Aujourd'hui j'ai eu une grande surprise. Corinne est venue accrocher quelque chose sur le mur d'en face. Au début, je n'ai pas pu y croire tant ce que je voyais me stupéfiait. Un calendrier, tout simple, où l'on avait barré les jours passés.

Nous sommes donc le huit juillet… Cinq mois. Cela fait cinq mois que j'ai été kidnappée … Mes parents doivent se faire un sang d'encre ... ou se sont-ils résolus ? Me cherchent-ils toujours ? La police a-t-elle fait des progrès ? J'en doute.

Je suis soudain horrifiée de constater que je ne parviens pas à me rappeler de quelle couleur sont les yeux de ma mère ! Et mon père, portait-il la moustache la dernière fois que je l'ai vu ? Aucune idée. Je n'arrive plus à me souvenir du visage de mes propres parents.

Je ne suis pas physionomiste mais quand même ! Est-ce que mon cerveau, trop occupé à adopter les nouvelles règles, avait dû faire un tel tri sélectif dans ma mémoire que j'en avais oublié mes propres parents ?

Devant mon accablement, Corinne me retire le bâillon pour me demander ce qui ne va pas. Je note alors avec étonnement que cette femme semble se soucier de mon bien être, à moins que ce ne soit que de la curiosité.

Lorsque je lui eus exposé mon problème, elle eut un sourire tendre et une caresse pour ma joue, puis elle me remit un morceau de tissu à la place du scotch. Je lui fus reconnaissante de cette délicate attention.