Une Lueur dans l'Obscurité
Je me suis faite pipi dessus, mais c'est le dernier de mes soucis.
Je me suis endormie, assise, attachée au siège.
J'ai été réveillée par une main douce. Pendant un instant, je cru que tout cela n'était qu'un cauchemar, un affreux cauchemar ; mais en ouvrant les yeux, je découvre une cave sale, éclairée par une ampoule, avec son lot de toiles d'araignées et deux piles de cartons empilés. Il y a une jeune femme dans un coin de la pièce qui se lave les mains, dos à moi. Ce n'est qu'à ce moment que je tilte : Attends ! Oui, je la vois ! Je me met à hurler à travers le scotch et retente, en vain, de bouger.
Elle se tourne vers moi. Je lis dans ses yeux l'angoisse, la peur. Elle se précipite vers moi et m'ordonne de me calmer dans un murmure. Elle se présente sur le même ton avant de me demander si je n'ai pas mal. Je suis son mouvement de tête vers mon bassin. Je vois avec horreur un tuyau sortir de mon intimité désormais à nue.
Charlotte m'explique qu'il s'agit d'une sonde urinaire, que si j'ai envie, je n'ai qu'à me laisser aller. Je suis du regard le long tuyau qui conduit à une grosse bonbonne.
C'est alors que l'on entend des pas. Elle jure à voix basse, la peur dans ses yeux s'est transformée en terreur. Ellle attrape le bandana pour me le nouer autour des yeux. Je secoue la tête tandis que je me remets à pleurer. Elle m'intime de nouveau le silence en me disant que si je ne me calme pas, ce sera pire pour nous deux. Je comprends qu'elle n'a pas le droit de me retirer le bandeau des yeux et me laisse faire en sanglotant.
Elle parvient juste à temps à me remettre l'accessoire quand j'entends la porte s'ouvrir dans un grand fracas, suivi de cette même voix grave qui lui demande si mes sondes sont posées. J'imagine Charlotte hocher de la tête puisque l'homme lui ordonne d'aller chercher Corinne.
J'entends dès lors des pas rapides sortir de la cave, toujours suivis de ce claquement de porte.
Une lumière se fait dans mon esprit : Charlotte est une victime elle aussi !
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