Fin du mystère

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La nouvelle avait été rude à encaisser. D’abord anéanti et désarmé, puis furieux et enfin consterné, Koostau reprenait peu à peu espoir. Les vidéos haute-résolution que Lumi avait tourné révélèrent, après un visionnage attentif, que le gros de la structure de la Kalüpsauh avaient plus ou moins bien encaissé le choc du crash. Grâce en soit rendue aux décélérateurs à contre-balancement automatique, aux grautomortisseurs progressifs et aux divers compartiments à compactage programmé, avait dit Pulup. En fait, s’il était clair que la Kalüpsauh était définitivement foutue, les compartiments à cryotubes, la réserve de bouffe ainsi que la vaisselle en argent du capitaine avaient peut-être été épargnés.

Voyant la relative bonne humeur de Koostau, Tipek se décida enfin à aborder les sujets source de discorde :

- Amiral Koostau, une question ne cesse de me hanter.

- Qu’est-ce donc, Tipek ?

- Comment pouvez-vous connaître par cœur « Pose ta mite sur mon épaule » et « Ce soir tu vas prendre » ?

- Quoi ? Ma civilisation est à l’article de la mort et vous me parlez de chansons toutes pourries ?

- Reconnaissez qu’il y a là un mystère. Puisque vous venez de la Galaxie du Finfon, comment pouvez-vous avoir eu connaissance de ces chansons ?

- Ok, ok, fit Koostau en levant les bras en signe de rémission. Vous m’avez percé à jour.

- Je vous écoute.

- Très bien. Comme je vous l’ai déjà dit, nous avons des millénaires d’avance sur vous, et nous avons exploré l’Univers sans relâche, suffisamment d’ailleurs pour pouvoir affirmer que l’Univers n’est pas infini, même s’il n’a pas de limites.

- Vous m’expliquerez ça plus tard, voulez-vous ? Revenons-en à « Pose ta mite sur mon épaule »…

- J’y viens. Au cours de nos explorations, nous avons découvert votre civilisation. Ainsi, même s’il est vrai que vos émissions radio ne sont encore jamais parvenues au Finfon, nous, nous sommes parvenus jusqu’à vous en forant des trous dans l’espace-temps. Nous avons étudié de près votre monde et vos cultures. Nous savons TOUT de vous.

- Et comment expliquez-vous que nous, nous ignorions tout de votre existence ?

- C’est très simple : notre Sénat a voté une loi qui fait de votre amas de galaxies une zone protégée. Il nous était interdit d’entrer en contact avec vous. Mais ça ne nous a pas empêchés de danser jusqu’au bout de la nuit sur vos productions musicales tout à fait délicieuses.

- Oh, ainsi nous étions parqués comme des bêtes ?

- C’est ça, oui. Un peu comme une espèce protégée que nous n’avions pas le droit d’approcher.

- Eh bien… tout s’explique, amiral. Je suis content que le malaise soit dissipé.

- Moui, fit Koostau d’un air calme. Mais maintenant que vous savez tout, si vous le voulez bien… POURRAIT-ON ALLER VERIFIER L’ETAT DE NOTRE VAISSEAU PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ?!? ET JE VEUX LA PEAU DE VOTRE FOUTU ROBOT !!!

 

Koostau et son équipe partirent donc à la recherche d'éventuels survivants parmi les déconcombres de leur appareil. Tipek semblait un peu rassuré par les explications de son homologue concernant les troublantes révélations énoncées auparavant.

-   Tenez commandant, prenez ces taukees, ainsi que ces quelques Quality Street. Vous pourrez rester en contact avec nous et nous tenir informés de l'avancement de vos recherches (surtout grâce aux taukees).

L'équipage de la Kalüpsauh était rassemblé en bas de la passeurelle de débarquement, et après avoir contrôlé qu'aucune espèce belliqueuse ne traînait dans les parages, ils avait pu débarquer leurs maigres effets personnels. Pendant ce temps-là, Klebz, Brossard et Von dutch dressaient un campement de fortune. Sauf Klebz qui chassait. Et Brossard qui roupillait. En fait il n'y avait que von Dutch qui... euh non même pas : il dormait aussi, probableument à cause des effets secondaires de l'antikésséïne (somnolence, diarrhée aigüe et lombalgies chroniques parfois accompagnées de spasmes musculaires violents au niveau des membres supérieurs). Lumi, quant à elle, inspectait les alentours en compagnie de Skofüld qui, depuis quelques jours, ne se déplaçait plus sans son PCO (Personnal Computer Online). Il travaillait, mais sur quoi ? Wall-ID et Good-Dog demeuraient introuvables...

-   C'est entendu, commandant, confirma Tipek. Si nous n'avons pas de nouvelles d'ici deux jours, nous... attendrons plus longtemps.

-   Euh chef chef, interrompit Pulup, on mangera quoi ?

Tipek et Koostau échangèrent un regard complice. Décidément tous les équipages du monde se ressemblaient...

 

Le petit groupe, armé jusqu'aux dents, prit la route en direction de l'épave encore fumante de la Kalüpsauh. Tipek sonna, enfin brailla le rassemblement.

-   Bon, en un mot comme en cent, quand peut-on partir de cette planète ? L'appareil est-il esquinté ? Skofüld, ça vous concerne aussi !!! Non mais est-ce que vous réalisez que depuis le début de cette mission, c'est à dire presque un an, NOUS N'AVONS JAMAIS RÉUSSI UN SEUL ATTERRISSAGE ???

Tout le monde regarda ses bottes, et le silence qui suivit cette judicieuse remarque dura un certain temps. Skofüld le rompit toutefois, à la grande surprise de Klebz, et de tout l'équipage en fait.

 

-   Euh Capitaine, sauf vot' respect, je crois que je sais ce qui déconne avec l'Introducton.

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