Chapitre 11. Chez le bouquiniste
Il était temps de partir, la soirée se rafraîchissant, Elaine remit en place son étole en soie et remonta le zip de son blouson velouté. D’un pas rapide elle longea la place jusqu’à atteindre l’angle de la rue Calvaire, pour entrer dans le bouquiniste. Là, le parfum du vieux papier assaillit ses narines provoquant un éternuement qu’elle réprima dans un mouchoir en papier. Elle fit le tour des yeux puis s’avança au cœur de la boutique entre deux allées resserrées. Les livres étaient disposés selon un ordre exotique qui lui plaisait. Elle lut le résumé au dos d’un roman, feuilleta un recueil de poèmes et tomba sur un écrit récent d’un certain Christian Wacrenier dont le titre lui plut.
La rose dans mon île est la rose trémière
Elle est née au printemps sur le chemin de pierres
Dans la ruelle étroite au pied des maisons blanches
Ou sur le port autour des cabanes de planches
Extrait de La Rose Trémière
Elle poursuivit son exploration et son regard fut attiré par le dos d’une couverture ocre doré. Elle le prit et l’ouvrit au hasard en feuilletant les pages, un petit carton s’en échappa et tomba à terre. Confuse, elle se baissa vivement pour le ramasser, et put lire avec stupéfaction :
« N’oubliez pas que votre rendez-vous, vous attend toujours à La Taverne de Montmartre »
Elle fit un tour sur elle-même, suspicieuse, soudain atteinte d’une paranoïa qui provoqua un frisson le long de son dos.
Elle sortit de la boutique, décidée à éclaircir ce mystère.
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