À la Porte de la Victoire
Je m'assis sur le canapé, le silence de l'appartement m'entourait, tandis que mes pensées vagabondaient entre le passé et les incertitudes du futur. Soudain, trois coups résonnèrent à la porte. Une étrange sensation parcourut mon corps. Sans réfléchir, je me levai et allai ouvrir.
Devant moi, se tenait une silhouette. Je n'aurais jamais imaginé la Victoire ainsi. Elle était élégante, vêtue d'une longue robe d'un blanc éclatant, ses cheveux coulaient comme de l'or sur ses épaules, et ses yeux... ils semblaient renfermer l'univers tout entier.
Elle me regarda avec un sourire tranquille et, d'un ton calme, elle dit :
— Puis-je entrer ?
Je m'écartai et la laissai pénétrer dans mon petit cocon. Elle se tenait droite, posée, avec cette aura impressionnante de paix et de puissance à la fois. Je ne savais pas quoi dire, mais elle s'installa, m'invitant d'un geste à en faire de même.
— Pourquoi es-tu ici ? demandai-je d'une voix incertaine.
— Tu m'as appelée, répondit-elle simplement.
Je la regardai, perplexe.
— Moi ?
Elle hocha la tête, ses yeux fixés sur les miens, perçant à travers mes doutes et mes peurs.
— Oui, tu as besoin de réponses.
Je pris une grande inspiration. Elle avait raison. Les questions que je me posais depuis si longtemps flottaient à la surface de mes pensées, et pourtant, je n'avais jamais osé les formuler clairement.
— Que signifie réussir ? lâchai-je soudainement, ma voix tremblante.
La Victoire me regarda avec une infinie douceur.
— Réussir, c'est te libérer des attentes des autres. C'est découvrir ce que tu désires vraiment et t'autoriser à le poursuivre. Ce n'est pas une ligne d'arrivée, mais une harmonie entre ton cœur et tes actions.
Je fronçai les sourcils.
— Mais… et si je n'y arrive jamais ? Et si je fais tout ce qu'il faut, mais que ça échoue ?
Elle sourit, un sourire énigmatique.
— Échouer, c'est apprendre. Ce que tu appelles "échec" est simplement une redirection. Ce n'est pas la fin, c'est un nouveau chemin.
Je me sentis mal à l'aise.
— C'est facile à dire. Mais… comment savoir si je suis sur le bon chemin ? Si je fais les bons choix ?
La Victoire croisa ses mains délicatement sur ses genoux.
— Tu le sauras parce que tu ressentiras la paix, même au milieu de l'incertitude. Chaque pas vers ce qui te semble juste, authentique, est un pas vers ta propre victoire. Il n'y a pas de mauvais choix tant que tu choisis pour toi-même, et non pour plaire ou apaiser les autres.
Je sentis mes épaules se détendre légèrement, mais une autre question m'envahit.
— Est-ce que j'ai vraiment le droit de réussir ? Parfois, ça me semble impossible, comme si je n'étais pas faite pour ça...
Elle se pencha légèrement en avant, captant toute mon attention.
— Tu as autant de droit à la réussite que quiconque. Mais ce droit, c'est toi qui te l'accordes. Personne d'autre ne peut te le donner. Si tu ne crois pas en ta propre valeur, qui le fera ?
Je baissai les yeux, luttant contre cette idée. Les doutes m'avaient toujours paralysée, comme un voile obscur sur mes rêves.
— Et si j'échoue encore et encore ? Comment garder l'espoir ?
La Victoire ne répondit pas immédiatement. Elle laissa un silence s'installer, puis elle dit :
— L'espoir, c'est savoir que chaque échec te rapproche de ce que tu cherches. Ce n'est pas une question de chance, mais de persévérance. Reste fidèle à toi-même, même quand le monde semble s'effondrer autour de toi.
Je hochai la tête, réfléchissant à ses mots.
— Mais comment trouver cette force, chaque jour ?
Elle sourit à nouveau.
— La force est déjà en toi. Elle est là, dans chaque petit acte de courage, dans chaque décision que tu prends en dépit de la peur. Tu n'as pas besoin de voir tout le chemin à l'avance. Il te suffit de faire un pas, puis un autre.
La Victoire se leva, doucement.
— N'oublie jamais que je ne suis pas un événement rare ou lointain. Je suis chaque fois que tu fais un choix pour toi, chaque fois que tu avances malgré le doute. Je ne suis pas un trophée, je suis un état d'esprit.
Je me levai aussi, sentant un poids se lever de mes épaules.
— Merci… dis-je, reconnaissante.
Elle se tourna vers la porte, prête à partir. Avant de franchir le seuil, elle me jeta un dernier regard :
— La victoire est déjà à ta porte. Il ne te reste qu'à l'inviter à rester.
Une étincelle s'alluma en moi. Sans hésiter, je fis un pas vers elle.
— Attends ! Ne pars pas, dis-je d'une voix plus assurée. Reste. J'ai encore tant à apprendre. J'ai besoin de toi, maintenant, ici, à mes côtés.
La Victoire me sourit, ses yeux scintillant d'un éclat chaleureux. Elle referma doucement la porte derrière elle et me rejoignit.
— Très bien, dit-elle. Je resterai, aussi longtemps que tu le souhaiteras.
Et à cet instant, je sentis une nouvelle force naître en moi. La Victoire n'était plus seulement un passage fugace ; elle était là, prête à m'accompagner dans chaque pas que je ferais.
Annotations