7. Nouvelle règle
Les hommes qui retenaient Eva prisonnière ouvrirent les grilles, décontenancés et en colère.
-C'est quoi cette histoire ? s'étonna l'un d'eux tandis que les autres l'avaient suivit dans l'arène, mécontents.
-À quoi tu joues gamine ? demanda un autre en séparant violemment Eva de la petite fille.
Les voix s’élevèrent alors que le chef de bande s'avança sans dire un mot jusqu'à Eva.
-On a à faire à une forte tête à ce que je vois, dit-il satisfait d'elle. Tu es plutôt courageuse.
-Il se passe quoi maintenant ? finit-elle par demander le cœur battant.
-Comment ça, demanda-t-il surpris.
-J'ai gagné votre combat, il se passe quoi maintenant ?
-Le vainqueur est libre, lança péniblement le père à terre rejoint par sa petite, c'est ce que vous m'aviez dit…
-Et… Tu m'as cru ? s'amusa le chef à la cicatrice. Mec, c'est pas vraiment ce que j'ai dit.
-Laissez-les partir dit Eva timidement.
-Quoi ?
-Si le prix c'est la liberté, alors laissez-les…
-Et en quel honneur ils s'en iraient ? Cet idiot n'a rien gagné.
Il passa une main dans les cheveux bruns de la jeune femme, visiblement dégoûtée.
-J'ai n'ai pas pris l'antidote, si moi je m'en vais ça ne me servira à rien. fit-elle une larme à l’œil après avoir réalisé qu'elle avait utilisé pour une autre sa seule chance de survivre à ces gens.
-Regarde-le !
Il empoigna le menton douloureux de la fille pour la faire regarder en direction de celui qu'elle avait battu.
-Tu penses qu'il va nous servir à quoi dehors, dans cet état ?
-Comment ça « vous servir à quoi » ?
-Allons, rit-il, tu ne penses tout de même pas qu'on va laisser l'un de vous partir juste comme ça.
Il claqua des doigts.
-Phase deux les amis, hurla-t-il ravi.
Les autres avaient retrouvé leur sourire, la partie n'était visiblement pas terminée. Eva tremblait à l'idée d'avoir à subir l'un de leurs autres jeux.
-Non seulement tu as gagné, ma belle, mais en plus tu es en meilleur état.
Il regarda le ciel un court instant, le soleil commençait déjà à se coucher. Ses yeux revinrent se porter sur la brune, il lui sourit.
-Bien ! Les nouvelles règles sont simples. On va te conduire à l'extérieur de ce camp une fois que le soleil sera couché et tu pourras partir.
Un silence s'installa, c'est Eva qui finit par le briser, l'air perdu.
-Quoi ? C'est tout ?
Tout le monde rit suite à cette question idiote.
-Non… bien sûr que non. Tu as trente minutes pour partir le plus loin possible d'ici, après quoi… on te chassera.
-Quoi ? La nuit ? Mais, et les Fous ? Je pourrai rien contre eux, ni contre vous, je…
-Haha, je n'ai jamais dit que ce jeu serait une partie de plaisir pour toi, se moqua-t-il suivi par les autres. Le seul truc qui me chiffonne c'est que j'espère qu'on t'aura avant le poison.
-Et eux ? Demanda-t-elle apeurée en montrant le père et sa fille.
-On leur trouvera bien autre chose, ne t'en fais pas… En attendant, à la tente, ordonna-t-il a ses hommes.
Deux d'entre eux empoignèrent l'homme blessé et le traînèrent hors de la cage, dans une tente verte non loin d'ici, un autre avait soulevé la petite de manière à ce qu'elle ne s'échappe pas et l'amena sous la même tente, laissant Eva seule avec une dizaine d'hommes.
Le temps passa, le soleil était à présent couché. L'un d'eux s'approcha du chef qui retenait sans mal la brune.
-Ted, c'est l'heure j'pense.
Le dénommé Ted leva les yeux et inspecta les environs.
-Hmm mouais… ça devrait le faire. En route !
Il tira Eva par le bras, la faisant sortir de la cage à son tour. Il la mena jusqu'à l'extérieur du camps. En chemin elle avait pu observer les torches s'allumer, éclairant d'une faible lueur les quelques tentes de l'endroit. Dans l'une d'elles, pieds et poings liés, l'homme qu'elle avait vaincu avait levait la tête vers elle, l'air désolé. Elle croisa son regard et lui rendit le même qu'il lui envoyait. Elle avait cru apercevoir une petite tête blonde à côté de lui. Elle continua a marcher et ne tarda pas à voir sa machette se faire chouchouter par l'un d'eux, ravi de son nouveau joujou. Eva s'était surprise à penser qu'elle aurait bien besoin d'une arme à ce moment là.
Ils étaient arrivés à l'extérieur, Ted la jeta au sol avant de mettre les mains dans ses poches.
-Trente minutes, ma belle, lança-t-il le plus sereinement possible avant de tourner les talons et s'éloigner.
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