Refus de ponctuation
Point, point d’exclamation, point d’interrogation, deux points, points de suspension; vous remarquerez lecteurs, toute cette ponctuation contient le mot « point », comme s’ils voulaient m’arrêter, mettre un frein à mon écriture ; mais pour qui se prennent-ils ces petits garnements qui cherchent ma censure ; ils m’encerclent, m’oppressent, j’étouffe ; sauf qu’aujourd’hui je ne te cèderai pas : parce que tu décides des temps de pause et d’arrêt, tu crois être la maîtresse de mon récit, mais je te le dis en toute honnêteté, ma chère ponctuation, tu n’es que bagatelle à côté des mots qui t’entourent, ce sont eux, les véritables héros de ma calligraphie ; et même vous, imposantes majuscules qui croyez dominer le texte par votre grandeur, eh bien de la même façon, je vous expulse, je vous retire ; et enfin je me sens libre; mais déjà j’aperçois au loin le terrifiant point qui se montre et me dit : oh, où vas-tu comme cela, tu crois pouvoir m’échapper peut-être, mais tout récit à une fin ;
il dit vrai, j’enrage ; alors je lui réponds sans perdre ma fierté : soit, qu’il en soit ainsi, petit point, je te mets, mais n’oublie pas une chose lorsque tu vas figer maintenant mon écriture, que tu le veuilles ou non, et dès demain, je recommencerai ma littérature.
Et puis non, de quelle droit me coupe-t-il la parole celui-là ; c’est décidé aujourd’hui je n’en mettrai pas
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