Chapitre 15
Lorsque le navire avait percuté la forteresse ennemie en tirant avec le solar beam en plein dans son canon, l'explosion du super obus de la Ville mobile avait détruit celle-ci de l'intérieur. La surcharge provoquée sur le Briseur d'Essaims avait en revanche totalement oblitéré son ordinateur central alors que le cerveau de Jean y était encore connecté, le plongeant dans un profond coma dont il ne sortit que six mois plus tard. Un an après ce duel éprouvant, le Capitaine de Corvette promu Capitaine de Vaisseau Jean Roquetot parvenait à marcher comme par le passé et à se reconnecter par voies synaptiques au Briseur d'Essaims restauré et renommé Dernier Secours.
Avec la fin de l'Émergence et le départ des Essaims, la mainmise des gouvernements sur les Cités-Pilotis s'effondra. Non seulement le peuple ne craignait plus l'exil, mais la terre ferme offrait une abondance de ressources que leurs anciennes cités ne leur permettaient pas, et très vite les couches les moins aisées de la société choisirent d'elles-mêmes de s'exiler vers cette nouvelle terre promise.
L'Armada de la Libération avait léché ses plaies, et l'Oasis fut réparée, continuant à arpenter le globe, éradiquant ça et là les Essaims n'étant pas retournés au noyau terrestre et les gouvernements refusant de laisser leurs peuples reprendre leurs libertés.
Jean entra dans le poste de commandement central réaménagé de l'Oasis aux côtés de sa compagne enceinte et de son ami Rodolph au moment où l'Amiral pivotait sur son fauteuil.
— Ah... Vous revoilà. J'en déduis que le voyage de noces est fini ?
J sourit.
— Peut-on parler de voyage de noces sans quitter cette magnifique cité ?
L'Amiral se fit maussade.
— Il viendra bien un jour où elle s'immobilisera définitivement, parce qu'elle sera vaincue ou parce qu'elle ne servira plus à rien...
Rodolph croisa les bras.
— Je préfèrerais la deuxième option. Pourquoi nous avez-vous fait demander, Monsieur ?
Reposant son cigare dans le cendrier intégré à son accoudoir, l'Amiral sourit en se penchant en avant.
— Si je vous disais que nous avons localisé la Cité où ces lâches du Gouvernement des Nations Unies se cachent pour commander les Cités-Pilotis à distance, que me diriez-vous ?
J regarda sa compagne puis son ami avant de répondre, un sourire carnassier aux lèvres.
— Que le pavillon du bâtiment pirate Dernier Secours est prêt à être hissé haut, Monsieur !
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