II

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Un fantôme ?

  .L’homme, brun, cheveux courts, de taille moyenne en jeans et blouson de cuir, toque à la porte vitrée du bureau de la commandante où s’est installée la responsable de l’enquête :

  — Entrez ! Ah, lieutenant Janeau, je crois ?

  — C’est bien ça, capitaine, vous êtes la remplaçante de la commandante Carelle ?

  — En effet, le temps qu’elle termine sa formation. Où en êtes-vous de vos investigations dans l’affaire du « suicidé » ?

  — L’enquête de voisinage n’a rien donné, personne n’a noté quoi que ce soit d’anormal. L’écrivain menait une vie calme et fréquentait peu ses voisins. Il recevait très peu de monde, à l’exception d’une femme brune, discrète, qui venait de temps en temps tard le soir et qu’aucun n’a pu me décrire précisément. La rue est assez mal éclairée et elle arrivait toujours à pied. On suppose qu’elle pouvait se garer sur le parking situé à une centaine de mètres de l’autre côté du pâté de maison, mais l’examen des vidéos de stationnement n’a rien donné pour l’instant. On recherche parmi ses proches et sa famille quelqu’un qui pourrait identifier cette personne, sans résultat jusqu’à présent.

On n’a relevé aucune trace d’effraction, la porte était fermée à clé et c’est la femme de ménage, madame Antonette, qui a découvert le corps ce matin en prenant son service. Profondément choquée, elle nous a prévenus immédiatement. Au moment des faits, elle assistait au « dîner des voisins » organisé dans son quartier et plusieurs participants ont confirmé sa présence jusqu’à la fin des agapes vers une heure trente du matin. À sa connaissance, elle était la seule en dehors de la famille à avoir la clé de la maison.

  — Je vois, le seul suspect serait donc un fantôme !

  — ... ?

  — En fait, votre légiste, la docteure Singh, m’a confirmé qu’il s’agissait probablement d’un meurtre maquillé en suicide. Il y avait bien des traces de poudre autour de la blessure, mais pas sur sa main et aucune empreinte sur la détente. Avouez que c'est étrange ! J'imagine que le meurtrier était un familier et savait où était rangée l’arme. Il l'a subtilisée discrètement, peut-être quand la victime servait à boire. Plus tard, il lui a tiré dessus à bout touchant, probablement en passant derrière lui et a ensuite arrangé cette mise en scène en oubliant d'apposer l'index d'Addit sur la queue de détente. À moins qu’il n’ait eu peur de faire partir une seconde balle. C’est plutôt ça, certaines armes ont la détente si sensible...

Vous dirigerez demain matin une perquisition en règle des lieux et vous me passerez la maison au peigne fin pour le cas où quelque chose nous aurait échappé. Il s’agit maintenant d’une enquête criminelle.

Je me rendrais dans les locaux où il déposait ses textes, avec la substitut du procureur, Louise Disset et le juge d’instruction qui doit être désigné aujourd’hui, afin d’interroger son éditeur et sa secrétaire. Nous nous verrons demain lors de la réunion.

  — Quelle réunion ?

  — Ah oui, c’est vrai ! Tout le groupe est convoqué demain à dix-sept heures, en salle de conférence, par le commissaire Lechat pour faire le point. Alors d’ici là, au boulot ! Essayons de ramener du concret afin de boucler cette affaire au plus vite !

JI 03/09/23

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