Monseigneur est trop bon...
Au marché aux femmes.
Le marchand de femmes :
- Et pour vous, mon doux seigneur, qu’est-ce que ce sera ?
Henri VIII :
- J’hésite encore…
Le marchand de femmes :
- Si vous voulez m’en croire, mon doux seigneur, prenez une Catherine, elles ont la chair tendre…
Henri VIII :
- Vraiment ?
Le marchand de femmes :
- Pour sûr, mon doux seigneur, tâtez donc !
Henri tâte.
Henri VIII :
- Mets m’en trois.
Le marchand de femmes :
- Trois ? Voilà qui est parlé ! Et avec ça ?
Henri VIII :
- Je cherche… comment dire ?
Le marchand de femmes :
- Une femme avec un peu plus de caractère peut-être ?
Henri VIII :
- C’est cela ! Avec du caractère.
Le marchand de femmes :
- Alors c’est une Anne qu’il vous faut ! Vous tombez à point, mon doux seigneur, il m’en est arrivé une demi-douzaine ce matin même…
Henri VIII :
- Fort bien ! Je t’en prends deux.
Le marchand de femmes :
- Monseigneur est prodigue !
Henri VIII :
- T’en plaindrais-tu ?
Le marchand de femmes :
- Nenni, mon doux seigneur, et pour vous prouver ma reconnaissance, je me fais un devoir de vous offrir une Jane… à moitié prix !
Henri VIII :
- Va pour une Jane à moitié prix.
A part
Le coquin sait y faire ! Il me vend une pauvre haridelle en prétendant me faire profiter d’une affaire et saurait bien me convaincre de lui acheter le troupeau tout entier si je n’y prenais garde…
Le marchand de femmes :
- Et avec ça ?
Henri VIII :
- Ce sera tout.
Le marchand de femmes :
- Monseigneur ne voudra-t-il pas…
Henri VIII :
- Ce sera tout, te dis-je ! Prends cette bourse et va au diable…
Le marchand de femmes :
- Monseigneur est trop bon.
Henri VIII :
- C’est ça, c’est ça…
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