Ambiguïté
Je me confie rarement. Encore moins sur mes doutes. Mes parents, qui continuaient lentement à s'effacer de ma mémoire, m'avaient même envoyé voir un psy pour ça. Je suis le genre de personne à tout garder pour soi : rancœur, colère, ce genre de mauvais sentiments. Je réentends le docteur me dire de sa voix mielleuse que ça n’était pas bon garder ses émotions pour soi ; et moi lui répondre que si je ne divulguais pas mes secrets à mes proches, je n’allais certainement pas les déballer à un inconnu !!
Mais aujourd'hui j'ai besoin de m'épancher sur une incertitude ; aussi en parlé-je à Cécile.
Corinne était-elle de notre côté ou du sien ? Si elle était du notre pourquoi ne portait-elle pas du bleu ? Et si tel n'était pas le cas, pourquoi du noir ? Avait-elle été dans notre situation et avait-elle évolué ? Si oui, cela signifiait que l'homme était encore plus fou que ce que je ne le pensais !
Il était bien plus jeune qu'elle. J'avais pû m'en rendre compte lors de la tragédie qui était survenue pour Charlotte. Ses gestes et sa posture n'étaient pas ceux d'un vieillard. Alors quoi ? Était-il son fils ?
Je n'eus hélas aucune réponse. Cécile m'appris qu'on ne devait pas poser de questions. Tout du moins pas en lien avec leur relation.
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