Music makes me feel something

3 minutes de lecture

Waiting Room - Phoebe Bridgers

https://youtu.be/AMGTUg_mECQ?si=NLI_-v3GNrgEcegM

Mon cœur est excité, ma poitrine brûle et chauffe mon corps comme une petite cheminé.
Le bar est à moitié rempli, il y a du bruit mais pas assez pour venir embrouiller la musique qu'il y a dans ma tête. Personne n'a le courage de monter sur scène nous divertir un peu, et chacun se préoccupe de ce qu'il a face à lui. Les uns discutent, les autre se contentent de boire leurs verres. Moi, au fond de ce bar, assise seule à une table, j'écris. J'écris dans mon carnet, j'attends que la musique traverse ma pensée et se promène à travers ma tête. Et comme c'est satisfaisant, agréable de ressentir autant de choses différentes.
Elle flotte, se balance de chaque côté et pulse. Elle remplace mon cœur et donne le rythme à ce qui se propage dans mon corps. Elle s'étend, oui, elle passe à travers mes oreilles autant qu'elle passe sur la peau de celles-ci. Elle parcours mes veines, de mon cuir chevelu, au bout des mes doigts. Et même là où les cicatrices enlèvent toute sensation, c'est là où l'émotion y est plus forte.
C'est une onde, une vibration qui fait trembler chaque petite infime partie de mon corps.

Sans que je ne m'y attende, un bruit me sort de ma pensée. Le micro de la scène est allumé et une jeune femme tapote fermement dessus.
Elle est n'est pas plus vieille que moi. Elle se tient droite, le menton en avant, une guitare dans les bras. L'éclairage de la scène projette sur elle une lumière si forte, que sa peau pâle et blanche la réfléchis et brille. Les sourcils froncés, elle regarde difficilement ce qui va être son auditoire et après une courte analyse, se satisfait de son public.
Elle nous gratifie d'un sourire et branche sa guitare à l'une des enceintes.《Je m'appelle Phoebe, et je vais vous chanter une de mes compositions ce soir. Merci. 》Médiator en main, elle commence à gratter une mélodie dont les premières notes m'entraîne, facilement.
Puis à peine se met elle a chanter que je le sens. Oui, je sens se propager en moi se sentiment qui m'avait longtemps été enlevé. La première fois. Cette sensation de première fois me traverse et je suis subjuguée. Cette femme est une révélation, un ange de la musique, une magicienne mystique de ce monde. Et alors que sa voix emplie l'atmosphère et hypnotise chaque personne présente, je ne peux me retenir de me lever. Je m'avance, je trébuche, me cogne et avance tant bien que mal le regard vissé sur elle, guidée par sa voix. Je suis maintenant devant elle, et du haut de l'estrade son regard descend sur moi. Mon dieu, c'est si bon que je dois fermer les yeux. Je tremble, et derrière mes paupières closes les larmes qui se cachaient, se faufilent abondamment. Mes joues sont mouillées, mes larmes ne cessent de couler. J'ouvre les yeux, et le spectacle devant moi me coupe la voix. Ton cri me coupe l'arrivée d'air, il explose dans mes tympans et ce qui a en moi implose enfin. Alors que ta voix doucement s'éteint, je sens en moi un nouveau monde renaître. Un renouveau que je n'attendais pas.
Tu descends et face à moi, enfin à ma hauteur, je peux te voir réellement. Tu es aussi belle que tes mots. Oui tes cheveux d'argent et raides me donne une vive envie d'y passer mes doigts, tes épaules et tes bras fermes de m'y accrocher, et ton bassin étroit d'y poser des baisers. Ton petit nez en trompette m'amuse, tes sourcils peu épais et sombre me font rire, ta bouche et ta mâchoire ainsi formées m'attire, tes grains de beauté placés en triangle près de l'oreille me font ressentir des choses jusque là jamais connues. Que dois-je faire et dire maintenant ?

《Bonsoir, euh, je...》 ces mots à peines échappés que tu m'étreint. Tu me prends naturellement, comme une évidence, dans tes bras et tu me serres. Tel un signal, une autorisation je me laisse aller, mon corps se détend dans tes bras, tombe entre tes mains. Et tes soubresauts, tes larmes qui tâchent ma chemise, tes petits gémissement retenus me rappelle la rivière qui coule près de mon chalet. Et là, dans ce bar, émue et dans tes bras, je me sens chez moi.

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