« Le Malinois et le Roquet »
Dans la rue, ils étaient là,
Dans la brume grisonnante, ils étaient là,
Dans les bras de l’un, un roquet,
Dans l’alignement de l’autre, un pur race.
Leur regard animal se cherchait,
A travers cette brume épaisse qui flottait,
Malgré la foule agitée,
Les deux bêtes se défiaient.
L’un, enlarmé et alarmé,
Par sa taille cherchait l’égalité.
L’autre, paré et formaté,
Par sa naissance cherchait le respect.
L’un, réprimé et affamé,
Par son espoir remplissait son regard.
L’autre, adoubé et éduqué,
Par son pouvoir remplissait son regard.
Dans la rue, ils étaient là,
Dans la brume grisonnante, ils étaient là.
L’un le défiant de son droit,
L’autre voulant le mettre aux abois.
L’un, les yeux remplis de colère et de détresse,
Jappa l’espoir qu’on le comprenne.
L’autre, les yeux remplis de doute mais d’allégresse,
Pigna l’ordre qu’il comprenne.
L’un, le regard pauvre mais fraternel,
L’autre, le regard vide et perpétuel.
L’un ou l’autre, aucun des deux ne se résignait.
Dans la rue, ils étaient là,
Dans la brume grisonnante, ils étaient là.
Quand soudain les deux chiens aboyèrent,
Les deux propriétaires du regard se quittèrent.
Voici l’histoire d’un ouvrier,
Voici l’histoire d’un policier,
Voici l’histoire d’un monde déshumanisé.
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