Prends mon cœur. Écrase-le. Piétine-le. Il n’attend que ça. Enlève-lui cet amour indélébile. Vole-moi et emmène-moi au pays des rêves. Rends-moi ivre d’espoir. Purge-moi de cette mélancolie infinie. Je veux voir l’immensité de ta fantaisie et ton sourire m’empoisonne d’émotions dont je ne désire point. Serait-ce ainsi si facile de te laisser partir à chaque fois que l’aube nous effleure ? Ne serais-je qu’un amour de passage à chaque fois que tu frôles ma porte ? Le tarot me parie un chagrin de plus. Il semble vouloir que je les collectionne. As-tu l’idée de la solitude qui commence à me peser ? Il me veut compagnon. Cependant, je n’en suis point consentante. Ton ombre est remplit de tâche blanche tandis que ta présence est parsemée d’un rouge si intense. Je tente d’oublier un vestige d’amour cabossé. Guéris-moi de ses naïvetés enfantines. J’ai tellement peur du noir dans ma propre maison qu’un éclairage artificiel m’a tenu compagnie durant mes songes. J’ai rêvé de toi presque chaque nuit cette semaine. Je ne sais pas vraiment où te trouver ces temps-ci. Tu as disparu avec tant de rapidité que je n’ai même pas eu le temps d’apprécier tes regards indiscrets. Un jour de plus passe sans que je ne rêvasse un peu moins de cette hasardeuse rencontre. Rien n’est plus illusoire que ces soirs d’étés où je ne peux m’endormir sans trépasser un peu plus dans le boulevard des rêves.

Il n’y a pas longtemps, j’ai enterré un très bel amour. Mes larmes n’étaient plus que des gouttes de sang appartenant à un espoir agonisant. Affaiblit par le moindre mot désinvolte, celui-ci avait rendu son dernier souffle après maintes batailles. Cette aspiration résidera dans le cimetière des choses que l’on éprouve qu’une fois. Je suis si fatiguée et remplit de regret de ne peut plus l’apercevoir sous ce reflet d’antan. Je suis enivrée de déplaisir. Je suis en manque de cette douce euphorie. Tel un vieux souvenir en quête de retrouvailles, il est endommagé par le temps qui ne peut assurer son voyage. Tous ses souvenirs paraissent comme des trésors proscrits à une torture inutile.

Je suis effrayée à l’idée de me tromper encore sur des amours qui n’attendrissent pas leurs destinataires. Ne me laisses pas glisser sur des souhaits superflus. Embellis mes éclats d’amours restants pour qu’un jour, ils puissent enfin ne faire qu’un. Rassembles ma colère et mes peurs pour les dissiper d’un sourire. Et peins mon monde des couleurs de la joie.

Date d’écriture : Juin 2016