N’ayant plus rien à perdre, Élaine décida de suivre cet homme inconnu qui, curieusement, semblait la connaître. Sa logique avait lâché prise, plus rien ne semblait tenir debout, et par conséquent, elle lui emboîta le pas.

–– Excusez-moi, on se connaît ?

Philippe lui adressa un regard rapide puis poursuivit la marche rapide

–– Non pas encore.

–– Mais ?

–– Je suis Philippe, lâcha-t-il du bout des lèvres. Vite, il faut se dépêcher, ils sont à nos trousses.

–– Qui ça « ils » ?

Tandis qu’Élaine calquait son pas sur celui de Philippe qui courait dans les couloirs, les yeux rivés sur son portable, elle l’entendait marmonner des mots « Zombies » « Monde parallèle » « Hallucinations »

–– Dès qu’on sort d’ici, je t’explique ce que je sais.

C’est tout ce qu’elle put tirer.

Docilement elle se laisse conduire avec une pensée pour tous ceux qui étaient restés derrière eux.

–– Pourquoi moi ? Et tous les gens qui sont restés derrière nous ?

–– Je n’en sais rien, soit ils survivent, soit ils meurent.

Elle fut heurtée par les propos de Philippe et mille pensées occupèrent son esprit durant la traversée vers la sortie.

Philippe poussa une porte et ils se retrouvèrent à l’air libre. Loin de s’arrêter, ils coururent de plus belle.

–– Où va-t-on ?

–– Trouver un abri sûr.

Le bip du téléphone se manifesta, Philippe lut le message et au fur et à mesure son visage se décomposait.

–– Que se passe-t-il ?

Sans un mot, il lui tendit le portable.

« Si vous croisez cette femme correspondant à cette photo, vous êtes en danger, vous devez immédiatement appeler la police ou la gendarmerie et signaler sa position. Attention, elle peut être armée. Ne l’approchez pas, mettez-vous à l’abri et contactez les forces de l’ordre. »

Élaine sentit le sol se dérober sous ses pieds.

Une phrase de Larochefoucauld lui vint à l’esprit :

“Dans toutes les existences, on note une date où bifurque la destinée, soit vers une catastrophe, soit vers le succès.”