Effroyable vérité
Note de l'auteur : chapitre explicite. Difficile, avec un sujet effroyablement abordé (inceste + viol). Vous êtes avertis. Je ne souhaite choquer personne, donc si vous êtes sensible, vous pouvez passer votre lecture si c'est trop dur pour vous lorsque vous tomberez sur ce passage.
Cependant, j'espère que l'histoire de Hanna vous plaît et que vous continuerez de suivre cette histoire, qui je le promets, verra de nombreux obstacles et sacrés retournements de situation. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture. Prenez soin de vous ♥
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Hanna arrive chez elle. Épuisée, elle file directement à la salle de bains afin de prendre une douche bien chaude. Massant ses muscles sous le jet d'eau brûlant, elle commence progressivement à se détendre, lorsque des images de la nuit dernière lui reviennent en tête.
Elle revoit Logan, endormi dans son fauteuil, lorsqu'elle se voit s'approcher de lui, déboutonnant sa chemise. Elle secoue vivement la tête pour chasser ces images déplacées de son esprit, mais n'y parvient pas tout de suite. Elle se voit ensuite passer sa main sous son vêtement, tentant visiblement d'attraper la clé qui se trouve autour de sa chaîne. De nouveau, elle secoue la tête avant de lentement reprendre raison.
Elle termine alors de se doucher et se prépare pour retourner au travail. Avant cela, elle prend un bon petit déjeuner, se souvenant qu'en effet, cela remonte à plus de vingt-quatre heures qu'elle ne s'est ni alimentée, ni même hydratée.
L'horloge affiche un peu plus de dix heures lorsqu'elle a terminé. Maintenant requinquée et beaucoup plus en forme que la veille, elle quitte son appartement pour retourner au bureau. Arrivée devant le bâtiment, elle s'y introduit et prend l'ascenseur pour monter jusqu'à son étage.
À peine arrivée, Jordan l'interpelle.
« Procureur Fields, bonjour, lance celui-ci poliment.
— Bonjour Jordan.
— Une personne vous attend dans votre bureau, poursuit-il alors qu'elle jette un œil dans la direction de son espace de travail.
— Merci Jordan, répond-elle, reportant son regard sur lui. »
Elle le salue avant de se rendre directement dans son bureau. Une fois à l'intérieur, elle aperçoit une femme d'une quarantaine d'années, accompagnée d'une petite fille. Il ne lui faut que quelques secondes pour reconnaître madame Parker et Lily-Rose, puisqu'elle se rappelle des photos de famille qu'elle a vues chez le préfet.
Elle s'avance vers elles, surprise de les voir ici.
« Madame Parker, commence-t-elle à dire alors qu'elle lui tend la main pour la saluer. Que faites-vous ici ? Demande-t-elle tandis que l'on peut entendre de l'inquiétude dans la tonalité de sa voix.
— Bonjour, mademoiselle Fields, poursuit-elle, répondant à sa poignée de main. Vous devez nous aider, lâche-t-elle dans un soupir las, alors que l'on peut lire du désespoir dans ses yeux.
— Je vous en prie, asseyez-vous, dit-elle, joignant le geste à la parole. Dites-moi ce que je peux faire pour vous aider.
— Envoyez mon mari en prison, lance-t-elle sur un ton ferme. »
Surprise, Hanna s'assoit en face d'elle, ne comprenant pas ce retournement de situation. Interpelée, madame Parker poursuit soudainement.
« Je sais ce qu'il vous a fait, dit-elle, baissant son visage, honteuse. J'ai tout vu. »
La jeune femme se redresse en entendant ses paroles, avant de porter son regard sur Lily-Rose. Après plusieurs secondes de silence, celle-ci poursuit.
« Écoutez, madame Parker. Je suis prête à vous aider et je souhaite réellement le faire, mais sans preuves, j'en suis incapable, vous comprenez.
— Je comprends, c'est pour cette raison que je suis ici.
— Très bien, alors je vous écoute.
— Voici Lily-Rose, continue madame Parker.
— Bonjour Lily-Rose, surenchérit Hanna tout en lui souriant. »
La petite fille la regarde sans dire un mot, jusqu'à ce qu'intervienne sa maman.
« Elle ne peut pas parler. Elle entend très bien même si elle ne comprend pas le sens de nos mots. À sa naissance, les médecins se sont aperçus que ses cordes vocales étaient endommagées. Elle communique uniquement en signant.
— Je vois, dit Hanna, fronçant légèrement les sourcils. »
Hanna se lève et se met à hauteur de la jeune fille. À genoux devant elle, elle l'observe quelques secondes et contre toute attente, elle se met à signer son nom, se présentant à elle. Lily-Rose se redresse en voyant cela. À son tour, elle signe son prénom, un fin sourire apparaissant sur ses lèvres.
La suite de la conversation se passe silencieusement entre Hanna et Lily-Rose qui signent.
« Enchantée, Lily-Rose. Es-tu d'accord pour que l'on discute de ton papa ?
— Oui.
— Très bien. Peux-tu me dire si tout se passe bien entre vous deux.
— Papa me fait peur. C'est un monstre.
— Pourquoi ? Pourquoi papa te fait peur ? »
Tandis que Hanna signe, elle parle simultanément à voix haute afin que madame Parker sache de quoi il retourne.
« Pourquoi dis-tu que papa est un monstre ? T'a-t-il déjà fait du mal ?
— Oui, signe-t-elle alors qu'elle semble effrayée en parlant de lui.
— Tu es en sécurité ici, poursuit Hanna, posant sa main sur celle de l'enfant, comprenant son trouble. Personne ne te fera de mal. Je te le promets, continue-t-elle, lançant un regard sur sa mère avant de reporter les yeux sur elle. Souhaites-tu continuer à discuter ? »
La petite fille acquiesce d'un signe de la tête.
« D'accord, poursuit la procureure. Quel genre de monstre est papa ? »
Lily-Rose, visiblement apeurée, ne répond pas immédiatement. Hanna sait qu'il sera difficile d'obtenir des aveux, sachant ce que peut ressentir l'enfant.
« Tu n'es pas obligée de m'en parler si tu ne le veux pas, reprend Hanna avant de se relever. »
Subitement, Lily-Rose attrape sa main pour la retenir. La jeune femme se tourne alors vers elle, plongeant son regard dans le sien, avant de se remettre à sa hauteur, lorsque la petite poursuit.
« Il n'arrête pas de me punir, signe-t-elle soudainement.
— Te punir, signe de nouveau Hanna. De quelle façon ?
— Il me frappe et la nuit…
— La nuit, poursuit la jeune femme dont la colère commence à l'immerger, ce qui se lit explicitement dans ses yeux, ce que ne manque pas de remarquer madame Parker. Lily-Rose, j'aimerais te poser une question. M'y autorises-tu ? »
La fillette acquiesce de nouveau d'un signe de la tête.
« Est-ce que… Est-ce que papa est déjà venu te rejoindre dans ta chambre la nuit ? »
En entendant cela, le visage de madame Parker se déforme par une grimace provoquée par le choc, lorsqu'une larme coule le long de sa joue.
Hanna, observant la détresse de celle-ci, ne peut pas s'empêcher de compatir, ses yeux brillants par des larmes qui commencent aussi à se former dans ses yeux. Elle reporte ceux-ci sur Lily-Rose, qui une fois de plus, acquiesce de la tête.
« Saurais-tu m'expliquer ce que papa fait quand il vient te voir dans ta chambre ? Se risque-t-elle à demander alors que la réponse est probablement la plus horrible qu'il soit.
— Il vient dans mon lit et retire mon pyjama. »
En entendant la révélation de la fillette, la respiration de Hanna se coupe net. Choquée et prise d'une haine folle, elle se relève, leur tournant le dos, incapable pour le moment d'affronter le regard de Lily-Rose, comprenant et réalisant parfaitement la situation. Les mains posées sur son bassin, elle prend une grande inspiration, expirant péniblement, pendant qu'une larme coule le long de sa joue. Inquiète, madame Parker l'a rejoint, voulant savoir ce qu'il se passe.
« Répondez-moi, lance-t-elle soudainement. Que vous a-t-elle dit ? Est-ce que mon mari. Est-ce que cette ordure a abusé de ma petite fille ? Est-ce qu'il l'a vraiment fait ? Demande-t-elle alors qu'elle s'accroche fermement à son bras de ses deux mains. »
Hanna, entendant les mots de l'aînée, n'arrive pas à contrôler ses larmes. Il lui faut plusieurs secondes avant de se ressaisir et de pouvoir enfin lui faire face. Toutes les deux se dévisagent et à cet instant, madame Parker, choquée, comprend cruellement la situation. Elle perd l'équilibre et se retrouve au sol, Hanna l'accompagnant dans sa chute.
Hanna pose ses mains sur les épaules de madame Parker et reprend la parole.
« Madame Parker, ce n'est pas le moment de flancher, lance-t-elle fermement, son regard plongé dans le sien. Lily-Rose a besoin de vous, alors, ressaisissez-vous, s'il vous plaît. »
La maman tourne son visage vers son enfant, qui elle, l'observe, triste et perdue, ne comprenant pas réellement ce qu'il se passe et pourquoi on lui pose toutes ces questions. Alors, pour la rassurer, sa maman lui sourit, puis détourne son regard avant de se relever, aidée par Hanna. Elle retourne ensuite s'assoir aux côtés de sa fille qui a pris place sur le canapé, Hanna les rejoignant aussitôt, avant de poursuivre la conversation.
« Lily-Rose, continue-t-elle de signer. Serais-tu prête à poursuivre notre conversation ?
— Oui.
— Quand tu dis que papa retire ton pyjama, veux-tu dire que tu retrouves entièrement nue ?
— Oui.
— Que fait-il ensuite ? Quand tu ne portes plus ton pyjama. Peux-tu me le dire ?
— Il retire ses vêtements. Il est tout nu lui aussi. »
Hanna, dont les yeux brillent par des larmes qui menacent sérieusement de couler, ressent une vague de haine l'envahir férocement. Ses poings se serrent si fort que l'on entend ses phalanges craquer sous la pression. Toutefois, même si à cet instant, elle a envie d'envoyer tout valser dans la pièce, de cogner dans les murs, elle doit employer une force incommensurable afin de se maîtriser devant la famille Parker. Après s'être quelque peu relâchée, elle tousse, se racle la gorge, ravalant les sanglots qui la submergent, avant de reprendre la conversation.
« Quand papa est tout nu, que fait-il ensuite ?
— Il me rejoint dans mon lit et il se met sur moi. Il dit toujours : papa va te montrer comme il t'aime.
— Quoi, souffle Hanna, sans même signer, ce qui interpelle aussitôt madame Parker.
— Que vous a-t-elle dit ? Demande alors la maman, angoissée. Que lui a-t-il fait ? Répondez-moi !
— Madame Parker, calmez-vous, s'il vous plaît. Vous allez l'effrayer, dit Hanna avant de reporter son regard sur la petite fille. »
Constatant l'état de détresse et de nervosité de sa princesse, madame Parker s'exécute, lorsque la procureure reprend.
« En faisant cela, tu dis que papa te montre qu'il t'aime. Penses-tu qu'il s'agisse de l'amour d'un papa à sa petite fille ?
— Non.
— Pourquoi dis-tu ça ?
— Parce que j'ai très mal quand il le montre et parce qu'il recouvre toujours ma bouche avec sa main pour que je ne fasse pas de bruit. »
Effectivement, même si la petite fille ne peut pas s'exprimer oralement, elle peut quand même sortir des sons lorsqu'elle se trouve dans des situations stressantes ou dangereuses.
« Ce n'est pas vrai, soupire Hanna, de plus en plus emportée par la haine qu'elle ressent pour ce monstre. Lily-Rose, serais-tu capable de me dessiner ce que te fait papa ?»
La petite fille répond oui d'un signe de la tête. Hanna se relève et se dirige à son bureau récupérer des feuilles blanches ainsi que des crayons de couleur qu'elle donne ensuite à la petite, qui s'installe autour de la table basse. Elle se met alors à dessiner.
« Madame Parker, puis-je vous parler un moment s'il vous plaît ? »
Hanna s'adresse à Lily-Rose, lui expliquant qu'elles ne vont pas loin et qu'elle n'a pas s'inquiéter. Qu'ici, elle est en sécurité. Quant à sa maman, elle lui sourit, puis suit Hanna qui vient de quitter son bureau. Elles se retrouvent toutes les deux dans le couloir. Hanna, incapable de parler pour le moment, pose ses mains sur ses hanches, tout en soupirant péniblement. Faisant les cent pas devant madame Parker, elle lui lance de temps à autre des regards, mettant à rude épreuve la patience de celle-ci.
« Ne me dites rien, procureur Fields. Je ne veux rien entendre. Je refuse de...
— Madame Parker, reprend alors Hanna, prenant ses mains dans les siennes, les yeux toujours aussi luisants. Je sais que mes excuses n'effaceront pas ce que vous ressentez actuellement et je suis vraiment désolée pour ça, affirme-t-elle, lorsqu'une larme s'échappe du coin de son œil droit.
— Non, hausse madame Parker, se dégageant méchamment de son emprise ! Non, répète-t-elle plus calmement, se laissant lourdement tomber sur la chaise qui longe le mur derrière elle.
— Je vais pourtant devoir vous le dire afin que vous preniez réellement conscience de la situation. Aussi horrible soit-elle, alors... M'autorisez-vous à poursuivre ? Demande-t-elle après s'être assise sur la chaise à côté d'elle, rattrapant ses mains dans les siennes. »
Après plusieurs secondes d'hésitation et ses larmes qui ne cessent de couler, madame Parker acquiesce d'un signe de la tête, resserrant ses mains sur celles de Hanna.
« Merci. »
Hanna prend quelques secondes avant de poursuivre, sachant pertinemment que la vérité qu'elle annoncera à madame Parker va complètement l'anéantir et la détruire. Après une grande inspiration, elle rassemble son courage puis poursuit.
« Après ce que vient de me raconter Lily-Rose, j'ai bien peur que votre mari ne se soit pas seulement contenté de la violenter, commence-t-elle à dire alors que sa voix est brisée par des sanglots qu'elle contient de plus en plus difficilement. Lily-Rose a été très précise sur les faits, poursuit-elle lorsqu'une larme coule le long de sa joue. Larme qu'elle essuie aussitôt. Je suis désolée.
— Dites-le-moi, insiste soudainement madame Parker. Je veux l'entendre. Inconsciemment, j'en ai besoin, alors, s'il vous plaît, dites-le-moi, procureur Fields.
— Votre mari... Votre mari a violé votre petite fille, lâche-t-elle pendant que d'autres larmes coulent sur son visage. Je suis vraiment désolée de vous l'apprendre ainsi, réitère-t-elle. »
En se prenant la vérité aussi effroyable et monstrueuse en plein visage, madame Parker se met à pleurer furieusement, hurlant que ça ne peut pas être possible. Que ça n'a pas pu arriver à sa petite fille. Son bébé. La vérité lui étant insupportable, elle cogne à plusieurs reprises ses poings sur la poitrine de la procureure qui se laisse faire, subissant et ressentant sa douleur, sa colère et bien plus encore, l'ayant elle-même exploité par le passé.
Hanna, désorientée par la situation, mais surtout ravagée par toute cette colère, ne s'est pas préoccupée de ce qui se passait autour d'elle. Elle ignore donc, que depuis le début de son entretien, Jordan, son bureau donnant directement sur le sien, l'observait et n'a pas manqué une seule seconde de tout ce qu'il vient de se passer.
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