5. Règles du jeu

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 Eva ouvrit les paupières avec difficulté. Allongée sur un sol terreux et inconfortable, elle sentait que son crâne était sur le point d'exploser. Elle ne bougeait pas, son corps lui semblait plus lourd et engourdi que d'habitude. Ce n'est que lorsqu'elle sentit de petits cailloux jetés à son visage qu'elle pu finalement entre-ouvrir les yeux. Le peu qu'elle voyait des environs virevoltait devant elle, comme si elle pouvait sentir la Terre tourner sur elle-même.

-Hé, debout ma grande ! fit un homme dont elle reconnut la voix.

C'était lui qui lui jeter de petites pierres au visage dans l'espoir de la faire réagir. Il fallut bien cinq bonnes minutes à la brune avant d’émerger complètement de son sommeil forcé. La jeune femme se redressa tant bien que mal à l'aide de ses bras tremblants, assise à terre, elle balaya les lieux d'un regard étourdit et inquiet.

Elle était enfermée entre quatre longues grilles qui semblait formaient une cage géante. A l'intérieur pas grand-chose, si ce n'était elle et un homme recroquevillé sur lui-même à l'autre bout, à dix mètres d'elle. De l'autre côté de la grille qui se tenait juste derrière elle, l'homme aux cailloux la regardait un grand sourire aux lèvres. C'était lui, celui qui l'avait menacée sur le bord de la rivière avec sa propre machette. Elle remarqua une grande cicatrice qui pourfendait l’entièreté de son visage. Déboussolée, Eva porta son regard une nouvelle fois sur l'homme enfermé avec elle. Il ne bougeait pas, seules ses épaules tremblait légèrement, comme s'il pleurait. Il releva la tête lorsqu'il entendit Eva reculer dans la terre. Il avait de longs cheveux châtains, lui arrivant aux épaules, une épaisse barbe de la même couleur entourait son visage ne laissant percevoir que ses yeux bleus et surtout rougis par les larmes. Ça devait bien faire un bout de temps qu'il n'avait pas fait un brin de toilette, aussi, à première vue Eva lui aurait donnait la quarantaine.

-Qu… Qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis où là ? Demanda-t-elle perdue.

-Alors ça, ravi que tu le demandes ma belle, fit l'homme à la cicatrice en se relevant.

Celui-ci siffla entre ses doigts et sans se faire attendre une quinzaine hommes arrivèrent en riant. Aucun d'eux ne semblait contaminé, ils riaient simplement comme s'ils s'apprêtaient à vivre un heureux événement. Tous s’alignèrent devant la grille, impatients.

-Messieurs, lança l'homme qui les avait appelé comme pour les faire taire, je déclare notre septième combat comme étant sur le point de commencer !

Il semblait être le chef de meute, les autres applaudirent dans la joie et la bonne humeur.

-Quoi ? Un combat ? S'étonna Eva la gorge nouée.

Le calme reprit lorsque le chef reprit la parole pour s'adresser à elle.

-Ah oui, la nouvelle n'est encore au courant de rien. C'est très simple. Toi, et ton nouveau camarade, il montra celui au fond de la cage, vous allez devoir vous battre.

-Quoi ? Pas question !

-Oh mais tu n'as pas vraiment le choix ma belle. Vois-tu, mes amis ici présent et moi même nous nous ennuyons depuis quelques temps. Au début on se divertissait comme on le pouvait en traquant ces dégénérés, mais on s'est rapidement rendu compte qu'ils étaient tous les même au fond, il n'y avait pas vraiment de nouveauté. Aussi, on a commencé à se dire « et pourquoi ne pas s'amuser avec les autres, ceux comme nous ? » Ça ne pouvait qu'être plus amusant, non ?

-Comme vous ? Vous semblez plus tarés que ceux contaminés, dit-elle dans un élan de courage. Je me battrai pas, encore moins pour satisfaire des mecs comme vous !

Tous se mirent à rire à nouveau, amusés par ce qu'elle venait de dire.

-Comme je te l'ai dit, tu n'as pas vraiment le choix, ma belle.

Il sortit de la poche de son pantalon ce qui ressemblait à une seringue, rempli d'un liquide étrangement bleu.

-Qu'est-ce que c'est ? Ne pu-t-elle s'empêcher de demander, curieuse.

-L'antidote… répondit l'homme dans la cage à bout de souffle.

Eva se retourna vers lui, celui-ci se redressa difficilement, le dos plaqué contre le grillage et sa main droite soutenant ses côtes qui semblaient lui faire souffrir le martyre.

-Hey ! Il reparle ! fit l'homme à la cicatrice plus que content. Honnêtement, on commençait à s'inquiéter avec les gars.

Eva ne releva pas ce qu'il se passait et reprit.

-Un antidote ? À quoi ? s’inquiéta Eva.

-Au poison qu'on t'a injecté avant que tu ne te réveilles, idiote.

Le cœur de la brune rata un battement, elle écarquilla les yeux, choquée de ce qu'elle venait d'apprendre.

-Ça doit bien faire quinze minutes maintenant, il met vingt-quatre heure pour agir. Le gagnant l'emporte ! Alors… Toujours pas décidée à te battre ? dit-il d'un air fier.

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