Chapitre 1
- Enola !!
- Maman !!!
- Non !!!
Je me réveille en sursaut, en sueur, dus à ce cauchemar. Encore. Depuis ce jour, je n'arrive pas à dormir plus de deux heures sans que ce cauchemar ne vienne me hanter. À chaque fois, c'est le même scénario. Ma mère qui m'appelle, moi qui la cherche, lorsque je la vois, je lui fais signe que je suis vivante, et puis l'accident. Je la revois se faire percuter par une voiture, son corps envoyé à des dizaines de kilomètres avant de tomber sur le sol.
J'étais figé. Comme bloqué, comme si l'accident qui venait de se passer sous mes yeux n'était pas réel, et pourtant. Je sors de mon lit, sachant que je n'arriverai plus à dormir et quitte ma chambre avant d'aller au salon. La maison est sans dessus dessous. Les vitres en miettes sur le sol, les rideaux déchirés et les meubles ont vieilli. Je vis ici depuis quatre ans. Depuis que l'épidémie a frappé Boston, je n'ai pas osé quitté cette maison, car même si je ne vivais pas avec ma mère, j'avais vécu ici toute mon enfance et mes souvenirs y sont attachés.
Je m'assois sur le canapé et fixe les dizaines de photos que j'ai accrochés sur le mur. Je ne voulais rien oublié de ma mère et encore moins celles de mes amies. Laura et Anna. Deux cousines qui ont marqué ma vie et ceux depuis que je les connais. Aujourd'hui, elles sont portées disparues. J'ai essayé de les chercher, mais c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, ça prend des semaines, même des mois à avoir un résultat.
Cette maladie dont on ne connaît pas l'origine, qui a tué plus d'une dizaine de milliers d'habitants. Ils sont devenus des mort-vivants, des zombies plus précisément. Ils ont une particularité, ils ne sortent que la nuit et se cachent le jour. Ils détestent la lumière du soleil. Je l'ai remarqué lorsque je me faisais pourchasser par l'un deux et la rapidité à laquelle ils courent est juste impressionnante. Mais pas tout le monde à cette rapidité. Et heureusement d'ailleurs, sinon je serais déjà morte à l'heure qu'il est.
Un bruit près de la fenêtre me sort de mes pensées. Je me lève lentement et tourne pour voir s'il n'y a pas d'intrus avant de partir dans la cuisine, récupérer un couteau. J'ai omis certains détails. Il y a plusieurs catégories en fait de zombies. Il y a ceux qui sortent la nuit, d'autres de nuit et de jour et il y a ceux qui sortent que le jour. Puis il y a ceux qui ne supportent pas l'eau, d'autres qui ne supportent pas le vinaigre, ne me demandez pas comment ça se fait, je ne sais pas et il y a ceux qui supportent tout. Un autre bruit venant de l'étage me fait sursauter. Étant habitué à vivre seule, je me disais que c'était tout à fait normale de croire qu'il y avait quelqu'un avec nous, comme un esprit, hors au bout de deux mois, je me suis rendue compte que j'étais à deux doigts de devenir folle si je pensais ainsi. Je monte, lentement, faisant grincer le plancher, couteau dans ma manche, prête à sauter sur la première chose vivante que je vois. Le silence est pesant. Plus aucun bruit depuis que je suis à l'étage. Je continue mon inspection, pièce par pièce avant de me retourner en voyant un aveugle en face de moi. On les appelle ainsi car ils ne nous voient pas, mais entendent très bien. Ils font partie des zombies les plus redoutables que l'Amérique est connue et mon petit doigt me dit que ce n'est que le début.
Je ne sais pas comment il a pu entrer dans la maison, mais je pense que l'une des portes est restée ouverte cette nuit. Le zombie avance, cherchant un quelconque bruit. Je recule, ne voulant pas le croiser, mais vue que derrière moi se trouve la salle de bain, la seule chose que j'ai en tête, c'est de me faufiler à l'intérieur et de m'y enfermer le temps qu'il s'en aille. Chose peu probable.
Je recule, encore et encore, faisant de nouveau grincer le plancher. Le zombie continue d'avancer vers moi et à la dernière minute, je fonce jusqu'à la salle de bain, ferme rapidement la porte à clé avant de sursauter dut aux nombreux coups sur la porte. Il hurle de toutes ses forces, essayant de briser le seul rempart qui nous sépare. La main sur le cœur, je reprends ma respiration. Les coups continue pendant plusieurs minutes avant que le silence ne se réinstalle dans la pièce. Est-il parti ? Suis-je vraiment en sécurité ? Ses questions ne cessent de tourner dans ma tête sans en avoir la réponse. J'attendrai un moment avant de sortir. Je tiens à ma vie.
Voilà comment se résume ma vie, depuis quatre ans. Je me cache, tue lorsque c'est vitale et mange que les produits en boîtes et par-dessus tout, cherche désespérément mes amies. Dieu seul sait où elles sont.
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