Jean-Luc, le second.

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« Bonjour, je n’ai pas trop compris ce que vous vouliez savoir. Je préfère que l’on discute ici pendant ma pause déjeuner. »
« Je vous remercie de me donner un peu de votre temps. Je n'ai pas vraiment d'éléments disponibles. Mais je vous en parlerai après.»
« Vous me parliez de Marie Cécile au téléphone, vous l’avez retrouvée ? Je ne sais plus rien depuis huit ou dix ans. Elle a disparu comme ça, d’un coup. »
« Je n’ai pas vraiment de ses nouvelles, et ce que j’ai, n’est pas vraiment fiable. Je recherche juste certaines personnes qui l’ont connu ou côtoyé. Je vous rassure, je ne suis ni de la police ni détective. Je n’ai qu’un intérêt personnel et privé . »
« Bon d’accord, mais juste le temps de déjeuner, je vais voir si je peux vous aider. »
« Ce n’est pas l’idéal ici, je vais mettre en marche un dictaphone pour ne rien oublier. Vous n’avez pas à dire votre nom, ce n’est que pour moi. Je vous en prie, quand vous voulez. Du jour ou vous l’avez connue, jusqu’à sa disparition. »
« Je l’ai connue dans une boulangerie de mon quartier. Elle venait de débuter une période d’essai. C’est bon comme ça ? Vous enregistrez ? »
« Je vous en prie, continuez, ça enregistre. »

Comme d’habitude, j’achète une baguette de pain le soir en rentrant, je ne m’arrête pas forcément au même endroit, tout dépend d’une place où me garer. Il y a trois ou quatre personnes avant moi, j’en profite pour regarder la jolie blonde qui sert et met en sachet, une dame plus âgée tient la caisse, ce doit être la patronne, car elle a un mot pour chaque personne me précédant, des habitués sans aucuns doutes.
Je suis tout seul ce soir, pas d’autres clients dans la boutique, la belle blonde et moi.
« Bonsoir, une baguette s’il vous plaît. »
« Bonsoir, la cuisson ? »
« Ce que vous avez sous la main, ça ne me gêne pas. »
« Comme vous voulez, ne le répétez pas, je débute dans le métier, je ne sais pas encore bien les reconnaître.»
Elle se met à rire et reprend :
« Il y a un proverbe qui dit que la baguette est réservée aux personnes seules, sinon c’est une flûte. »
Je me met à rire aussi, les premiers mots que l’on échange.
« Gagné ! Vous devriez tenter la voyance par le pain. »
C’est ainsi, qu’après ces premiers mots, presque tout les soirs, je cherche une place pour ne prendre mon pain qu'ici. J’en suis à surveiller si des clients attendent, et si l’autre personne n’est pas à la caisse.
« Bonsoir, je ne vois plus l’autre dame ? »
« Bonsoir. C’est la patronne, elle n’est pas là tous les jours. J’ai commencé il y a une quinzaine, elle me montre le travail et m’explique. Ça va un peu mieux maintenant, je sais emballer le pain. »
Et elle se met à rire.
« Vous êtes du quartier ? Je commence à me faire aux clients, ce sont plutôt de vieux habitués dans ce coin. Je ne parle pas pour vous.»
« C’est sur mon chemin quand je rentre, donc je ne fais pas parti des vieux. »
Nous rions ensemble d’une blague complètement idiote. Au fil de mes passages, quand il n’y a pas trop de monde, mais j’y veille, j’apprends qu’elle vient d’arriver dans la région, et a trouvé ce travail en attendant de pouvoir faire mieux. Je n’ai pas trop compris le mieux, mais je suppose, mieux, en rapport de ses capacités que j’ignore d’ailleurs. La patronne, quand elle est à la caisse, a maintenant un mot gentil, impersonnel, mais gentil, à force de me voir.
« Et comment il va le monsieur ? Quel mauvais temps, vivement que ça s’arrête. Vous avez entendu parler de l’accident à l’entrée de la ville ? »
Ses paroles ne demandent pas de réponse, mais au moins, elle me reconnait, j’aperçois derrière, la jolie boulangère. Sa blouse blanche impeccable, a du mal à dissimuler ses formes, et quand personne ne regarde, elle me lance un grand sourire complice. Notre petit manège de signes dure ainsi un mois, regards complices, et discussion rapides entre deux clients. Un soir, personne dans la boulangerie et après les formules de politesse d’usage :
« Ça vous dirait de prendre un verre dans le coin ? Je ne connais personne ici, ça va me changer de pouvoir discuter autrement que de mie de pain. A moins que vous ne soyez attendu. »
« Non pas du tout, bien au contraire. Je sors du boulot, et un moment de détente sera le bienvenu. »
Ce qui fut dit, fut fait. J’attends la fermeture dans ma voiture, devant la boulangerie.
C’est elle qui ferme les lumières et la grille, et elle sort par une porte de coté.
J'ouvre la portière pour lui montrer ou je suis et elle monte avec moi.
Je devine un corps gracile sous son manteau léger, un léger parfum empli l’habitacle. Ses vêtements remontent légèrement quand elle s’assied, et je vois ses jambes gainées d’un collant noir. J’ai quelques bouffées d’envie à ce moment là.
« Bonsoir, je m’appelle Marie Cécile, et vous ? Ou plutôt toi, si tu permets. »
« Enchanté Marie Cécile, moi c’est Jean Luc. Bien sur que tu peux. »
Je crois que je suis en train de sourire bêtement, elle se penche vers moi, et me fait la bise.
« Bonsoir, jean Luc. On va boire un pot où tu veux, je te fais confiance, je ne connais rien ici. »
Le souci, c’est que moi non plus, hormis quelques noms de brasseries au centre ville, je n’ai aucune idée des pubs à la mode.
« On pourrait aller vers le centre, et on s’arrête au hasard. C’est bon ? »
« Bonne idée, en route vers de nouvelles aventures . »
J'ai retenu sa phrase, je ne sais pas pourquoi.
Nous trouvons sans problèmes un Bar à Tapas, et je peux me garer facilement.
« J’adore ces choses que l’on grignote pendant l’apéritif. Je viens du Nord, ça n’existe pas. »
« Tu sais pour nous, dans le midi, le Nord commence à Montauban, au-delà c’est une terre inconnue. »
Elle se met à rire, je marque des points. Ça me fait drôle qu’une fille que je ne connais pas, me propose de l’accompagner pour boire un verre. Ce n’est pas la première fois, mais celle ci est très jolie, et pas gênée du tout de ne pas me connaître. Nous discutons de tout, de rien, du temps, de son travail qu’elle découvre, du mien, chef adjoint dans une société d’assurances, mais ça ne l’intéresse pas spécialement.
« Tu vis seul d’après ce que j’ai compris, ça ne doit pas être drôle. Mais je suis indiscrète peut être . »
« Non, pas du tout. Je me suis séparé de ma copine, il y a tout juste un an. Je broie un peu du noir en attendant que ça se tasse. »
« Je comprend. Je suis un peu dans le même cas à quelques détails près. J’étais, où plutôt, je suis marié. Il est très violent, alors je me suis enfuie. J’ai déposé une demande de divorce, et je suis partie pour qu’il ne me retrouve pas. Je le connais, il fera tout pour ne rien lâcher. Je crois que je suis assez loin ici. »
« Il y a longtemps que tu es partie ? »
« Juste quelques mois, le temps que l’avocat s’occupe du divorce. Je me suis trouvé un petit studio et je débute en boulangerie en attendant. Je peux tenir encore, mais j’ai besoin de me poser et m’occuper. Je suis mariée depuis l’âge de dix huit ans, j’ai besoin d’autres repères, et ce n’est pas un secret, j’en ai quarante maintenant. »
Nous parlons un peu de son mari, Directeur d’une grosse société, il ne supporte pas la contradiction aussi bien au travail que chez lui. Il lui fait payer tous les jours, la gestion de conflits ou tracas qu’il gère à son poste. Elle ne supporte plus et s’est enfuie. Ils n’ont jamais eu d’enfants.
Nous avons ainsi fait un quotidien, de ce genre de sorties. Deux à trois fois par semaines, elle veut ainsi gérer son nouvel état de femme libre, sans pour autant prendre des habitudes.
Nous sommes ensemble depuis près d’un mois. Par contre, elle me demande de ne plus venir dans la boulangerie, parce que la patronne pourrait mal voir que l’on se connaisse pendant sa période d'essai.
Ça ne me pose aucun problème, je la récupère le soir à la sortie du métro un peu plus loin.

« Où allons nous ce soir ? Une toile et restaurant, ou bien restaurant et toile ? Je te laisse choisir. »
Elle opte pour un complexe de cinémas, mais on arrive entre plusieurs séances à vingt heures trente.
Elle choisit de prendre des barquettes de frites pour patienter. Au vu de l’heure tardive, un restaurant avant ou après ne convenait plus, et nous aurions raté un film, une projection en 3D, elle n’a jamais testé, ce sera Blade Runner.
Elle est collée à moi pendant toute la séance, pour me chuchoter des remarques. Je ne vois presque rien du film, j’ai le nez dans ses cheveux, ses lèvres me chatouillent l’oreille et la joue quand elle parle.
Nos jambes sont soudées l’une a l’autre, sa main sur ma cuisse s’agite quand elle veut discuter. Ce serait à moi normalement, de prendre l’initiative. Elle s’amuse comme une enfant, je ne sais que penser. L’ambiance du film et la demi pénombre, ou bien le fait d’être avec moi. De temps en temps, comme un geste hasardeux, je caresse sa main qu’elle ne retire pas, mais je n’ose aller plus loin.
Les lumières se rallument, on se lève pour sortir, je maudit le film qui aurait pu durer plus longtemps.
Dans la bousculade de sortie, elle se pend à mon bras, elle me regarde en souriant.
« On va se perdre si je te lâche. »
La magie de l’instant continue, je n’ose rien faire, je me dit que je suis nul de ne pas profiter de cette fille qui est contre moi.
On arrive prés de ma voiture, elle ne m’a toujours pas lâché le bras, je vais pour fouiller dans ma poche et je cherche mes clefs, comme si j'avais déclenché un signal, elle se tourne vers moi et approche son visage. Je prend enfin l’initiative de l’embrasser, je joue avec ses lèvres, je m’imprègne de son goût. Dieu que c’est bon.
« Il y a longtemps que je n’ai passé une aussi belle soirée. Merci, il faudra remettre ça. »
« Il faut qu’on retourne voir un film de suite alors. »
Elle rit, pendant que l’on se serre dans les bras l’un de l’autre.
« Tu es gentil. Il est tard, il faut que je rentre. »
« Je te ramène si tu veux. »
« Une autre fois, je te remercie, il faut que j'aille me reposer. »
Je conduit doucement pour prolonger l'instant, elle a sa main sur ma cuisse, je sais que c’est volontaire cette fois ci.
Nous nous embrassons de nouveau, avant qu’elle ne quitte la voiture.
« Je t’appelle demain. »
Elle m’envoie un baiser de la main et se dirige vers l’escalier du métro. Quel imbécile, mais quel imbécile je suis. Je frappe sur le volant, je ne sais pas pourquoi je dit ça. Je repars chez moi, je ne vais pas dormir sans doute, juste rêver éveillé d’une blonde.

Toute la journée j’attends son appel, je tourne comme un lion en cage dans le bureau. Je fais semblant d’être occupé sur mon écran pour renvoyer tous ceux qui veulent me parler, je veux être disponible si jamais elle appelle. Il est dix huit heures, j’ai passé une journée de merde, je m’apprête a partir.
« Coucou Jean Luc, c’est moi. »
Il faut que j’ai l’air désintéressé pour lui répondre, tenter de paraître normal.
J’ai peur qu’elle ne me dise regretter son geste d’hier.
« Bonjour Marie Cécile, comment vas tu depuis hier ? »
J’ai la voix chevrotante, elle s’en rend compte.
« ça ne va pas ? On dirait que tu es fatigué . »
« Non, non. J’ai eu quelques problèmes à régler au bureau, mais c’est la fin de la journée, maintenant je reprend les rênes . »
« Drôle d’expression, je ne connaissais pas. Tu passes me prendre au métro ce soir ? Je crois que j’ai encore envie de t’embrasser. Tu peux venir directement si tu veux, j’ai fini tôt. »
Bingo ! Heureusement que presque tout le monde est parti, sinon ils me verraient en train de danser sur le trottoir.
« Je finis quelques bricoles, et j’arrive. Je crois que j’ai aussi envie de t’embrasser. »
Je marche vite, très vite jusqu’à la voiture.
Je conduis en maudissant tous ces abrutis qui se traînent sur la route, je rêve d’avoir un gyrophare et une sirène.
Je la vois à la sortie du métro, dés qu’elle qu’elle m’aperçois, elle ouvre la portière et s’installe, elle m’embrasse vite fait, je gêne la circulation, je démarre aussitôt, mais je suis content.
« Je te fais une surprise ce soir, si tu veux bien. Je t’invite au restaurant, puisque qu’on a pas pu hier. Tu me dis si ça te va . »
« Oui, bien sur, par contre il va falloir que j’aille me changer et prendre une douche, je n’ai pas prévu. Mais je vais faire vite, promis. »
Ce n’est pas vraiment un plan foireux, mais j’ai passé la journée à me faire un sang d’encre.
Il faut vraiment que je sois dans ma meilleure forme si je l’embrasse de nouveau, il y a juste un petit souci, c’est vraiment le bordel chez moi, je l’espère indulgente.
« Tu as une jolie vue sur le parc, c’est agréable, mais je ne dis rien sur le rangement, promis. »
Elle se met a éclater de rire.
« Je cours me doucher, tu veux que je te serve quelque chose en attendant ? »
« Non merci, ça ira, je vais fumer une cigarette sur la terrasse. »
Je crois que je n’ai jamais été aussi vite, la salle de bain se souviendra de mon passage éclair, je lui parle de la chambre en espérant qu’elle ne soit pas partie.
« Tu as trouvé le restaurant, parce que tu ne connais pas trop la région. »
« J’ai regardé sur internet, mais il faut que je confirme avant vingt heures. »
Je suis en train de chercher un jean propre, j’ai jeté la serviette sur le lit en vrac pour aller vite.
« Je peux entrer ? »
Elle est entrée pas le temps de parler, j’ai le pantalon à la main, elle s’approche de moi, elle m’embrasse.
« Je t’avais dit que je voulais t’embrasser. »
Je suis nu, je bascule avec elle sur le lit, je lui murmure à son oreille.
« Le restaurant. »
Je ne peux en dire plus, ses dents mordillent mes lèvres, elle est en train de se déshabiller.
« Tu es le premier homme après mon mari, j’ai envie de toi, je n’ai pas beaucoup d'expérience. »
Je n’ai plus vraiment su ce qu’il s’est passé après, un tourbillon de sensualité, de débordements, le tout en pleine lumières, ce dont je me foutais. Je n’ai aucunes échelles pour définir, mais elle était là, toujours où je ne l’attendais. Elle semble rechercher les parties de mon corps qui l’avaient oublié, ses envies surmontaient son manque d’expérience, je me sentais le jouet de sa rage d’aimer.
Nous nous somme effondré, le temps s’est arrêté, j’ai entendu son cri, elle m’a dit qu’elle m’aimait.
Jamais, jamais je n’avais connu ça, je regarde son corps, je caresse sa peau, je me met à compter ses grains de beauté, je suis en train de me dire qu’il faut que je l'imprègne dans ma mémoire avant de me réveiller de ce doux rêve.
« Tu me plais beaucoup Jean Luc, je ne suis pas comme ça. »
« Tu me fais de l’effet aussi, c’est tellement soudain. »
« je crois que mon mari sait ou je suis. C'est juste un petit souci, mais je pense qu’il a dû savoir quand j’utilise ma carte bleue. Ça ne change rien pour toi. Si tu veux bien de moi. »
« On laisse tomber le restaurant, si tu as quelque chose à grignoter, je partirais demain matin, il faut que j’appelle mon avocat. Je ne vais pas t’embêter avec mes histoires. »
On s’est endormi dans les bras l’un de l’autre, elle commence à me faire de l’effet, la jolie boulangère, je ne viens de faire passer mon ex copine au rang de souvenir.
Elle est partie tôt le lendemain, j’étais a moitié endormi, je l’ai sentie m’embrasser et me murmurer :
« Rendors toi chéri, j’ai certaines choses a régler, je te rappelle ce soir. »
Quand le réveil sonne, je suis encore dans la farine, cette pensée me fait sourire, je crois que je vais avoir le travail joyeux.
J’attends jusqu’à dix neuf heures qu’elle m’appelle, rien. J’envoie un message, aucune réponse, je n’ose pas appeler si jamais elle travaille. Je passe en voiture devant la boulangerie, je vois du monde a l’intérieur, mais je distingue mal, Je me résous à rentrer chez moi sans nouvelles.
Un message de sa part, enfin.
« Quelques soucis a régler, je te l’ai dit, je ne pourrais t’appeler que demain. Je t’embrasse mon chéri. Je pense a toi. »
Mais moi aussi je pense a elle. Je suis autant en colère qu’heureux. Je me pose des tas de questions sur mon attrait pour elle. Cela a été tellement vite, mais elle me plaît beaucoup. Je me demande jusqu’à quel point, parce que c’est ma première aventure depuis un an. Personne ne pouvait la regarder sans être indifférent, mais moi j’étais son chéri. Avoir été seul trop longtemps m’a peut être rendu trop sentimental. Le fait est que j’attends à chaque fois nos sorties avec impatiente. Ce doit être un signe, je le prend pour un nouveau sentiment.
« Bonsoir chéri, tu vas bien ? Je n’ai pas pu t’appeler avant, certaines choses a régler comme je te l’ai dit. »
« Coucou toi. Tu m’as manqué,. Fais ce que tu as à faire, bien sur. »
« Je peux venir chez toi ce weed-end si tu veux, je te raconterais. Tu me dis . »
« Bien sur. Promis, je ferais un peu de rangement. »
« Tu es gentil, je te rappelle vendredi soir, je te raconterais. Bises tendres. »
Elle ne m’a pas appelé, elle attendait devant chez moi. Nous sommes restés presque tout le temps enfermé, à nous découvrir, à nous raconter, à nous aimer. Cela devenait trop fort, cela allait trop vite, quelque chose n’allait pas, je ne comprenais pas vraiment, il fallait que je lui demande.
« Dis moi, Marie Cécile, tu sais que tu me plais, mais je trouve que l’on va vite, trop vite. C’est tellement soudain. »
Je vois qu’elle cherche ses mots, elle me regarde :
« Je suis restée avec mon mari des années durant, j’ai pu avoir le courage de partir. Tu es le premier homme que je rencontre. Tu es si gentil et prévenant, j’aime ta gentillesse, je ne connaissais pas. »
« Ne te vexes pas, j’aime être avec toi, mais par moments, j’ai l’impression de servir de bouée, de défouloir, comme si tu te précipitais.»
«J’ai besoin de rattraper le temps que j’ai perdu. Je viens d’apprendre qu’il est ici par mon avocat. Je croyais être assez loin et assez forte. S’il me retrouve, il va me le faire payer, je le connais. J’ai besoin de repartir de zéro, peut être avec toi. S’il pouvait disparaître de ma vie, j’aurais l’esprit plus tranquille pour tout recommencer. »
« Qu’entends tu par disparaître ? Personne ne peux revenir en arrière. Il doit te laisser partir, il n’a pas le choix. »
« Rien n’est simple pour lui. Il possède un certain pouvoir financier, il n’acceptera pas de le perdre avec moi. Je suis sure qu’il préfère me voir morte, me sachant avec quelqu’un, je suis sa possession. Je veux rester avec toi pour m’aider et me soutenir. Je ne veux plus le voir. Il m’a trop fait de mal, je ne peux plus attendre. »
« Tu peux rester ici. On ira voir la police et ton avocat. »
« Non, je le connais, il va faire durer le plus possible, il en a les moyens.»
« Tu ne veux pas rester ici, tu ne veux pas porter plainte. Tu veux faire quoi alors ? »
« Je ne sais pas, je ne sais plus. Maintenant que je le sais à ma recherche, je me sens paralysée. Je n’arrive plus a penser. Tu ne peux imaginer les années de souffrance et de perversions. »
« Bon, demain, après le boulot je vais avec toi chercher tes affaires, et on va au commissariat. C’est la meilleure solution. »

« Tu as sans doute raison, je vais tenter d’y réfléchir, mais pas ce soir. Il faut que je rentre me vider la tête. »
Sur ce, elle m’embrasse et se dirige vers la porte en me disant :
« J’ai passé un superbe moment avec toi. J’aimerais tant que tu sois celui qui me donne envie de rester. Je te rappelle demain. »
J’ai attendu, j’ai appelé, j’ai envoyé des messages. Plus rien, comme si elle n’avait pas existé, il fallait que je la retrouve.
Je suis revenu à la boulangerie demander à la dame, elle la trouvait gentille, et ne connaissait que son prénom. Elle me dit qu'elle voulait tester comment tenir un commerce en prévision d’un futur investissement, elle ne savait rien de plus, j’ai eu l’impression d’avoir profité d’un jolie parenthèse, et de m’être fait avoir, mais je ne comprend toujours pas, qui s’est servi de qui.
« Voilà, vous savez tout. De temps en temps, j’ai un peu le cafard quand je croise une fille blonde. Juste parce que je ne comprend toujours pas. J’ose espérer qu’il ne lui est rien arrivé. Je m’en veux encore, de ne pas l’avoir obligé a rester. Vous savez, c’est idiot, mais il m’arrive de regarder la sortie des métros des fois.»

« Je comprends. Comme je vous le disais, j’essaie de savoir qui elle est réellement. Je le regrette pour vous, mais je pense que vous n’êtes pas le premier, ni le dernier. Elle cherche quelqu’un, ou quelque chose. Je vous tiendrais au courant si j’arrive à avoir le mot de la fin. Je vous remercie de m’avoir accordé du temps. »

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