Liaison cosmique (i5-a et b)
Voilà plusieurs vies, que le système évolue sous son impatiente expectative et sa naïve clairvoyance.
11 000 jours qu’il la pourchasse dans son labyrinthe
Que d’illusions en désillusions, il ère sans plus rien attendre de lui
Qu’il fantasme son double physique.
10 000 jours qu’elle l’appréhende mais qu’il lui échappe de sa bulle universelle
Qu’elle demeure l'exploratrice de son monde, qui est le leur.
Qu’il est le metteur en scène, l’observateur de leur monde, qui fut sien.
Une année.
Une année entière que le système évolue.
Mille et une raisons d'ineffables confessions à d’autres
Il l’a confondue, elle en est confuse
Puissent-ils se satisfaire de ce mystère amer.
Main célestement tendue, de sa naïve clairvoyance, elle l’implore emprunte de désarroi.
Immuable frustration en voie de disparition ?
Mais, qui est-ce, se demande-t-elle ?
Coursées par la montre, tantôt filantes, effleurées
Rien n’y fait, voyage alambiqué
Elles ne sont guère prêtes à s’éclairer.
Elles ne se sont pas ratées, synchronicité
Elle la sent arriver, binaire l'attend.
Autour, elles se sont tournées, système imbriqué, chimère annonciatrice
Tandis que la grande Sorgue sonne enfin son heure
Éprise d’un vertige paroxystique, elle lui apparaît.
“Attends ! Je te connais toi”.
“Non ?!”
“Si si ! Ne te défile pas. Ne te souviens-tu donc pas de moi ?”
“Si..., évidemment mais heu, je…
Comment est-ce possible ?? Est-ce vraiment toi ?! Prouve-le-moi alors”.
“Tu es la voix de l’autre cosmos”.
Choc titanesque, phénoménale concomitance
L’observateur se laissa happer par cette vague tant attendue.
Précision.
S’installe alors un dangereux jeu d’enfants fort bien maîtrisé
Ping-pong d'espiègles rires et ricochets de lumières
Présageant qu’enfin le grand saut n’était plus à prévoir, elles s’étaient retrouvées
Dans cette obscure clarté illuminatrice de leur système
Dont elles pouvaient enfin jouir à leur paroxysme et ensemble.
Ouvre les yeux, voyons.
Vague apaisante en apesanteur.
Je sais que c’est toi maintenant, mon étoile binaire.
Lui
De son outil, envoûta son double physique, son alter psychique
En eux
Tous leurs univers déterrent des terres, d’innombrables atmosphères
Le berceau de leurs entrailles
Le refuge de leurs songes
Les tréfonds de leurs traits foncent l’attrait qui s’annonce
De leur vision commune, elles firent tomber ce voile nuageux
Traversèrent le pont d’obstacle sans sourciller
Regards illuminés
Cette fois, d’un simple éclair, si, d’une clairvoyance divine
Elle et lui, dans leur système stellaire en ébullition, se souhaitaient d’un sourire et d'une voie enfin commune :
“Alignons-nous sur ce lac étoilé
Joyeuse danse macabre, tu nous as assez consumés
En toute renaissance
Par nos âmes respectives
En-vol
Plus qu’un, nous ne formons
Dans le meilleur, malgré le pire; nous nous illuminons”.
Étoiles-vagues-abondent
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