L’orage qui gronda réveilla brusquement Esse d’un sommeil difficile. Elle souleva légèrement la tête du coussin et ouvra doucement sa bouche pâteuse. Un second grondement se fit entendre, plus fort que son précédent, l’éclair n’avait pas frappé loin. Esse se leva, quittant tristement la chaleur sacrée du lit et entrouvrit légèrement le rideau lourd qui se trouvait à un mètre à peine d’elle. Un éclair frappa. 1… 2… 3…. Le tonnerre gronda accompagner par la suite d’une grosse pluie ventée. Elle ouvrit la porte fenêtre et récupéra ses bottes, elle redoutait que le petit abri de Tabor ne serve à quelque chose sous ce vent et cette pluie. Un cinquième coup de tonnerre et c’est Tabor qui se réveilla. Esse s’était remplie à moitié d’eau un mug pour rincer sa gorge sèche. La faible lumière que laisser passer le rideau entrouvert était suffisant pour tout apercevoir dans cette pièce qui servait de chambre, de cuisine et de salle à manger. Vieille maison de bois isolée par plusieurs matériaux que Tabor avait voulu garder secret, elle résistait au vent, à la pluie, à l’orage s’il voulait bien s’abattre plus loin mais pas au froid de la saison. Esse n’avait eu de choix que de venir se réfugier chez Tabor. L’hiver froid qui s’annoncer mi automne ne lui permettait pas de dormir dans la rue ou près d’un marché nocturne. Non, cette fois-ci elle avait accepté l’aide que son ami lui avait proposé.

Deux mois avant, si on lui avait dit qu’elle se ferait poursuivre par une bande de mercenaires et qu’elle devrait abandonner le peu qu’elle avait elle aurait rigolé. Elle travaillait à son compte depuis maintenant cinq ans et sa réputation n’avait pas été entacher. Chercher des personnes ne semblait pas être une tâche facile mais Esse était excitée à l’idée de poursuivre des gens qui voulaient à tout prix se cacher d’elle. Mais cette fois-ci les rôles avait été inversés. Fugitive, elle avait dû disparaitre.