SOLITUDE NOCTURNE

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Un soleil vient de plonger dans les abysses d’une nuit silencieuse et froide. L’infernal vent devient le gracieux chuchotement des morts. Cette dernière me conte horreurs et merveilles, des folies utopiques… Puis à mon insouciante demande, tu me berces d’histoires éphémères tandis que je marche nonchalamment le long d’une gare où aucune âme solitaire ne m’attend. Les trains sont paisiblement endormis. L’univers semble s’être noyé dans une nuit sans vie où les cœurs tanguent. Je rédige un poème complètement désaccordé sur un papier totalement décomposé. Et lorsque je tente de crier, ma voix est banalement étouffée par un égoïste chagrin qui n’ose pas sortir de ma bouche. Je ne peux me faire de cette existence où je n’écris que des vers nus et emphatiques qui ne seront jamais vivant. Même si je le sais très bien, je continue de faire un vœu qui ne se réalisera jamais. Celui que l’on prie devant des milliers de comètes. Le ciel nocturne s’apparente à un confessionnal antique où le secret domine. Seules les pensées s’évaporent vers le ciel alors que les lèvres demeurent immobiles. Et les étoiles sont les éclats restant du soleil qui se meurent doucement, recherchant une réponse à leur piètre exil.

Tu inondes les regards d’une tristesse impartiale. Et tu m’évoques un sourire déloyal, celui des rois narcissiques et des frêles poètes. Tu trouves cette ville si fade et laide et tu penses que c’est odieux que la pluie en a fait ainsi son siège. L’averse hivernale a le goût d’un alcool fait pour les personnes aux rires abîmes quant à la neige, elle est tellement douce qu’elle parait être une ode pour les défunts. L’hiver recouvre d’un voile blanc les cadavres de la nature tel un requiem en leurs honneurs. Des lumières artificielles illuminent la métropole parce que cette dernière parait trop terne pour pouvoir exister d’elle-même. C’est en effet un lieu mystérieux où réside des astres nés de désastres. Et je suis là, dépassant la gare avec de maigres espoirs dans ma besace. J’aurais beau courir pour rattraper le temps malheureusement il t’aura déjà engloutit dans l’oubli. Les souvenirs trépassent mais, jamais ne sont retrouvés.

Dans cette cité à la fois sale et jolie, loges tes sincères paroles aux creux de mes lèvres pour ne pas qu’ils ne s’échappent. Le brouillard automnal est remplit d’absinthe pour nous enivrer de sa mélancolie et de sa nostalgie tragique. Je le sens dans mon cœur alourdit par l’absence d’un présent déjà dépassé. Je suis un théâtre aux airs sympathiques toutefois mélancoliquement romantiques. Le monde n’a d’yeux que pour ma monotonie juvénile et mon esprit en dérive. Aucun poème de transition n’existe à part les éloges d’une ode égarée. Je suis piégée dans un mariage de remord et de solitude.

Date d’écriture : Novembre 2016

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