de lui quoi que la poisse nous serait bien moins utile qu’un grand paquet de chance.

— Trysol ! Tampo veut tuer Analoum. Tes pensées. Contrôle-les. Je sais que ses dures de perdre les minces repaires qu’on s’est construits, mais on est en train d’accomplir quelque chose de plus grand que nous. Il n’y a pas la place à la rancœur. Je laisse mon esprit et ma mémoire à ton service, pour ne pas avoir à t’expliquer ce que nous ferons.

Suan se tut, cédant sous la voix orageuse du Hàng Xiè.

— Maîtresse, moi tuer pour vous. Moi, capable.

— Je sais. Mais nous avons besoin de tout le monde ici. Pas de carnage. Il y en a eu suffisamment.

— Maitresse ce contredire. Moi entendre la peine de son cœur. Moi répondre à sa rage. Moi tuer pour qu’elle aller mieux.

En se malaxant les tempes, Trysol sentit son masque céder. Il y avait bien trop de charge sur ses épaules et elle se sentait défaillir.

Que se passerait-il, si elle explosait ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire NM .L ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0