Ca existe ?
Connaitre un ange ? Sérieusement ? Ca existe ça ? C’est comme…connaitre une licorne, ou connaitre un enfant qui range sa chambre sans râler 250 fois. Ca n’existe pas.
En revanche, je crois qu’on peut…en croiser, quelques fois.
Quand ils arrivent, le temps se fige et le silence nous enveloppe. Notre cœur s’accélère, ou au contraire ralentit.
L’ange qui passe nous prive de parole, et oblige notre corps à se concentrer sur tout le reste.
L’observation plus intense, parfois troublante, de notre interlocuteur.
La respiration des odeurs qui nous entourent, jusqu’alors écartées par le trop plein de mots.
L’envie de toucher, et de goûter. Un visage, une joue, des lèvres. Un torse, une nuque, des cheveux. Un dos, une main, des fesses.
L’ange qui passe permet au regard d’utiliser son langage. Les yeux demandent, invitent et accueillent. Ils se baissent, pour demander à la bouche de s’ouvrir, de s’étirer en un sourire. Ils se relèvent et insistent pour encore dialoguer silencieusement.
L’ange qui passe nous dirige doucement. Il bouscule notre être tout entier, faisant vaciller nos jambes hésitantes. Mais il les maintient et les dirige jusqu’à l’autre.
Puis l’ange disparait aussi vite qu’il est non-apparu. Les ondes sonores reprennent vie, alors que les bouches sont approchantes. Une envie est prononcée. Partagée. Et dégustée. Bruyamment.
On ne peut pas dire qu’on le connaisse vraiment, cet ange-là, qui passe seulement de temps en temps. Ni s’il s’agit toujours du même.
Mais, si d’un hasard inconcevable, il existait vraiment, j’aimerais quand même lui dire que le trouble feutré qu’il m’impose quand il passe, m’apaise et me ravit profondément.
Et…si en plus je pouvais me permettre une faveur…je lui demanderais, pour un contexte bien différent mais tout aussi efficace je l’espère, de passer aussi de temps en temps au moment où je demande à ma progéniture de ranger sa chambre…
Un jour, peut-être, qui sait…
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