Digression : la vitamine B12

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Le corps humain a besoin pour fonctionner normalement, en plus des nutriments, d’un certain nombre de molécules en plus petites quantité mais d’une importance vitale. Ces molécules sont appelées vitamines et ont été nommée par une lettre suivie éventuellement d’un chiffre. Nous avons donc les vitamines A, B1 à B12, C, D, E, K1 et K2. Elles interviennent dans certaines activités métaboliques. La vitamine A, par exemple est utilisée par l’organisme pour fabriquer le rétinol, la molécule sensible à la lumière dans les yeux.

Il faut bien comprendre que les vitamines ne sont pas une famille de molécules mais des molécules très différentes les unes des autres regroupées ensemble par les effets de leurs carences sur le corps humain. De plus une même vitamine peut être constituée de plusieurs molécules différentes. La vitamine A, par exemple, existe sous trois formes : le rétinal, le rétinol et l’acide rétinoïque.

Les êtres vivants n’ont pas tous les mêmes besoins en vitamines. Néanmoins, l’ensemble des vertébrés éprouve des besoins similaires dans les grandes lignes. Ce que je vais expliquer concerne donc aussi bien votre alimentation que celle de votre chat domestique ou des mésanges de votre jardin.

Parmi l’ensemble des vitamines, il en existe une particulière, la vitamine B12, aussi appelée cobalamine. Cette molécule est un cofacteur enzymatique, ce qui signifie qu’elle va se nicher au cœur d’une enzyme pour réaliser une réaction chimique. Si cette molécule manque, l’enzyme ne pourra pas effectuer son travail. En l’occurrence, elle est impliquée dans le fonctionnement d’une dizaine d’enzymes, dont celles permettant la synthèse d’un acide aminé (la méthionine), d’une base nucléique (la thymine) et d’une molécule du cycle de Krebs (la succinyl-CoA). Que cette vitamine vienne à manquer, ce sont autant de fonctions métaboliques indispensables qui vont s’arrêter. Au vu rôles que je viens de vous citer, vous comprendrez sans peine que le cerveau (qui utilise beaucoup de succinyl-CoA) et la reproduction (qui utilise beaucoup de thymine) vont mal fonctionner. Mais son rôle ubiquiste dans l’organisme ne s’arrête pas là.

Le problème de la vitamine B12 est multiple :

— C’est par ses effets chimiques qu’elle agit. Elle ne peut pas être remplacée par une autre qui lui ressemblerait.

— C’est une molécule très complexe et difficile à synthétiser. L’industrie chimique n’est capable de le faire que depuis 1972 et sa préparation comprend quatre cents étapes.

— Dans la nature c’est un peu mieux, mais pas tellement. Seuls trois groupes en sont capables : des bactéries, des archées et des champignons. Et dans chaque groupe, seulement quelques-uns. Mais ni les végétaux, ni les animaux. Les végétaux l’absorbent par leurs racines en très petite quantité. Et les animaux doivent la trouver dans leur alimentation.

La cobalamine que l’on trouve dans la chaîne alimentaire provient exclusivement des herbivores et plus précisément de la flore intestinale de ces herbivores. Chez les ruminants, la digestion est suffisamment longue pour que les bactéries intestinales aient le temps d’en synthétiser de grandes quantités qu’ils pourront absorber. Chez les autres herbivores, ce temps est insuffisant. Ils vont donc manger leurs crottes (ce que l’on appelle la coprophagie) pour que les bactéries aient le temps d’achever la synthèse. Quant aux carnivores, ils vont manger les herbivores pour récupérer cette vitamine B12. Et s’ils mangent les intestins en premier, c’est justement pour récupérer cette vitamine en grande quantité.

Et l’homme là-dedans. Vu l’extrême développement de son cerveau, il va avoir besoin de grandes quantité de cette vitamine. L’homme est un animal omnivore, il mange à la fois des végétaux et de la viande. Cette variété alimentaire a participé il y a des millions d’années à son succès évolutif. Le régime carné de nos ancêtres a permis le développement du cerveau qui nous caractérise. Il y a fort longtemps, les être qui allaient nous donner naissance n’avaient pas un tel développement cérébral, une alimentation quasi exclusivement frugivore était suffisante à leurs besoins. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Cela veut-il dire que l’homme doit manger de la viande ? Il y a un siècle (voire un demi), la réponse aurait été oui sans hésitation. Viande par forcement, mais au moins des laitages et des œufs. Une alimentation végétale seule, même variée, ne peut pas répondre aux besoins d’un être humain adulte, encore moins à celle d’un enfant en croissance.

Aujourd’hui les choses ont changé. L’homme sait fabriquer la vitamine B12. Et un régime strictement végétarien est possible, à condition de prendre des compliments alimentaires. Les nutritionnistes végans conseillent soit 1 µg par repas ou 2 000 µg par semaine. Ils déconseillent aussi de se fournir en utilisant les moyens alternatifs tels que manger des champignons. C’est vrai que ces derniers en contiennent, mais en si faible quantité qu’il faudrait en manger 5 kg par jours pour voir ses besoins satisfaits.

Si vous décidez de passer à un régime végétalien ou végan, ou que vous pratiquez déjà un tel régime, n’oubliez pas votre vitamine B12,

Bibliographie :

- https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitamine_B12

- https://vegan-pratique.fr/nutrition/la-vitamine-b12/

- http://vegecru.com/vitamine-b12

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