Le deuxième MART-MKD arriva sur site juste quelques secondes après mon chasseur. Il semble que nous avions réussi tous deux notre rôle d’appât sans pour autant nous faire occire. Le silence dominait les lieux. Les monstres d’acier avaient réussi le tour de force de s’en faire respecter en seulement quelques semaines.

 L’attente me paraissait si longue que j’avais l’intention de soulever un peu la carcasse de l’animal-roche pour entrapercevoir la scène. Mais la raison me dicta le contraire. Les robots tactiques devaient être à l’affût du moindre mouvement pour décharger leur fureur.

 Le bruit me fit me tasser sur moi-même dans mon trou. Une peur irrépressible me saisit lorsque j’entendis une première explosion suivie aussitôt de deux claquements puissants. Puis, plus rien. Une odeur de métal chaud me vint aux narines. Celui-ci disparaissait ? Je n’osais plus bouger. Le temps semblait défiler dans une mesure incontrôlable. Le jour était toujours présent. J’attendais la nuit, espérant que la luminosité m’offre un petit avantage dans ma fuite. Et si c’était mon binôme qui avait fait les frais de ce déchainement soudain de violence ? En y réfléchissant, cela me paraissait de moins en moins plausible. On ne nous avait pas tout expliqué. Juste le PIM, la communication et courir se cacher dans notre trou.

 « Le reste je m’en charge », avait répondu Ingrid Arcourt.

 Lorsque la lumière entra dans mon refuge. Je me sentis comme nu, à la merci du monde. Pourtant, l’homme qui se tenait debout devant moi me tendit la main. Olas.

 « C’est bon. C’est fini. Sors de là », me lança-t-il.

 Je lui tendis ma main tremblante comme s’il me ramenait du royaume des morts. Le fluide vital de l’animal-roche me recouvrait, me donnant de nouveau une allure misérable. Sans un mot je le suivis, les jambes tremblantes. Les carcasses des robots tactiques restaient inertes ; un de nos camarades était juché sur l’un d’entre eux, fouillant dans ses entrailles.

 « Elle les a eus. Elle l’a fait », dit Olas, les deux mains sur les hanches.