« Un sifflement moqueur le réveilla. Perchée à un mètre de lui, elle...

observait les gens de l'En-bas. Elle riait souvent de leur maladresse. C'était d'ailleurs les seules fois où elle riait. Sur son nid douillet qu'il lui avait gentiment préparé, elle avait l'impression de dominer le monde. Qu'avait bien pût le pousser à faire sa vie avec elle ? Il ne savait plus. Certainement que son manque d'expérience l'avait trompé. Cette erreur l'avait promis à un destin écrit d'avance : être le valet de la plus belle créature du monde. Il prévoyait depuis une saison de partir. Son orgueil lui était devenu insupportable. Il avait préparé une réserve de nourriture pour tenir le temps du long voyage qui l'attendait. Il l'avait caché dans l'arbre dans face mais ne faisait les voyages que de nuit. Plus par peur de se faire prendre par les gens de l'En-bas que par sa soi disante âme soeur. En effet, les gens de l'En-bas étaient cruels et n'auraient pas hésité à le tuer d'un coup de feu. Elle tourna sa tête vers lui et roucoula un « j'ai faim. ». Ce fut pour lui le signal. Comme d'habitude, il s'envola discrètement, dans l'ombre des arbres. Il ramena quelques minutes plus tard des vers pour sa belle. Il en avait assez de risquer sa vie pour assouvir chacun de ses désirs. Il regardait le soleil se coucher. Une fois que le dernier rayon de soleil aura disparutra, il s'envolerait vers l'arbre voisin, prendrait ses réserves et disparaîtrait à l'horizon. Mais, en un élan, son âme soeur s'envola, bien en évidence, vers l'arbre où il avait caché sa nourriture. Il voulut la retenir mais n'en eut pas le temps.

Un coup de feu retentit.

Il vit le corps de sa bien aimée tomber par terre lentement.

Pourquoi avait-elle voulu voler jusqu'à cet arbre ? Elle qui lui avait toujours demandé de chercher sa nourriture ? Il ne le savait pas mais avait compris qu'il l'aimait toujours. Des saisons plus tard, perché sur ce même arbre, où l'avait autrefois été son double, il continuait de se demander pourquoi elle s'était envolée. Elle l'avait fait...

par gourmandise, sans doute. Il ne le saurait jamais. »