Chapitre 38. Dans la cave
Il faisait noir comme un four. Guidée par le son de la voix, Élaine suivait et devina plus qu’elle ne vit, la descente vers la cave. Il lui sembla croiser plusieurs couloirs et entendait le souffle de plusieurs personnes. Le plus impressionnant était le quasi silence qui semblait être le mot d’ordre.
Après ce qui lui parut des heures, le chef de file s’arrêta et après un grincement, ouvrit une porte.
Le clic de l’interrupteur déclencha des grésillements au-dessus de leur tête et l’ampoule nue qui pendouillait au plafond laissa entrevoir des murs couverts de moisissures et de taches d’humidité.
Élaine ne put réprimer un frisson. Cette scène la projetait dans des films d’horreur. Il ne manquait plus que le meurtrier avec sa tronçonneuse.
Elle put alors discerner ses compagnons de fortune. Devant elle, un homme d’une quarantaine d’année habillé d’un costume noir semblait être le patron de l’établissement. Élaine déduisit que les six autres personnes, deux à sa droite et quatre à sa gauche étaient des clients. Certains avaient le regard fixe et choqués tandis que d’autres affichaient un air indifférent.
–– J’espère que tout le monde va bien. Nous devons rester ici le temps qu’au-dessus cela se calme.
Comme un signal, toutes les bouches se délièrent et c’est dans un brouhaha que chacun posait ses questions et faisait pleuvoir son inquiétude.
Élaine se sentait étrangère comme si son esprit se dédoublait et par un grand effort de volonté se concentra, sa vision se focalisa sur les réponses que fit le directeur.
–– Juste avant la sirène, j’ai reçu un coup de téléphone du central. Ils m’ont demandé de mettre à l’abri le plus de personnes possibles. Je n’en sais pas plus mais j’ai pu entendre des explosions retentir derrière la communication. J’ignore si ce sont des attentats mais nous devons nous attendre à tout.
Ici, les téléphones ne captent pas. Nous attendrons quelques heures puis nous essaierons de remonter à la surface. Je dois maintenant vous laisser pour voir si d’autres clients ont besoin d’aide.
–– Vous ne pouvez nous laisser tout seul, dit un client, angoissé.
–– Comment pouvez-vous être sûr que nous sommes bien en sécurité ?
–– Est-ce que vous voulez que je vous accompagne ? proposa Élaine.
Le directeur fit non d’un geste et poursuivit.
–– Je vous envoie quelqu’un avec des bouteilles d’eau et de quoi tenir. Ne vous inquiétez pas, je reviens dans ½ heure.
Sans rien ajouter, il leur tourna le dos et repartit en sens inverse.
Ils se retrouvèrent seuls et se regardèrent les uns les autres.
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