Nous sommes tellement plus intelligents à plusieurs
T'as le temps là ?
Mes vérités incomplètes, mes certitudes tronquées.
Sujet : l'accueil.
De qui ? Du voisin, du sdf, de l'immigré, du religieux, de ma soeur... allez je prends le parti de ne parler que des écueils qui posent un problème ; accueillir mémé pour le café, c'est assez facile, ça ne coûte rien (sauf si ton café est très cher !) et ça n'a pas beaucoup d'intérêt (oui mais tu connais pas ma grand-mère !) passons !
L'accueil, actif ou passif, de personnes étrangères à un pays, quel qu'il soit, s'articule autour d'un certain nombre de limites : un cadre, un environnement, une histoire, des représentations mentales... (un peu de sérieux au fond là !)
Ces facteurs créent des contraintes pour l'accueil et finissent par générer des lois et des fonctionnements qui échappent totalement aux souhaits que chacun d'entre nous pourrait exprimer. D'accord ou pas pour un accueil ou pas, l'opinion individuelle est manipulée. Sicétuncomplot !
Qu'elles soient réelles ou imaginaires, les contraintes d'accueil appartiennent à la politique et au pouvoir et servent des intérêts cachés qui transpirent à travers la com et que l'on pourrait interroger : à qui, pour telle ou telle info, à qui profite le crime. (Le professeur Actionnaire dans la centrale avec le fouet législatif).
Dans ce contexte "pourquoi accueillir ?" revient à se demander "pour qui accueillir" ? Ou pourquoi ne pas accueillir : il s'agit du même levier.
Celui-là veut gagner les prochaines élections (je ne citerai personne).
Celui-là sert des intérêts pour préserver ses richesses, un niveau de vie ou un genre de vie qu'il ne veut pas envisager autrement (Oui ? non n'insistez pas je ne citerai personne).
L'autre recherche le quant à soi, l'entre nous (Rohhh pénible vous êtes hein ?)....
Il est presque (presque, parce que le constat est un peu lamentable) amusant d'observer ces comportements dans toutes les communautés de singes (voui non mais tous les singes n'ont pas tous ces comportements en même temps et tous les hommes ne font pas comme les singes : on a, pour la plupart, arrêté de bouffer les copains mais les chimpanzés croquent d'autres singes).
Où est l'évolution de notre espèce ? Dans le langage ? Dans la créativité ? Dans notre capacité à appréhender des abstractions ? Dans notre vision du temps ? Sommes-nous des singes ?
Quand j'étudie les différentes communautés de nos amis poilus, il me semble que notre cerveau reptilien est très simiesque encore, que nos avancées technologiques sont des oripeaux qui dissimulent plutôt mal nos instincts.
Et si l'Homme évolue, je trouve que ses atavismes demeurent.
Du coup, observer les singes c'est nous regarder le nombril. Les singes accueillent-ils ?
Oui, presque tous mais pas des communautés entières, pas des êtres chétifs, vieux ou malades (c'est vrai quoi, ils ont pas que ça à faire didiouss... )
Les petits sont plus facilement acceptés mais l'accueil est fait dans l'intérêt de la communauté (pi quand même c'est plus joli à r'garder)
"L'intérêt de la communauté" serait d'accueillir, de brasser, pour gagner en intelligence, en diversité génétique et culturelle, en capacité à multiplier des adaptations (bon c'était le plan au départ).
Mais ce qui résonne c'est la peur, ce qui est relayé c'est la peur, de manquer de travail, de ressources naturelles, peur des épidémies, des guerres... et parce qu'il faut cohabiter et accepter la contrainte que l'Autre génère nécessairement. On est tellement plus tranquille dans une routine sans obstacle (c'est dimanche y'a la messe, passe-moi l'pain).
Pessimistes ou optimistes, les représentations qu'on a de l'étrange étranger nous conditionnent mais alors qu'on était sûr d'un ou deux trucs, nos représentations sont tordues, détournées, encouragées pour être récupérées afin de servir les organes de pouvoir.
Aujourd'hui il me semble que plus les gens ont conscience de leur courte vie et des conséquences de leur envahissante présence -en terme de pollution, d'exploitation des ressources naturelles- et moins ils sont, collectivement prêt à l'accueil et au partage.
Collectivement. Parce qu'individuellement les ressorts sont différents. Alors quelles que soient nos tentations de grands singes, il y a notre esprit, nos neurones miroirs (sisi vous en avez, regardez-vous dans la glace de l’œil de vos contemporains), il y a l'ocytocine (bon ça, c'est pas tout le monde, le psychopathe ne cultive pas trop cette hormone) et nos tentatives de moralisation des sociétés, parce que cela profite à l'espèce...
L'ordre permet l'intégration des petits maigrichons intelligents et (c'est heureux) sinon on en serait toujours à se taper dessus à coup de gourdin (oui on continue, mais on a des gourdins vachement plus sophistiqués).
Individuellement nous varions lorsque sont tirées différentes cordes comme :
la corde biologique : ocytocine, neurones miroirs qui génèrent empathie et compassion.
La corde égotique pour laquelle seule le profit et une idée mégalo de soi existe.
La corde de la culpabilité (en soi c'est aussi de l'égo, penser que ce que je pourrais changer les choses, c'est se croire de puissant à tout puissant)
La crainte de représailles Dieu ou Diable... L'accueil est parfois tout sauf altruiste
Toutes ces cordes sont entortillées autour de renforçateurs éducatifs et de conditionnement au bien ou au mal.
Quand parait cet élan (viens chez moi j'habite chez une copine, mais elle est cool) en regard avec les cordes qui s'agitent (si les cordes au d'ssus , j'va pas r'faire la liste, faut suivre un peu !) on peut en déduire ce qu'accueillir apporte :
En obéissant à l'ocytocine, la biologie récompense en hormones du plaisir et de satisfaction (non j'insiste, je te prête mon lit, ça me fait tellement du bien !)
Les neurones miroirs, face au sentiment que c'est injuste si ce type dort dehors, que ça pourrait être soi (tiens je te file deux euros, comme ça si t'es un peu content moi aussi parce que c'est angoissant ta dépression là )
Se sentir bon se croire "un juste" agir dans l'intérêt de l'autre, c'est aussi se soulager des angoisses existentielles. Quant aux représailles, je vous fais pas un dessin, se chauffer les fesses au cinquième cercle des enfers, j'appelle pas ça des vacances. Chez Dieu fait pas chaud mais au moins on a de belles ailes en plumes pas des machins de chauves-souris !
Et puis il y a le vénal qu'on appelle généreusement "échange de bons procédés" ch'te file un toit, tu fais le ménage (m'en fous j'ai 72 salles de bain) voire carrément le sagouin file-moi du blé et tes papiers si tu veux bouffer... Mais bon ces gains là sont des évidences.
C'est marrant je me voyais pas du tout vous parler des singes j'avais plus en tête : UBUNTU
Nous appartenons tous à une seule planète (et pas le contraire, ça va finir qu'elle va sortir la lotion anti-poux, heu... singes), l'ethnologie des Hommes, c'est pas compliqué globalement : on peut s'habiller de religion, de culture, de goût pour les pâtes... avoir les cheveux verts, ou trois seins, ce que tout le monde veut, grosso-modo, c'est vivre comme des bonobos avec le confort en plus et des toilettes qui fonctionnent.
UBUNTU un ethnologue, un peu sûr de ses appuis scientifiques, propose aux enfants d'un village une course qui sera récompensée, pour le plus rapide, par un panier de fruits appétissants. Au top départ, surprise, les enfants se donnent tous la main et s'appliquent pour arriver en même temps.
Pourquoi ? POURQUOI ? demande l'ethnologue gonflé de ses certitudes. La bouche pleine, surpris un des enfants lui répond, "Comment pourrais-je apprécier ces fruits, si je suis le seul à les manger, comment puis-je être heureux si un seul d'entre nous ne l'est pas ?"
Oui, comment...
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